MotoGP

La volonté, légitime, du promoteur Dorna de faire monter encore en gamme et au firmament des sports mécaniques son MotoGP se traduira, en 2023, par un calendrier avec deux nouveaux pays et un format des Grands Prix revu et corrigé avec l’arrivée des courses sprint. Mais la véritable révolution culturelle qui donnera l’élan d’une vraie marche en avant sera d‘éradiquer des situations exsudant un amateurisme inacceptable et des comportements loin du compte dans le paddock, qui a déjà fait dire à Fabio Quartararo que la grande majorité des personnes qui le peuple n’a rien à y faire. Si cet aggiornamento se fait enfin, alors on ne devrait plus voir ces images inacceptables révélant une situation intolérable que l’on veut nous faire oublier du dernier Grand Prix d’Australie de Moto2.

L’histoire n’a pas fait les choux gras et sans doute parce qu’elle a eu lieu dans un Moto2 qui ne préoccupe pas grand monde. Mais elle mérite d’être mise en lumière. Il s’agit de la chute, lors de la course de la catégorie à Phillip Island, de Jorge Navarro, un incident de course partagé avec Simone Corsi. Mais l’infortuné Navarro s’est fracturé le fémur dans cet accident et il était incapable de quitter le bord de la piste par ses propres moyens. En raison de sa blessure, opérée depuis, il devait être évacué avec précaution. Le genre de situation qui mérite la sortie d’un drapeau rouge. Or, il n’est jamais venu. Et le pilote blessé est ainsi resté dans l’herbe avec des Moto2 faisant toujours leur course, le frôlant quasiment. On notera que les commissaires de piste étaient aussi en danger.

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Ces images posent cette question en MotoGP : mais que doit-il se passer pour qu’on ait un drapeau rouge ?

Les clichés sont sur super7moto et ont notamment provoqué cette réaction du pilote Moto2 Marcos Ramirez qui a exprimé sa frustration sur Twitter après la course :  » je ne comprends pas. Un pilote à un mètre de la piste pendant trois tours après qu’une autre moto l’ait touché, dans un endroit dangereux… que doit-il se passer pour qu’on ait un drapeau rouge ? « . La question est toujours d’actualité car les officiels ont apparemment décidé d’oublier ce quasi-scandale. Chez les pilotes concernés, on ne mentionne rien non plus.

Cette ambiance générale crée comme un malaise qui fait penser que vie de Navarro avait alors été moins considérée que l’horaire à respecter pour la course MotoGP dans la chaine de décision à Phillip Island. Et tant qu’on y est, si les pilotes la ramènent de trop, subiront-ils des sévices dans leur team comme il a été révélé dans de récentes vidéos en Moto3 ? Ces deux faits, plus les combinaisons ouvertes vues trop de fois cette année, n’ont sans doute fondamentalement rien à voir entre eux, mais ils montrent qu’il n’est pas nécessaire de dépenser des millions d’euros pour la sécurité quand, parfois, deux sous de bon sens sauvent la mise. Il est vrai qu’en Formule 1, on voit aussi des camions-grues sur la piste au passage des monoplaces. C’est tout aussi affligeant et c’est insupportable quand on se prétend être l’élite, sur deux ou quatre roues.

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