Fabio Quartararo avait épaté son monde dès le premier Grand Prix de l’année au Qatar en s’invitant sur la deuxième ligne de la grille de départ. Il s’est ensuite montré solide lors de deux meetings suivants, avant, cette fois, de ramener un résultat probant : une pole position. Une performance à Jerez qui lui a permis de bouter un certain Marc Márquez des tablettes dans la précocité de l’exploit. Ce dernier aurait pu se concrétiser par, au moins, un podium au terme de ce Grand Prix d’Espagne avant que la mécanique n’en décide autrement. Mais le Français de 20 ans était déjà entré dans une autre dimension.
Le samedi, Quartararo n’avait que des amis dans le paddock et le dimanche il comptait encore plus d’admirateurs. Son escapade en Andalousie a assis sa légitimité en MotoGP et l’a ancré dans le paysage. Une nouvelle situation qu’il va falloir gérer. Si Fabio peut compter sur l’humanité et l’empathie de son manger Eric Mahé, il peut aussi s’appuyer sur son team Petronas qui n’est nouveau que sur le papier. Car il est composé d’hommes d’expérience.
Et parmi ceux-là, il y a un Wilco Zeelenberg qui a compris la valeur de la pépite présente dans son box : « je le regarde depuis l’ère du CEV parce que c’est un championnat de haut niveau. Il a pratiquement détruit tout le monde là-bas, son talent était clair, bien qu’un peu brut. Yamaha le surveille depuis un moment » a déclaré le batave, chef d’équipe de Quartararo chez Petronas Yamaha SRT. « Il y a quatre ans, Lin Jarvis, m’a demandé qui je verrais sur la piste et qui avait fait bonne impression, alors j’ai mentionné Fabio. Lorsque Dani Pedrosa a décidé de mettre fin à sa carrière de pilote et de ne pas rejoindre notre nouvelle équipe en 2019, Fabio était en tête de notre liste » a-t-il déclaré.
« Son talent brut a toujours existé et nous sommes certains de pouvoir le gérer » insiste le Team Manager de Petronas Yamaha. « Vous devez d’abord commencer à travailler avec un pilote en essayant de le comprendre. Parfois, les émotions de Fabio étaient trop fortes, alors nous lui avons parlé et lui avons dit de se calmer un peu : « si tu fais un tour rapide et que quelqu’un se met sur ton chemin, ne te fâche pas, tu continues et tu continues encore. Fabio est un esprit brillant et il écoute ».
Zeelenberg poursuit sur Speedweek : « nous lui disons lors de chaque séance d’essais, qu’il doit commencer à ressentir la moto, car c’est sa force. Si tu ne sens pas la moto, tu rentres au stand, nous travaillerons sur la moto et tu attends d’avoir les sensations. C’est une des raisons pour lesquelles il ne se bloque pas et peut être rapide car il attend le bon moment ».
Quartararo a un style de conduite fluide et lisse, un peu comme Jorge Lorenzo, Álex Rins ou Johann Zarco. Ce style convient aux pneus Michelin actuels. Par ailleurs, la M1 est la meilleure moto pour les débutants en MotoGP. On notera que, dans les propos de Wilco, il est mentionné un suivi de près par l’usine Yamaha. Le contrat de Valentino Rossi arrive à son terme fin 2020…
