Cal Crutchlow, à 35 ans, a donc décidé de mettre un terme à sa carrière de pilote titulaire en Grand Prix. Cela étant dit, il ne prend pas à proprement parler sa retraite. Il garde contact avec le paddock puisque le voici pilote test pour Yamaha. Il va pouvoir se consacrer à ce qu’il aime vraiment, soit piloter une moto. Parce que le reste, tout autour, commençait à le fatiguer sérieusement …
Quitter un milieu où vous avez beaucoup donné et aussi pas mal reçu, c’est respecter le protocole d’une cérémonie de départ où les discours encensent un partant qui regrettent à ce point de quitter les lieux qu’on se demande pourquoi il n’y prolonge pas son bail … Mais avec Cal Crutchlow, cette étape s’est déroulée un peu différemment. Avec une partie équilibrée entre le pour et le contre.
Cela étant dit, l’Anglais est ainsi resté fidèle à lui-même. Car on n’a jamais vraiment réussi en MotoGP à lui faire dire ce qu’il n’avait pas envie d’exprimer, tandis que, parfois, ses employeurs auraient préféré qu’il garde carrément le silence. Une singularité que Crutchlow assume et jusqu’au bout, car même en tirant sa révérence, il dit ce qu’il pense.
Crutchlow : « peut-être que je n’aime pas suivre les règles »
Ainsi, après avoir remercié tout le monde, Crutchlow a aussi un mot sur ce qu’il ne regrettera pas … Il dit : « il y a des choses qui ne me manqueront pas et elles ont contribué à ma décision. Il en est ainsi des voyages ou de la politique dans la course. Je les ai affrontés pendant aussi longtemps qu’il était possible, et je les ai gérés autant que j’ai pu, mais on ne peut pas se faire à ce qui se passe entre les constructeurs, quelles sont les règles et tout ce qui s’en suit. Mais peut-être que je n’aime pas suivre les règles ».
Il ajoute : “ je pense que la pure compétition est l’essence même de la moto. Courir reste un sport. Mais bien sûr, c’est aussi un business. On sait que c’est du business. Fondamentalement, un promoteur fait du business, il est à la tête d’une entreprise de spectacle. La question est de savoir si vous voulez en être ou pas. Et je ne pense pas que je veuille encore en être. C’est aussi pour ça que j’ai décidé ce changement ».
Cal Crutchlow termine en donnant un coup de canif à ses collègues : « ils sont différents de moi. Je ne peux pas en dire plus. Jack Miller est celui qui se rapproche le plus de moi. Alors vous devriez être à toutes ses conférences de presse lors de la prochaine saison ».
Chez LCR Honda, c’est Alex Marquez qui lui succédera, ce dernier laissant sa place dans le box Repsol Honda à la nouvelle recrue venue de chez KTM : Pol Espargaró.