De ses deux premières expériences grandeur nature en WSBK à Phillip Island et à Mandalika, Danilo Petrucci retiendra, certes, qu’il s’adapte bien à son nouvel environnement, mais aussi qu’il ne s’est pas fait à la Superpole Race. Un sentiment qui est regardé de près car il vient d’un ancien pilote MotoGP, catégorie qui va adopter l’épreuve sprint, à la philosophie similaire, dans son format des Grands Prix cette saison. Les prises de position de Petrux font du bruit. Mais il ne baisse pas pavillon…
Danilo Petrucci a découvert deux choses en ce début de saison. D’une part le WSBK, qu’il aborde comme pilote privé au sein du team Barni avec une Panigale V4R bien soutenue par l’usine Ducati. Et sur ce plan, il a de quoi être satisfait de ses débuts. D’autre part, il a fait connaissance avec les mœurs, us et coutumes de la Superpole Race qui semble rendre tout le peloton hors de contrôle. Et là, ça ne passe pas…
Après les expériences de Phillip Island et de Mandalika, Danilo Petrucci a commenté au sujet de cette course du dimanche matin, qui sera celle, dans l’esprit, du MotoGP en 2023 le samedi à 15h00 : « la course Superpole est un chaos », dit clairement Petrux sur Speedweek. Le pilote de 32 ans ajoute. « Je ne pense pas que ce soit l’option la plus sûre de faire une course de huit tours sur ces motos ».
Danilo Petrucci : « j’ai peur lors de la course Superpole mais bien sûr, c’est agréable pour les spectateurs«
Il illustre son opinion avec son vécu : « dans le dernier virage de la course Superpole à Mandalika, Aegerter m’a dépassé et m’a poussé vers l’extérieur. Sur un tracé différent, j’aurais probablement pu tenir le coup, mais si la trajectoire n’a que 1,50 mètre de large, il n’y a pas de deuxième ligne ». Et il conclut : « j’ai peur lors de la course Superpole, mes ailerons sont rasés à chaque fois. Bien sûr, c’est agréable pour les spectateurs ».
On rappellera que le Suisse sur tram GRT Yamaha a ensuite été pénalisé d’une position par les officiels, et il y a eu plusieurs incidents similaires. « Je ne comprends pas la direction de course », commente Petrucci en rappelant l’incident entre Alex Lowes et Loris Baz, pour qui, on le signalera, il ne s’est agi que d’un simple fait de course aux conséquences malheureuses en ce qui le concerne d’une jambe et d’une cheville fracturées. « Lowes n’a été puni pour aucune de ses actions. Il est rentré chez lui avec un trophée à la place » regrette Petrux.
Quant à ses détracteurs sur le sujet, l’Italien conclut : « comme Miller l’a dit un jour à Lorenzo : un avis est comme un fion, tout le monde en a un ». Le prochain rendez-vous du WSBK sera seulement pour fin avril à Assen ce qui aidera les esprits à s’apaiser. Pour le MotoGP, la première épreuve sprint aura lieu le samedi 25 mars à 15h00. Freddie Spencer et son collège de commissaires risquent d’avoir du boulot à Portimao.
On rappellera enfin le sentiment de Luca Marini sur ce que personne n’a encore affronté en Grand Prix : « à entendre les déclarations de Petrucci, cela ressemble à un désastre… Connaissant le niveau, les motos, les pilotes en MotoGP, je pense que ce sera encore pire », alerte le pilote de la VR46. « Avec les ailerons et ces pneus ça va devenir de plus en plus difficile de dépasser, les motos chauffent beaucoup en étant les unes derrière les autres. Il faudra être doué pour inventer de nouveaux dépassements. On va aller vers un MotoGP plus compliqué, où il faudra parfois prendre beaucoup de risques pour dépasser ».