À chaque séance, le rite est toujours le même. Immuable.
Après avoir longuement préparé ses protections auditives avant d’enfiler son casque, Valentino Rossi se lève de sa chaise, traverse son box et s’arrête un peu avant la ligne qui matérialise la pit-lane. Là, il s’immobilise avant de se plier en deux, la tête contre les genoux et les mains derrière les mollets.
Cela ne dure qu’une brève poignée de secondes avant que le champion italien rejoigne le côté droit de sa moto et s’accroupisse en position fœtale durant le même laps de temps. Puis il enfourche sa monture.
À peine parti au guidon de celle-ci, le Docteur se dresse sur ses cale-pieds afin de pouvoir tirer l’entrejambe de son cuir, une fois devant, une fois derrière.
Cette inébranlable coutume, que des millions de téléspectateurs ont vu, tient sans doute d’un mélange de préparation mentale et de superstition.
Matthew Miles aborde le sujet dans le livre de Dorna Sports « Racing Together », dédié à l’histoire du Championnat du Monde MotoGP ™, et a recueilli quelques réactions de pilotes à ce sujet…
Ben Spies :
« Valentino a définitivement plus de superstitions que
n’importe quel pilote. Celle qui se démarque, la plus regardée, la
plus différente et la plus bizarre en même temps, est comment il se
gratte les couilles et prend son cul à chaque fois qu’il quitte la
voie des stands.
Cela ne peut être que deux choses :
1) tout le monde me regarde
2) c’est ma superstition
Ces jours-ci, si vous portez des vêtements qui remontent dans vos
fesses à chaque fois que vous mettez votre cuir, alors c’est
probablement une mauvaise chose à porter. On pourrait penser
que Valentino a appris il y a 20 ans à porter d’autres
sous-vêtements. Ça n’a pas beaucoup de sens, mais tout le
monde le sait et le regarde, c’est sûr. »
Kenny Roberts Jr. s’est toujours moqué de ces singeries : « Tout ça a l’air génial tant que vous gagnez ».
Les observateurs sont d’accord. « Si Valentino terminait cinquième chaque week-end, je me moquerais de lui. Avant qu’Andrea Iannone ne fonctionne bien, tout le monde s’est moqué de lui. Ils l’ont appelé le «clone de Rossi». Beaucoup de gens ont dit la même chose à propos de Marco Simoncelli. Puis, quand il a commencé à bien faire, ils n’ont plus rien dit ».
L’ancien coéquipier de Rossi, Colin Edwards, n’est pas convaincu que l’Italien soit ouvertement superstitieux : « Cela fait partie du processus de s’accaparer la machine et de se préparer ».
L’ouvrage « Racing Together », est disponible en anglais chez Evro Publishing.
Source: MotoGP.com