Marc Marquez nous revient après une période de calme où il a pu réfléchir sur comment il a pu en arriver là. Taulier du MotoGP, le voilà sur le banc de touche à regarder ses petits camarades s’étriper pour sa succession. Qu’ils en profitent, car l’officiel Honda, en donnant de ses nouvelles, avoue que cette longue inactivité lui pèse et qu’il le fera ressentir dès son retour. Il parle de Portimao, dernière épreuve de cette folle saison. Pour y jouer les arbitres pour le sacre ?
Marc Marquez ne porte pas encore le cuir, mais le voilà au moins avec la tenue Repsol Honda. Deux mois après l’accident qui lui a coûté l’humérus de son bras droit et deux opérations, le huit fois champion du monde, a accordé une interview pour son employeur. Il parle de la façon dont il a affronté les premières semaines, de la situation actuelle chez Honda et surtout de sa volonté de se remettre sur les rails le plus tôt possible…
« Physiquement, je suis dans un bon moment mais encore loin de mon niveau normal » commence Marc Marquez. « Quant au bras droit, nous devons encore faire quelques progrès. Pour ce qui est de l’esprit, le début a été difficile car je n’avais rien à faire à la maison, les heures étaient longues mais maintenant nous avons un horaire pour la journée, deux séances de kinésithérapie puis la salle de sport. Le moment où j’ai le plus souffert, c’est pendant les week-ends de course car regarder les essais et la course à la télévision n’est pas facile ».
« J’ai commencé à courir et à faire du vélo, je m’attendais à pire car j’ai passé 4/5 semaines sur le canapé à regarder la télé, puis j’ai commencé à courir et dès le premier jour je me sentais bien. Le plus important est que j’ai tous les mouvements. Nous travaillons avec mon physiothérapeute Carlos qui habite avec moi ».
« Honda a une bonne moto mais il faut être à 100% »
Sur la situation de son équipe visiblement perdue sans lui, il analyse : « l’équipe Repsol est dans une situation difficile, je me sens important là-bas car nous pouvons obtenir d’excellents résultats mais quand vous avez un rookie de l’autre côté du box, vous pouvez vous perdre. Aussi je me suis arrêté à la première course. J’ai parlé à l’équipe et les tests de Misano étaient importants car ils ont trouvé quelque chose. Le plus dur en MotoGP est d’arriver sur un circuit avec la nouvelle moto, tout change. J’essaye d’aider Alex dans le choix des pneus et j’essaye de lui donner quelques conseils mais nous avons une règle : il doit travailler avec son équipe ».
« Trois mois, c’est long, nous avons entendu des opinions différentes de la part des médecins et c’est le timing qu’ils ont donné. A quel moment je ne sais pas mais je suis sur le point de remonter en selle » avoue aussi le phénomène de Cervera. « Ce sera intéressant de terminer la saison à Portimao, j’espère être là et courir. J’ai fait un essai avec la Moto2 en 2012 et je me souviens que la piste est très belle ».
Il termine son intervention en parlant du championnat en cours : « personne ne semble vouloir gagner ! Lorsque vous êtes le pilote qui a besoin de gagner quelque chose change, vous avez beaucoup de doutes, vous ne savez pas s’il faut attaquer ou se défendre. Au cours des dix dernières années, Honda a élaboré une stratégie parfaite, c’est l’équipe qui a remporté le plus de titres. Maintenant, chaque MotoGP a un caractère différent et le pilote doit s’adapter à la moto. Cela a toujours été comme ça, même en parlant à Doohan et Criville, la philosophie est la suivante. Honda a une bonne moto mais il faut être à 100% ». Le sera-t-il à Portimao ?