Le dernier Grand Prix de Malaisie sur le tracé de Sepang a une fois encore mis en exergue la faiblesse de la Yamaha face à la concurrence. Surtout lorsque celle-ci s’appelle Ducati. Dans ce cas, le duel est parlant : la M1 japonaise se fait déposer au coup de gaz par la Desmosedici italienne. Une impuissance du quatre cylindres en ligne d’Iwata qui, de par cette structure, ne pourra sans doute jamais faire mieux qu’un V4, qu’il soit de Borgo Panigale ou de Tokyo. Justement, au sujet de cette Honda, l’expérience montre qu’à remplir l’écurie en chevaux, de nouveaux défauts peuvent apparaître. Exactement ceux que Valentino Rossi voudrait éviter…
La recette d’un succès durable et partagé en MotoGP réside dans l’équilibre. Sinon, vous avez une moto qui manque de caractère. Et si elle en a de trop, vous ne pouvez que vous en remettre aux dons d’un Marc Márquez qui fera la pluie et le beau temps chez vous, en contrepartie de la gloire…
Chez Yamaha, la culture réside en une moto conviviale. C’est la machine préférée des rookies qui se lancent ainsi dans le grand bain en profitant de conditions favorables. Ce qui n‘enlève rien à leurs mérites car, pour la mettre devant les autres, il faut tout de même s’en occuper un peu !
Mais on peut toujours améliorer les choses. L’idée est de travailler sur le moteur à Iwata. Une tendance que Valentino Rossi adoube en prévenant cependant que le mieux peut aussi être l’ennemi du bien… « Yamaha, comme les autres constructeurs, est capable de construire un moteur puissant », a déclaré le champion du monde à neuf reprises. « Mais le problème est que vous avez besoin d’une moto équilibrée. Vous avez besoin de beaucoup de puissance, mais elle doit également être facile à contrôler, ce qui est très difficile. »
« Cela demande beaucoup d’ingénieurs et prend de temps et d’argent », a ajouté Valentino Rossi. « Honda et Ducati ont fait un grand pas en avant sur le moteur, nous avons peut-être besoin de temps. Mais Yamaha peut tout faire car c’est une grande entreprise que dispose d’un gros budget. Cela dépend de l’activité de Yamaha. Ils semblent avoir compris qu’il fallait devenir plus forts. » Certes, mais avec la dernière nouvelle d’un team test européen en mal de pilotes, cet optimisme pourrait s’effacer pour laisser place au doute. Car cette structure d’essai était une demande de Vale depuis des années…