La fin de la saison 2021 pourrait bien être annonciatrice du déroulé de la prochaine, tant les Desmosedici ont tenu le haut du pavé lors des dernières manches, ne laissant que des miettes à leurs rivales.
La fin de la saison 2021 nous aura-t-elle laissé un avant-goût fidèle de ce que devrait réserver le millésime 2022 ? Possible, notamment en ce qui concerne la domination des Ducati, qui s’est imposé à quatre reprises lors des six dernières manches, à chaque fois par l’intermédiaire de Pecco Bagnaia.
Le pilote italien, qui a longtemps couru après sa première victoire dans la catégorie reine cette saison, s’est comme libéré d’un fardeau mental après son premier succès obtenu au terme d’un âpre combat face à Marc Márquez en Aragón, et a déroulé par la suite pour terminer sa campagne en trombe, et ne finir qu’à 26 unités du Champion du monde 2022, Fabio Quartararo.
Le titre chez les constructeurs et les équipes, en attendant le triplé l’an prochain ?
Si le titre des pilotes s’est refusé à un pilote Ducati cette saison, le constructeur de Borgo Panigale a tout de même réussi à empocher ceux chez les constructeurs (pour la deuxième fois de suite) et les équipes. Un bilan flatteur et émaillé de six victoires pour l’équipe d’usine, Jack Miller ayant apporté sa contribution en début de saison en renouant avec la victoire pour la première fois depuis son succès sous la pluie à Assen en 2016, en s’imposant à Jerez puis au Mans.
Le total des victoires culmine même à sept si on ajoute celle décrochée par Jorge Martín en Styrie, lors du premier passage cette année du MotoGP en Autriche. Ducati a par ailleurs également fait mouche sur le plan des qualifications, avec pas moins de 11 pole positions sur 18 possibles cette saison (six pour Bagnaia, quatre pour Martín, et une pour Zarco en Allemagne).
« Je pense que ce fut une bonne saison », reconnaît Davide Tardozzi, le team manager de Ducati, au micro du site officiel du MotoGP. « Nous avons réalisé de très grosses modifications l’an dernier avec notamment l’arrivée de deux nouveaux jeunes pilotes. Nous nous sommes battus pour ainsi dire pour le titre jusqu’à la fin de la saison, et au final nous finissons deuxièmes du championnat des pilotes avec Pecco Bagnaia, donc on peut dire que le bilan de la saison est positif. »
« On peut dire que le bilan de la saison est positif »
Une machine à l’aise sur tous les types de circuits
Avec cette excellente dynamique, Ducati peut donc espérer viser le triplé l’an prochain, surtout si Suzuki reste si timoré et si Yamaha ne parvient pas à hausser son niveau de jeu par rapport à la fin de saison 2021. Qu’on se le dise : longtemps catalogué comme des machines aptes à délivrer de la performance uniquement sur les circuits de moteurs ou disposant d’un profil « stop-and-go », les Desmosedici sont désormais à-même de jouer la victoire sur tous les tracés, comme l’a démontré le dernier Grand Prix de la saison à Valence.
Tracé court s’il en est et faisant la part belle à l’agilité plutôt qu’à la puissance à tout crin, ce dernier était en effet la chasse gardée des Yamaha et des Honda ces dernières années. Mais le fait est que la dernière édition disputée sur le circuit Ricardo Tormo a débouché sur un top 3 composé exclusivement de pilotes Ducati (Bagnaia, Martín et Miller, dans cet ordre), une première dans l’Histoire de la discipline. De quoi remettre en cause bien des certitudes, et effrayer la concurrence quant au niveau de compétitivité qu’afficheront les GP22 l’an prochain.
Osmose entre Bagnaia et Miller
Mais il serait faux de croire que tous ces bons résultats ne résultent que d’améliorations techniques sur le prototype transalpin. Au contraire la bonne atmosphère dans l’équipe, entre les pilotes d’usine notamment, est à la source même de ces performances élevées. Arrivés tous les deux cette année en remplacement d’Andrea Dovizioso et de Danilo Petrucci après une saison passée ensemble chez Pramac, Bagnaia et Miller ont ainsi constitué un nouveau line up empli de joie de vivre et affichant un caractère parfois facétieux. Pour le plus grand bien de la structure selon Tardozzi : « Je pense que l’équipe a très bien travaillé, au même titre que les pilotes. L’ambiance est excellente au sein de l’équipe et je dois dire que nous sommes impatients d’être à l’an prochain. »
« L’ambiance est excellente au sein de l’équipe »
Il est vrai qu’on a vu à plus d’une reprise les deux coéquipiers échanger dans leur garage, le paddock ou en marge de diverses conférences de presse au sujet du déroulement des Grands Prix, et se donner l’accolade ou bien encore rire à gorge déployée. Plus sérieusement, l’excellente relation entre les deux hommes permet également une facilitation des transferts d’information et un surplus de transparence entre les différents pilotes Ducati, les retours techniques parvenant même jusqu’aux pilotes de l’équipe satellite Pramac, Johann Zarco et Jorge Martín.
Une véritable force selon Tardozzi : « Ce que j’apprécie vraiment, c’est de voir la bonne entente entre Pecco et Jack Miller », confirme le responsable italien. « Ils ont bien conscience d’être des adversaires en piste, mais ils ont énormément de respect l’un pour l’autre. Ils travaillent vraiment très dur et sont enclins à partager de nombreuses données avec les autres pilotes Ducati. A ce sujet j’ai plusieurs fois vu Pecco aller voir Jack et vice versa, ne serait-ce que pour discuter de ce qui se passe en piste ou du déroulé d’une séance. Ils ont à l’esprit que ce genre de démarches les aide mutuellement. J’espère donc revoir ce type de comportement à l’avenir, et je suis sûr que cela va nous permettre d’aller chercher le titre chez les pilotes en 2022. »
« Pecco et Jack sont enclins à partager de nombreuses données avec les autres pilotes Ducati »
Une chose est certaine : la symbiose entre Bagnaia et Miller devrait donc encore faire des merveilles l’an prochain, qui plus est sur une GP22 qui s’annonce comme un véritable aboutissement de plusieurs années de travail acharné chez Ducati. Leurs adversaires auront, dans ces conditions, fort à faire s’ils veulent remettre en cause la domination annoncée des Rouges en 2022.