Même en fond de grille, même hors des points au terme d’une course aux airs de procession, Valentino Rossi fait toujours l’actualité. Si celui qui a créé la VR46 fait l’objet de tous les honneurs avec la montée en puissance de sa structure en MotoGP, adossée à de puissants alliés saoudiens, le même qui est un pilote neuf fois Champion du Monde interpelle par son manque de résultat. Il a 42 ans et travaille toujours autant dit son team Petronas. Mais les pneus Michelin auront toujours une carcasse trop souple, puisque c’est la cause identifiée de son marasme. Pendant ce temps, les commentaires fusent…
« Regardez Valentino Rossi. Il souffre, c’est horrible ». C’est le genre de commentaire que le Doctor s’attire en ce moment et, au vu des résultats, il ne peut en être autrement. Après quatre Grands Prix disputés, il se bat au championnat pour laisser la cuillère de bois à Lecuona et Savadori. Sa situation préoccupe jusqu’en Formule 1. Le retraité Mark Webber dit ainsi : « je déteste le voir comme ça, je refuse », a-t-il commenté aux micros du journal sportif espagnol Marca. « Nous savons qu’il peut renverser la situation, parce que nous lui faisons confiance, mais le chronomètre ne ment jamais. Telle est la réalité maudite ».
Vale ne nie pas être dans l’ornière. Mais il travaille encore et toujours pour en sortir, en comptant sur la nouvelle méthode de travail instillée par son nouveau chez mécanicien David Munoz qui a remplacé Galbusera depuis maintenant deux saisons : « avec Galbi, nous avons beaucoup regardé les données ensemble et aussi ce que faisaient les autres pilotes Yamaha. J’en savais beaucoup plus sur la configuration » se souvient Valentino Rossi. « Mais David m’a dit de me concentrer davantage sur le pilotage. Parce que sa façon de travailler est différente. Nous essayons. Je ne sais pas exactement ce qui se passe sur la moto en ce qui concerne la configuration, ou du moins j’en sais moins que les années précédentes. Mais je ne pense pas que nous faisons beaucoup de changements », a souligné le vainqueur du Grand Prix à 115 reprises.
Valentino Rossi ne blâme pas Michelin
« J’ai tendance à penser que ces pneus sont très souples et nécessitent donc peut-être un style légèrement différent ou une configuration différente. A mon avis, c’est plus comme ça. Voyons, on va essayer de travailler dessus », a assuré Vale, qui avait déjà souligné à Jerez qu’il ne voulait pas blâmer les pneus Michelin. « Parce qu’au final, le pneu est le même pour tout le monde et que les autres parviennent à y faire face ».
Ce qui lève une autre question : et si, paradoxalement, Valentino Rossi était trop expérimenté pour le MotoGP moderne ? Roberto Rolfo, l’ancien pilote, développe ainsi sa théorie : « Valentino Rossi a du mal car ses références sont liées à des sensations passées. Pouvoir trouver de nouvelles réponses en changeant son style de pilotage est difficile pour lui », assure Rolfo. « Je suis convaincu, en effet, que l’expérience est désormais plus une limite qu’un avantage pour l’évolution de la catégorie reine ». Au vu des révélations spontanées des jeunes arrivants, l’argument mérite en effet réflexion.