Valentino Rossi, à 42 ans, continue le combat dans un MotoGP où ses adversaires directs pourraient être à présent ses fils. Certains pensent que ce sera l’année de trop et qu’à force d’insister, il va finir par pâlir son étoile. Mais Vale, lui, reste sourd à ces craintes et ne semble pas aller chez Petronas pour y vivre un doux épilogue. Le Doctor livre ainsi sa feuille de route pour 2021, en se montrant exigeant avec lui-même et en prévenant Yamaha sur ses axes d’effort …
Valentino Rossi n’aborde pas la prochaine saison comme une sorte de dernière représentation avec le baissé de rideau. La parade finale ne sera pas à l’ordre du jour. Vale reste un compétiteur qui veut tenir sa place en MotoGP. Il le démontre en déterminant sa marge de progression et celle de Yamaha pour, comme il le clame haut et fort, être prêt dès la première course.
Dans des propos relayés par Speedweek, il dit ainsi précisément : « l’année prochaine sera un défi difficile. Nous devons être prêts dès la première course ». Et être prêt commence par soi-même : « je dois beaucoup travailler sur moi-même. Nous devons améliorer quelques domaines, par exemple la qualification, qui est si importante maintenant. Comme toujours, nous pousserons Yamaha aussi et essayerons de faire du bon travail en hiver afin de pouvoir nous améliorer sur certains aspects ».
Parmi ces aspects, il y a la régularité. La saison 2020 a été sur ce point révélatrice des faiblesses du constructeur Yamaha qui, bien qu’ayant remporté sept courses sur les quatorze en lice cette année, n’a que la déception en tête comme sentiment majeur à l’heure du bilan. « Ces dernières années, celle-ci y compris, nous avons été forts en début de saison », a analysé le neuf fois champion du monde, qui a décroché son 199e podium en « catégorie reine » lors du deuxième Grand Prix de Jerez. « Mais après cela, nous avons souffert par rapport à nos adversaires dans la seconde moitié de la saison car ils ont réussi à amener de nouvelles choses. Cela n’a pas été facile avec la Yamaha en fin de saison ».
Valentino Rossi regrette aussi la Yamaha 2016
Un constat qui amène le Doctor à remettre en exergue les faiblesses de la M1 que sont le manque d’adhérence et la faible vitesse de pointe : « on a vraiment du mal avec l’adhérence sur la roue arrière », rappelle l’Italien. « Et si nous n’arrivons pas à faire fonctionner correctement le pneu arrière, il sera très difficile de piloter notre moto, et il nous sera difficile d’être compétitifs. C’est le point le plus important, outre ce que vous auriez à faire pour la vitesse maximale, non seulement sur le moteur, également sur l’aérodynamique ».
Il ajoute : « 2016 à 2017, ce fut une année cruciale pour Yamaha et la M1, car à mon avis, c’est le moment où nos souffrances ont commencé. Jusqu’en 2016, la moto était très compétitive, elle pouvait remporter des courses et des titres mondiaux. À partir de ce moment, nous avons eu plus de difficultés ». Une expertise temporelle qui rejoint totalement celle déjà formulée par Maverick Viñales et qui correspond au moment où Jorge Lorenzo a quitté le box d’Iwata…
Valentino Rossi termine : « pour être honnête, je ne comprenais pas à quel point cela dépendait de Yamaha ou des autres fabricants. À mon avis, les autres fabricants en particulier se sont améliorés. Pour être compétitifs, nous devrons également nous améliorer, comme ils l’ont fait », a déclaré le vainqueur à 115 reprises de Grand Prix qui aimerait atteindre le cap des 200 podiums en 2021. Il ne lui en manque d’un seul pour y arriver. Quant à Yamaha, ils ont recruté Cal Crutchlow comme pilote test pour retrouver enfin leur splendeur perdue.