Lorsque l’on écoute Lin Jarvis sur l’état de ses troupes Yamaha dans cette saison 2021 de MotoGP, on se rend compte à quel point Fabio Quartararo est un bienfait pour la marque d’Iwata. On pourrait même l’ériger en rôle de sauveur, d’homme providentiel car alors qu’il joue magnifiquement son championnat en tenant tête à une concurrence en formation serrée chez Ducati, le reste des effectifs de la marque japonaise est clairsemé, dispersé, et définitivement loin du compte. Il n’y aurait pas le Français, la M1 serait considérée tout autrement… Lin Jarvis en a certainement conscience et sait qu’il doit reformer un collectif digne de ce nom. Une première étape a été franchie, avec un quatuor de permanents qui lui donne de la visibilité jusqu’en 2023…
L’arbre Fabio Quartararo cache la forêt de difficultés à laquelle est confrontée Yamaha. La marque vit un angoissant paradoxe cette saison. Ainsi, elle semble avoir retrouvé toute sa solidité et sa compétitivité avec son leader français. Mais après lui, c’est le déluge. Les trois autres M1 sont loin sur la feuille des temps et il y a même eu une période ou entre Morbidelli blessé et Viñales fâché, il n’y avait plus d’effectifs pilotes. Pendant ce temps, Rossi annonçait sa retraite. Nul doute que Quartararo se devait de rester en grande forme, comme Aleix Espargaró chez Aprilia…
Mais depuis peu, Lin Jarvis retrouve de la sérénité. Et c’est un point de départ indispensable avant de penser aux performances globales. L’équipe japonaise a été contrainte de travailler dans l’urgence, mais maintenant tout est remis à sa place. Avec Franco Morbidelli promu dans l’équipe officielle qui a pu reprendre la course après la blessure et Andrea Dovizioso embauché après une négociation qui a duré quelques jours, le directeur Jarvis ne cache pas son soulagement : « enfin, nous avons de nouveau quatre pilotes à temps plein tous sous contrat » se réjouit-il sur Moto.it.
« Morbidelli est maintenant de retour, même si être rapide immédiatement ne sera pas si facile après le long arrêt en raison d’une blessure et d’une opération. Si l’on considère son état, on ne peut qu’être très satisfait de ce qu’il a fait à Misano. Nous avons pleinement confiance en lui également pour 2022 et 2023 » ajoute Jarvis.
Lin Jarvis : « Dovizioso n’était pas un objectif pour nous au départ«
Le cas Dovzioso est plus particulier, et ses échéances ont été annoncées comme plus courtes, mais son rôle sera important, même si son embauche n’a été que très peu préméditée. Ce sont plutôt les circonstances qui l’ont imposé et l’Anglais ne peut que le reconnaître : « ce n’était pas un objectif pour nous au départ » avoue Lin Jarvis. « Mais une opportunité s’est présentée et Andrea était disponible : c’est certainement un pilote très rapide. Il nous apportera beaucoup d’expérience et d’informations intéressantes ».
Si la composition des pilotes Yamaha est fixée pour cette année, il n’en va pas de même pour l’année prochaine, étant donné qu’il y a encore un nom pour l’équipe satellite. En effet, Dovizioso devra en être en 2022. Mais avec qui ? Selon des rumeurs de plus en plus persistantes, aux côtés d’Andrea Dovizioso, il y aura Darryn Binder, mais Lin Jarvis n’a pas voulu prendre clairement position sur le Sud-Africain : « on en parle, il n’y a rien à dire pour le moment. Nous donnerons des nouvelles officielles d’ici fin octobre, probablement à l’occasion du deuxième meeting à Misano ».