Au Salon de Milan, Valentino Rossi a eu l’occasion de faire ses derniers adieux à ses fans et de livrer ses ultimes sentiments sur un paddock qu’il a côtoyé durant 26 saisons. Alpagué par le site Moto.it, il lui a été demandé d’identifier ce qui avait finalement le plus changé durant cette longue période. Et sa réponse est aussi surprenant qu’inquiétante…
Valentino Rossi, du haut de ses 26 ans d’histoire, est le seul pilote de Grand Prix qui est en mesure de définir par son vécu sur la piste ce qui a le plus changé dans le peloton. Spontanément, comme spectateur lambda, on imagine que le Doctor va diagnostiquer l’évolution technique des motos. Et comme il fait partie d’une génération qui s’est formée sans l’aide de l’électronique, on pense le voir pointer du doigt ces puces savantes avec le regret du pilotage à l’ancienne. Mais en fait, pas vraiment. Il dit ainsi : « sans électronique le plus fort resterait le plus fort, je ne pense pas que cela changerait grand-chose ». Voilà pour ceux de ses collègues qui penseraient que la centrale magique a bouleversé l’échelle des valeurs.
Il ajoute même : « l’électronique a beaucoup aidé en termes de sécurité, mais la moto doit rouler, surtout en MotoGP. Maintenant, vous tombez davantage sur l’avant et il n’y a plus ces chutes dangereuses dues à la moto qui vous éjecte. Peut-être que sans l’électronique vous verriez quelques chutes de plus, mais à mon avis les valeurs resteraient les mêmes ».
Valentino Rossi : « il y a beaucoup plus d’agressivité et encore plus de méchanceté«
Mais alors, quel a été le changement majeur ? Sa réponse fuse et interpelle : « habituellement, lorsque vous doublez, vous essayez de ne pas endommager l’autre. Maintenant c’est comme s’il y avait un nouveau courant de pensée selon lequel l’adversaire doit être blessé : il y a beaucoup plus d’agressivité et encore plus de méchanceté ».
Selon Valentino Rossi, il s’agit là du vrai grand changement dans la course moto. Une inquiétante tendance qu’il avait déjà regrettée lorsqu’il avait commenté les décès des trois jeunes pilotes en course subis cette saison, en alertant sur le manque de respect et d’éducation de plus en plus constaté dans le peloton.
