C’est une petite musique que Lin Jarvis aime passer sur les ondes à chaque fois qu’il en a l’occasion et elle est destinée aux oreilles de Valentino Rossi. On parle ici du Doctor patron du team VR46 que l’Anglais rêve tout haut de voir devenir l’équipe satellite Yamaha dès 2024. Cependant, au vu de la politique d’Iwata à l’égard d’un Razlan Razali, qui a saisi l’opportunité Aprilia pour abandonner ses M1, et au regard du niveau actuel de la marque aux diapasons en MotoGP qui est loin de celui de l’usine Ducati auprès de laquelle Vale loue actuellement les Desmosedici, il y a objectivement peu de chances pour que l’affaire se fasse. Et le nonuple Champion du Monde le fait comprendre…
Lin Jarvis a lancé l’appel : il aimerait bien que la saison 2023 soit l’exception qui confirme une règle voulant que Yamaha ait une équipe satellite en MotoGP. Car depuis la fin de la campagne 2022, les M1 ne sont plus que deux, sous les couleurs officielles. Une situation que semble regretter le team manager anglais, si l’on suit son exposé sur ce qui a amené à cette situation, et qui se résume ainsi : « Yamaha ne voulait prolonger la collaboration que d’un an. Mais Razlan voulait plus et il l’a eu. Il a reçu une bonne offre d’Aprilia ».
Valentino Rossi : « les Japonais doivent comprendre qu’ils doivent faire plus s’ils veulent gagner«
Yamaha n’a donc pas voulu s’engager sur un moyen terme avec un partenaire malaisien dont la situation financière était certes précaire. Mais la frilosité du constructeur japonais lui a fait perdre les trois millions d’euros que Dorna réserve aux constructeurs qui ont monté une équipe satellite, en plus des frais de leasing pour un montant supérieur à 2 millions par saison … Est-ce à dire que les Japonais n’évaluent plus autrement leur engagement en Grand Prix qu’à court terme ? La jurisprudence Suzuki aurait tendance à appuyer l’idée. Et c’est là que l’on en vient à la position de Valentino Rossi…
Comment voit-il la situation ? « Yamaha s’est toujours concentré sur l’équilibre, mais maintenant la différence entre le moteur et Ducati est très grande », lit-on de Rossi sur motorsport-total. « Mais je dois dire que Ducati a causé des problèmes à tout le monde ces dernières années. Ce n’est pas seulement Yamaha, ce sont toutes les marques japonaises qui sont en difficulté car Ducati a passé la vitesse supérieure. C’est le cas depuis 2016, mais ces deux dernières années, elles ont franchi une nouvelle étape ».
Et le diagnostic du Doctor est pratiquement sans appel : « les Japonais doivent faire un choix car le jeu a changé. Ils ont besoin de plus d’argent, de plus de ressources. Ils doivent comprendre qu’ils doivent faire plus s’ils veulent gagner ». Tout est dit. Reste à savoir s’ils estiment toujours que le jeu en vaut encore la chandelle.