Il faut s’en persuader pour mieux se préparer à l’inéluctable : Valentino Rossi est plus proche de sa fin de carrière que de son début. Il a beau être toujours aux avant-postes, être un travailleur si acharné qu’il permet actuellement à Yamaha de ne pas sombrer corps et âmes, il faudra bien qu’il lâche le guidon un jour. Dans un entretien à motogp.com, il parle de ce moment qu’il redoute. Car il sera alors malheureux.
Et gageons qu’il ne sera pas le seul ! Cependant, il n’est pas encore à son crépuscule si l’on en juge par ses résultats. Et sa forme ! « Je cours pour gagner. C’est long, parce que la dernière victoire date d’il y a un an. C’était aussi la dernière victoire de Yamaha. Je pense que je pourrais me battre pour la victoire si la moto était meilleure. Je me sens très bien cette année parce que je suis en forme et que je m’entraîne beaucoup. A la fin de chaque Grand Prix, je suis en mesure de faire encore cinq tours. Je suis dans une bonne forme ! Mais honnêtement, il est important pour moi de savoir quel est la vraie volonté de Yamaha de gagner. Car c’est ce qui me donne la force. L’équipe, quant à elle, a le potentiel pour combler l’écart que nous avons actuellement sur Honda et Ducati. Qui ont plus travaillé et investi. En 2016, un grand pas en arrière a été pris. Honda et Ducati, cependant, ont réussi à revenir à leur niveau initial en 2017 en ce qui concerne l’électronique. Yamaha n’a pas réussi. C’est très frustrant car nous ne pouvons pas nous améliorer. Pour moi, il est important de savoir si Yamaha veut gagner. Et comment ils le veulent ».
Il poursuit : « dès lors, c’est d’ici ces deux prochaines années que je déciderai de continuer ou pas. Pour le moment je ne sais pas. C’est encore dans longtemps. Mon problème est que je suis vieux et que je dois m’arrêter à un moment donné. Mais courir c’est ma vie. Quand j’arrêterai de faire de la moto, je veux courir avec des voitures. C’est mon but. Mais je veux plus me détendre. Ce que je sais c’est que c’est dommage de se retrouver avec une moto qui n’est pas compétitive. Je veux me battre devant, j’en suis toujours capable. Si j’arrête, ce ne sera pas parce que je n’ai plus la vitesse. J’aime piloter. J’ai toujours la volonté d’apprendre et de progresser. Je suis âgé, je sais, mais je veux continuer avec les gars de mon équipe. Je veux aider Yamaha à progresser. Lorsque j’arrêterai, ce sera pour moi un grand moment de tristesse ».