Maio Meregalli s’est livré à discours churchillien au moment d’envisager une saison 2022 de MotoGP qui sera comme évoluer dans une tourmente permanente. Il n’a certes pas promis « du sang et des larmes », mais certainement « du labeur et de la sueur ». Bref, ces 21 Grands Prix définissant le calendrier le plus long de l’histoire de la catégorie, ne seront pas une partie de plaisir. La faute aux décideurs de Yamaha qui envoient au front leurs troupes a priori pas vraiment bien équipées…
Que se passe-t-il chez Yamaha ? Au vu de l’intersaison écoulée et résumée en cinq jours de tests répartis entre Sepang et Mandalika, il y a comme un schisme. L’équipe engagée officiellement en MotoGP attendait un effort de la part du siège pour tenir la dragée haute à l’armée rouge Ducati cette saison. Or, rien n’est venu. Il faudra continuer à faire avec ce que l’on a déjà. Et dans les rangs de la marque aux diapasons, la déception n’est pas feinte… Au point qu’il n’est pas certain de voir le Champion du Monde Fabio Quartararo renouveler son bail à la fin de cet exercice.
Certes, avec la Yamaha M1 2022, qui ressemble beaucoup à la version 2021, Fabio Quartararo a terminé les derniers essais à Mandalika à la deuxième place. Mais on ne peut parler d’euphorie dans le box du constructeur d’Iwata, bien au contraire. « Ce sera définitivement une saison très difficile », a déclaré le team manager de Yamaha Massimo Meregalli sur motogp.com.
« Nous n’avons pas entrepris de révolution, nous avons simplement apporté des mises à jour », a commenté, comme résigné, le même Meregalli qui veut tout de même se persuader de la bonne politique de son employeur en décrivant la philosophie suivie pour. Ainsi, la moto a « une bonne base ». Mais on doute que cela sera suffisant pour affronter une concurrence qui ‘a pas été avare, elle, en nouveautés.
Maio Meregalli : « dans les stands, l’ambiance sera certainement tendue«
« Le point positif, c’est que nous avons pu évaluer tout le matériel que nous avons préparé pendant l’hiver », explique Meregalli, admettant qu’il y avait des inquiétudes, notamment à Mandalika. La raison en était les prévisions météorologiques, qui prévoyaient de la pluie. Mais il y a eu aussi, et surtout, la piste extrêmement sale, notamment au début des trois jours d’essais. « La première journée a été catastrophique, mais ensuite les conditions se sont progressivement améliorées et nous avons pu évaluer toutes les pièces », explique le team manager Yamaha, parlant d' »un pas en avant » par rapport au test de Sepang qui s’est déroulé début février.
Mais expédients ne tiennent pas longtemps face à un sentiment général que l’Italien ne peut refréner : « on s’attend vraiment à une saison très difficile », souligne Meregalli. Le talon d’Achille de Yamaha est et reste la vitesse de pointe. Lors des essais de Sepang et de Mandalika, la M1 était régulièrement huit à dix km/h plus lente que la Ducati Desmosedici GP22. Et cela malgré le fait qu’il n’y a pas de trop longues lignes droites à Mandalika.
Meregalli a déjà une prémonition pour la saison à cet égard. Il fait référence de manière significative aux performances serrées du plateau MotoGP en 2022 : « pour ceux qui suivent les courses depuis le canapé, ce sera certainement très intéressant. Mais cela ne s’appliquera pas nécessairement à nous. Dans les stands, l’ambiance sera certainement tendue ».
Les semaines à venir seront autant d’événements qui révéleront si le champion en titre Fabio Quartararo restera avec l’équipe Yamaha au-delà de la saison 2022. Du côté de Yamaha, une prolongation de contrat avec le Français est identifié comme « prioritaire », ainsi que Maio Meregalli l’avait déjà précisé en marge de l’essai de Sepang. Reste à savoir si Français le voit ainsi…