Avec cette intervention de Valentino Rossi, le fait est acquis que, depuis que Johann Zarco a décidé ce qu’aucun autre de ses collègues n’aurait fait à sa place, soit quitter LA moto qui gagne pour exactement celle qui perd, le marché des transferts a changé de physionomie. Car on parle tout de même à présent d’une Ducati dernier cri libre d’accès, aux couleurs de Pramac qui est plus qu’un tem satellite et même plus encore qu’un partenaire : c’est carrément une équipe usine bis de Borgo Panigale. Ce poste aux côtés de Jorge Martin, on le prédestine à Marco Bezzecchi et même pourquoi pas à Marc Marquez dans les scénarios les plus fous. Mais Valentino Rossi pourrait bien lui-même en décider l’affectation. Car il mène la danse avec ses académiciens et, pour lui, le schéma est celui-ci : Bezzecchi toujours chez lui en VR46, et Morbidelli sauvé chez Pramac.
Au passage, si cela se produisait, nous aurions une autre incongruité dans ce marché des transferts qui était pourtant annoncé calme en vue de 2024 avant de s’affoler pour 2025. En effet, si Johann Zarco a lâché la proie pour l’ombre, un Franco Morbidelli chez Pramac montrerait que même sans résultats depuis trois ans mais avec un bon appui, un pilote peut se retrouver à quasiment à la meilleure place qui soit en MotoGP. Cela étant dit, on pourrait dire de même de Marc Marquez sur la période de disette. Et l’italo-brésilien a d’ailleurs déjà comparé sa situation à celle de l’Espagnol. A ceci près qu’il n’est pas octuple Champion du Monde …
Mais revenons à Valentino Rossi qui n’a pas fait le voyage en Autriche pour rien. Il a montré qu’il était un patron et pas seulement celui de la VR46. Un « boss » au sens générique du terme … Ainsi, il a fêté la victoire de Vietti en Moto2, le podium de Bezzecchi et participé à la fête Ducati organisée pour la victoire de Bagnaia. Il s’est aussi fait entendre dans le clan des Desmosedici. Après son coup de gueule sur les commissaires et sur Jorge Martin après les incidents de la course Sprint, les premiers ont étonnamment ensuite sanctionné le second pour le lendemain après une réflexion vespérale… L’influence du Doctor côté coulisse semble aussi forte que celle qui était la sienne sur la piste …
De fait, il faut prendre en compte la moindre de ses paroles. Et sur le Red Bull Ring, il a déclaré sur Sky après que Johann Zarco ait redistribué la donne en s’annonçant chez LCR-Honda : « ce serait fantastique que Franco aille chez Pramac. Il roulerait également avec une moto d’usine. Ce serait une excellente possibilité ».
Valentino Rossi : « Franco Morbidelli était bon chez Yamaha, la deuxième année, il a battu Fabio Quartararo et est devenu vice-champion du monde »
Il ajoute : « Franco était bon chez Yamaha, la deuxième année, il a battu Fabio Quartararo et est devenu vice-champion du monde. Il paie cher le retard technique de Yamaha. Morbidelli peut gagner des courses, et la meilleure chose pour lui est de monter sur une Ducati ».
Et qu’en pense l’intéressé ? Il a répondu sur Speedweek : « Vale a tout dit, je suis d’accord avec lui. Tu dois être patient. Il faut se détendre ». Puis pour évacuer la pression du sujet, il variante intelligemment : « tu me mets le dos au mur, mais en même temps ça me fait aussi réfléchir. Le fait que ce qui se passe en dehors de la piste soit parfois plus alléchant que ce qui se passe sur la piste… C’est triste. C’est triste que tant de gens me posent des questions sur mon avenir. Parce que c’est plus important que ce qui se passe sur la piste. Donc ce qui se passe sur la piste n’est pas vraiment apprécié ».
