Avant les trois jours de test à Sepang, Valentino Rossi avait quelques interrogations teintées d’une pointe d’amertume. Le temps qui passe inexorablement le poussait en effet vers la sortie avec, déjà, la fin acquise de son statut de pilote au sein du team officiel Yamaha au terme de cette année. Cette saison 2020 est bel et bien un tournant de sa carrière et de sa vie. Puis le Doctor a pris le meilleur remède qui soit : piloter sa M1 ! Une moto prometteuse dans sa dernière version qui a balayé en partie les mauvaises pensées…
Valentino Rossi a 41 ans et neuf titres de Champion du Monde dans sa poche. Beaucoup dans son cas auraient jeté l’éponge depuis longtemps, mais Vale poursuit sa carrière de pilote au plus haut niveau de la compétition. Avec les risques, la pression et les contraintes que cela impose. Mais il y a aussi du plaisir. De ce côté-là, ce ne sont pas les trois bons jours de test à Sepang au guidon de la nouvelle Yamaha qui vont écorner la passion chevillée au corps du « Doctor ».
L’homme de Tavullia a dû aussi adapter la posture de l’adaptation permanente. Car les motos qu’il a connues sont différentes de celles qu’il pilote aujourd’hui : « au niveau du plaisir, elles sont très amusantes. Ce sont les plus amusantes que j’ai utilisées. Mais c’est autre chose. Avant, elles étaient plus difficiles, donc il fallait techniquement être plus fin. En revanche, le courage compte maintenant. Le niveau a augmenté parce que les motos sont meilleures, mais elles sont bonnes à piloter. »
Il a fallu aussi s’astreindre à une hygiène de vie rigoureuse : « c’est le prix à payer et ça me coûte quand je dois faire un effort. Ces derniers temps, les motos ont relevé la limite. Si je pilotais encore comme j’avais l’habitude il y a cinq ans, je serais trop lent. Dans le sens où les motos sont meilleures, les pneus sont meilleurs. Vous devez piloter différemment. »
Il ajoute : « quand on est plus vieux, cela vous coûte plus cher. Ce test à Sepang est le plus difficile de la saison car faire trois jours ici est assez difficile pour tout le monde, même pour les jeunes. Mais cette année, je me suis beaucoup entraîné, je suis plus en forme que l’an dernier. C’était difficile, mais cela a coûté à tout le monde. »
Puis Valentino Rossi termine en réjouissant ainsi : « c’est fantastique de constater que vous pouvez toujours augmenter votre vitesse même si vous êtes foutrement vieux. » Rendez-vous dans moins d’une dizaine de Grands Prix pour connaître la décision du pilote Yamaha sur son avenir… Il a fini cinquième les éprouvants tests de Sepang.
