Yamaha cherche son équipe satellite désespérément… Jorge Viegas, le président de la FIM reconduit pour quatre ans avec un score fleuve, a défrayé la chronique le week-end dernier en affirmant qu’il avait des sources lui permettant de dire qu’en 2024, la VR46 roulerait avec des Yamaha loin de leur lustre d’antan, en lieu et place de leurs Ducati qui est la moto du moment… Le démenti des hommes de Valentino Rossi ne s’est pas fait attendre, s’interrogeant même sur la manœuvre. Cependant, la mission de Lin Jarvis reste à honorer : 2023 doit être la seule et unique saison en MotoGP que Yamaha fera avec ses deux seules machines officielles. Et à bien y regarder, il n’a qu’une seule carte à jouer pour ne pas reproduire le scénario en 2024 …
Les constructeurs japonais ne font plus recette, même auprès des teams MotoGP, qui, il n’y a pas si longtemps, rêvaient de faire partie de leur histoire. Pour ce qui est de Yamaha, Razlan Razali n’a pas réfléchi à deux fois lorsqu’il a eu l’assurance de la part d’Aprilia d’avoir des RS-GP au dernier stade de leur évolution pendant deux saisons, avec implication dans le développement. Lin Jarvis ne lui proposait qu’un bail annuel avec le statut de client. Comme toujours. Mais la donne a changé et le Malaisien a remis les clés de ses M1.
Dans un premier temps, Fabio Quartararo n’avait pas trouvé ça très grave, mais ensuite, on a vu Lin Jarvis prendre son bâton de pèlerin pour rectifier le tir dès 2024. L’Anglais a ainsi rappelé sa position à ses compatriotes de crash.net : « nous avons l’intention de revenir avec une équipe satellite dès que possible. L’année prochaine, ce ne sera certainement pas un avantage de n’avoir que deux motos ! » Et il explique pourquoi : « c’est sûr que Ducati collecte beaucoup de données. Ils n’ont pas seulement huit motos, mais ils ont cinq ou six pilotes très rapides. Ils sont tous rapides, mais ils en ont cinq ou six qui sont vraiment exceptionnels. Avec toute cette disponibilité de données, ils peuvent essayer chaque pneu pendant le meeting, ils peuvent tout considérer et ensuite ils peuvent l’évaluer. C’est sûr que c’est un avantage ».
« Yamaha ne veut pas avoir huit motos car c’est autant un avantage qu’un fardeau«
Sur ce point, Carmelo Ezpeleta est intervenu en clarifiant cette situation des huit motos, rappelant ainsi à leurs devoirs ceux qui regrettent cet effectif conséquent : « c’est comme quand le MotoGP était le règne de Rossi ou de Marquez. Ils ont la même réglementation et les mêmes possibilités, laissons les autres constructeurs bouger. Il y a huit Ducati parce que les équipes privées, qui sont très importantes, ont trouvé de meilleures offres ailleurs. À d’autres occasions, nous avions huit Honda et huit Yamaha ».
En écho, Lin Jarvis développe : « nous ne voulons pas avoir huit motos car c’est aussi un fardeau. C’est un avantage, mais c’est aussi un fardeau de continuer à supporter huit machines. Donc notre évaluation est que quatre est vraiment le nombre optimal et c’est dommage que l’année prochaine nous n’en ayons pas quatre. Mais j’espère que dès que possible dans le futur, nous reviendrons avec une équipe satellite ».
Depuis que la VR46 a logiquement confirmé son intention d’honorer son contrat avec Ducati qui court jusqu’en 2024, Lin Jarvis doit regarder ailleurs. Et il n’y a qu’une seule écurie en MotoGP qui doit réfléchir à l’après 2023. Il s’agit de Gresini… « Notre accord avec Ducati couvre 2022 et 2023 », a déclaré Carlo Merlini de l’équipe Gresini. « Nos plans 2024 sont toujours en discussion ». Avec le passage de Bastianini dans l’équipe officielle Ducati, Alex Marquez roulera aux côtés de Fabio di Giannantonio chez Gresini en 2023. Deux pilotes qui ne sauteraient pas de joie à l’annonce d’intégrer le giron de la marque aux diapasons. D’ailleurs, leur contrat s’achève aussi fin 2023… Gresini a été dans son histoire un team satellite Honda, une base logistique Aprilia et maintenant un client Ducati.