« Yamaha est de retour ! ». Tels étaient les mots forts de Maverick Viñales prononcés dans l’enthousiasme de sa victoire au Grand Prix du Qatar. A cette première échéance à Losail a suivi un Grand Prix de Doha au même endroit qui a vu Fabio Quartararo accomplir la même démonstration de force que son équipier une semaine plus tôt. La marque d’Iwata a fait une excellente affaire en faisant barrage à des Ducati désignées favorites. Les problèmes de la M1 de ces dernières années, et notamment vues en 2020, sont-ils à ranger au rayon des mauvais souvenirs ? Les pilotes demandent encore à voir tandis que les machines satellites Petronas ont été comme frappées d’une malédiction…
Yamaha quitte le Qatar avec une double victoire. De bon augure pour le reste de la saison 2021 ? Cela reste encore à démontrer. Une levée de doute que demande les pilotes de la marque qui ont été les premiers à souffrir de l’inconstance passée de la M1. « Je pense que nous devrons attendre un peu plus longtemps », a déclaré Maverick Viñales sur les certitudes à valider.
L’Espagnol a remporté le premier match de la saison et a terminé cinquième une semaine plus tard. Soit le parcours exactement inverse de celui de son équipier Fabio Quartararo. « Ce ne sont que les deux premières courses, mais sur la même piste. Il faut donc attendre et être patient. On comprend le potentiel, c’est bien, la moto fonctionne bien » ajoute le Top Gun.
« Maintenant, nous avons Portimao, nous devons y faire face avec un esprit ouvert, nous devons être forts. Nous avons un peu souffert l’année dernière, mais cette année est une nouvelle année, nous devons être forts et je vais essayer de faire le différence » termine Viñales.
Portimao sera un puissant révélateur des progrès faits, ou pas, par Yamaha. L’an passé, à l’exception de Franco Morbidelli, pas un seul pilote Yamaha n’est entré dans le top 10 du Grand Prix du Portugal qui était la finale de la saison 2020 de MotoGP. Fabio Quartararo ne s’en souvient que trop bien : « Portimao était l’une des pistes les plus difficiles pour nous, à part Franco sur la spécification 2019, qui est arrivé troisième » dit le Français. « Ce sera un moment où nous verrons le potentiel de la moto. Pour le moment, je peux dire que c’est bien meilleur que l’an dernier parce que je sens la limite et je sais où elle est. J’avais un bon feeling ici au Qatar, donc on verra dans les autres courses ».
« Pour le moment, nous avons une très bonne Yamaha »
Sur Losail et la moisson de succès, il précise du Motorsport-total: « c’est vrai que cette piste nous aide beaucoup à faire de bonnes manœuvres de dépassement, par exemple en sortie de virage 3. Je me sentais tellement bien avec la moto pour dépasser dans les virages 8, 9, 10, voire en 15 ».
« C’est bien que nous ayons aussi une grande confiance en l’avant », explique Quartararo, « parce que tous les autres pilotes sont si rapides, mais parfois vous dépassez et ne savez pas ce qui va se passer plus tard. Vous pouvez sentir que l’avant bouge et c’est quelque chose que nous n’avons pas eu l’année dernière ». Un manque de sensations qui aboutissaient alors à des chutes.
« Je suis entré dans la courbe sans sensation puis je suis tombé sur la roue avant. Avec cette moto, j’ai un peu plus confiance en l’avant et plus de sensations, et c’est ce dont j’ai besoin pour aller vite. Nous l’avons eu ici au Qatar. J’espère que je l’aurai dans toutes les courses et que je pourrai faire de fortes manœuvres de dépassement ».
Mais Quartararo n’est pas trop euphorique, compte tenu également de l’expérience de l’année dernière, quand il a remporté les deux courses d’ouverture à Jerez, avant de connaître des difficultés. « Nous avons parcouru la même piste deux fois maintenant. Je me sens en sécurité avec la moto et j’ai le sentiment que nous pouvons être rapides », dit-il. « En ce moment, je crois en notre moto, mais je ne peux pas dire qu’elle fonctionnera toute l’année. Mais pour le moment, nous avons une très bonne moto ». Elle doit maintenant faire ses preuves sur d’autres tracés tandis que les signaux inquiétants venus du team satellite Petronas interdisent encore de se projeter trop loin dans la saison.