Comment va le tout récent retraité Valentino Rossi ? Apparemment bien au vu d’un dernier entretien où il s’est lancé dans une autocritique sur une gestion de carrière qu’il aurait pu mieux aborder. Mais il était jeune, et donc, selon sa propre évaluation, pas forcément très intelligent…
Les chiffres de la carrière de Valentino Rossi donnent le vertige mais le Doctor reconnait que s’il avait montré plus de discernement et d’assiduité à un moment de sa carrière où il tutoyait le sommet de son art, il aurait pu faire encore mieux. Ce qui veut dire, aussi, que si ce n’est pas actuellement le cas, c’est entièrement sa faute.
Dans un entretien à SportWeek relayé par MowMag, il annonce : « la vérité est que je n’ai jamais couru pour les records. Si j’avais travaillé comme j’ai travaillé à l’âge adulte, j’aurais gagné plus. Mais quand tu es jeune, tu es un con et avec l’expérience tu apprends plus ». Sur le même ton, il ajoute : « les motivations de ma carrière ont largement dépendu de mes rivaux. J’ai eu la chance d’avoir affaire à deux générations de champions : au départ Biaggi, Capirossi et Gibernau et j’étais le jeune qui arrivait et qui voulait battre les grands. Puis dans la deuxième partie de ma carrière j’en ai trouvé d’autres encore plus forts : Lorenzo, Stoner, Pedrosa, Marquez. Et cette fois j’étais le vieux qu’ils voulaient baiser ».
Il s’arrête là mais il aurait aussi pu dire qu’il a bataillé avec une troisième génération et vu une quatrième s’installer, ce qui aurait mis un peu plus en exergue l’exploit de 26 campagnes au plus haut niveau de la compétition moto sur piste. Sur cette longévité, il dit : « en regardant les photos de mes courses, quand je gagnais, vous pouvez voir que nous allions beaucoup plus lentement qu’aujourd’hui. Je me suis bien comporté, j’ai beaucoup travaillé, j’ai réussi à m’améliorer beaucoup au fil des ans. Il n’y avait aucun pilote de mon âge d’or qui courait aussi bien que moi…. Mon plus grand regret est que ce soit fini. Mais j’ai terminé ma carrière parmi les dix pilotes les plus rapides du monde. C’était important, cela m’aidera à m’en souvenir pour les années à venir ».
Valentino Rossi raconte son pire moment jamais vécu
Mais il y a eu aussi des instants douloureux. Sportivement, il y a eu cette saison 2015 et la fracture avec Marc Marquez. Puis, humainement, il y a eu ça : « je me souviendrai toujours du moment qui a suivi l’accident Marco Simoncelli en Malaisie comme l’un des pires de ma vie. Quand je suis revenu à mon box et que j’ai trouvé Uccio et Max, j’étais désespéré. C’est un de ces moments où vous ne savez pas quoi faire pour passer à autre chose, un sentiment que je n’oublierai jamais. Mais ensuite c’était encore pire », a admis Valentino Rossi, « parce que nous avons perdu un grand pilote qui aurait pu faire une belle course et de grands combats avec les meilleurs pilotes, mais j’ai aussi perdu un grand ami ».
Il termine avec cette confidence qui interpelle sur la notion de destinée… « Jusqu’en 2019, j’avais peur de quitter les motos. J’ai pensé : puisque je vais avoir beaucoup plus de temps libre, je devrais avoir un bébé. Et Franci est tombée enceinte en cinq jours. C’est très romantique et poétique qu’elle soit tombée enceinte juste au moment où j’ai décidé d’arrêter. C’est le destin ».