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Cette fois, il n’y a plus de doute : il y a fort à parier que les deux Grands Prix vécus à Jerez qui se sont soldés par autant de victoires de Fabio Quartararo, de doublé et même de triplé des pilotes équipés en M1 aient été un feu de paille. Car pendant que les trophées s’accumulaient, les moteurs cassaient. Ils ont été envoyés au Japon et ils en sont revenus avec la mention défaut de fabrication des soupapes. C’est du moins ce que la rumeur dit. En revanche, ce qui n’est pas un bruit, c’est cette autorisation demandée aux autres constructeurs de pouvoir intervenir en profondeur sur le moteur pour résoudre le problème. Une autorisation pour l’instant refusée par Honda qui joue évidemment ses propres intérêts…

En attendant, pour éviter de se retrouver sans plus aucun moteur valide dans son allocation de cinq par pilote, Yamaha aurait baissé de 300 tours/mn le régime maxi de sa mécanique. Une démarche qui ne peut que se ressentir sur un tracé comme le Red Bull Ring qui demande de la puissance et de la traction. Or la M1 n’a plus aucun de ses atouts. Un manque déjà décelé à Brno, mais plus mis sur le compte de l’état de l’asphalte et de l’exploitation des pneus.

Sur ce sujet délicat, Valentino Rossi, Fabio Quartararo et Maverick Viñales ont été interrogés. Et leur réponse gênée ou évasive a trahi un certain malaise. Le Doctor a ainsi déclaré : « au niveau de la vitesse de pointe, nous souffrons toujours. Dans tous les cas, notre moto semble également avoir d’autres problèmes, nous devons donc essayer de les résoudre. Ils ont mentionné qu’ils ouvriraient les moteurs, mais honnêtement, je veux me concentrer sur mon travail et ce que nous devons faire pour améliorer le réglage de la moto. Pour ces choses, il faut parler à Yamaha, je ne sais pas grand-chose ».

Fabio Quartararo a commenté de son côté : « eh bien, je n’en ai vraiment aucune idée, mais en fait … aucune idée » … Il n’a pas non plus répondu au fait que Yamaha a abaissé les régimes pour préserver les moteurs : « la vérité est que j’espère avoir plus de puissance, mais je n’ai aucune idée de la situation, c’est peut-être une question pour les membres de notre équipe ».

« J’ai l’impression de rouler sur une autre moto »

Sans s’ouvrir ouvertement sur ce problème majeur, Maverick Viñales se montre plus prolixe, comme s’il voulait qu’on lise entre les lignes : « nous essayons de comprendre la raison de cette différence de performances avec Jerez. Vendredi, je n’avais pas une grande confiance en l’avant et de mauvaises sensations à l’arrière. J’avais l’impression de rouler sur une autre moto, je me débattais au milieu du virage, je n’avais aucune adhérence. Je veux me concentrer sur ce problème ».

« Les autres sont rapides avec ces pneus, nous devons aussi comprendre comment les utiliser » a ajouté l’Espagnol. « Honnêtement, nous nous sommes un peu perdus et nous devrons être rapides pour faire les bons mouvements. Comme cela s’était déjà produit les années précédentes, la moto roule sur une piste et pas sur une autre. Nous devons comprendre ce qui se passe ou cela deviendra frustrant. Mon objectif est d’améliorer mes sentiments ce week-end et de résoudre le problème ensuite ».

Ce vendredi en Styrie, c’est Franco Morbidelli qui s’est montré le moins impacté par cette nouvelle donne chez Yamaha, en s’inscrivant dans le top 5. Si cette situation de crise mécanique perdure chez Yamaha, il y aura un grand partage des points, ce qui ne pourra qu’arranger un Marc Marquez pour l’instant impuissant. Mais lorsqu’il reviendra, son handicap à remonter sera sans doute moindre que si un seul pilote s’était affirmé comme le nouveau patron. Honda n’est donc pas pressé pour donner son quitus à Yamaha pour ouvrir son moteur…

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