Valentino Rossi est un monument des Grand Prix moto. De son empyrée, c’est 24 saisons de compétition au sommet qui contemplent le peuple des Grands Prix. A 40 ans passés, il est toujours dans la place et jamais loin du podium. En 2020, il repart au combat pour tenter de faire sien le Graal d’un dixième titre. Vale en a vu des générations et des époques passer sous son nez. Il donne son sentiment sur cette évolution et c’est édifiant…
Valentino Rossi n’est pas seulement une légende vivante dans le paddock, c’est aussi sa mémoire vive. Son environnement, il l’a vu se chambouler et le Doctor s’est adapté. En 2020, Vale entamera sa 25e saison en Championnat du monde moto. Et ce pourrait être la dernière année du quadra en MotoGP , dont le contrat avec Yamaha expire à la fin de l’année. La prolongation demeure incertaine. Au micro de Matthew Birt sur « MotoGP.com », notre partenaire auprès de qui vous pouvez retrouver notre série sur les francophones du paddock, il se souvient et expertise avant, peut-être, de conclure…
L’actuel équipier de Viñales a déjà survécu à de nombreux concurrents dans son sport. Dans le même temps, beaucoup de choses ont changé depuis ses débuts : « malheureusement aussi de manière négative », explique l’Italien. « Au début, j’aimais beaucoup le paddock. J’avais beaucoup d’amis, parmi les pilotes également comme parmi les membres de l’équipe. Tout était un peu plus facile et plus libre. »
Rossi se souvient : « vous conduisiez le scooter à travers le paddock en faisant quelques wheelies et on préparait un peu le scooter pour avoir plus de puissance. C’était comme une résidence secondaire. Ces dernières années, tout a été un peu plus difficile, mais c’est aussi allé dans le bon sens. Parce qu’il y a beaucoup de fans qui me soutiennent. »
« Mais pour moi, la vie dans le paddock est maintenant terminée » regrette l’homme de Tavullia. « passer de mon camping-car au box est un travail difficile. » Le revers d’une popularité face à laquelle il a fallu s’adapter : « maintenant, la vie du paddock se concentre à l’intérieur du box ou du camping-car. Cela a beaucoup changé. »
Et ce n’est pas tout. La présence accrue de la télévision et les médias sociaux ont également joué un rôle dans la différence entre hier et aujourd’hui. « Dans le passé, l’essentiel était de piloter la moto. Après cela, vous ne passiez qu’un temps gérable avec les médias sociaux ou des interviews », explique Rossi. « Maintenant, il semble parfois que ce soit l’inverse. Vous passez la majeure partie de la journée à faire des interviews, des médias sociaux et des choses comme ça. Et puis vous roulez toujours à moto. Mais je pense que c’est aussi normal pour les autres. La vie a changé. Se présenter, être toujours vivant, présent, rien de cela n’existait auparavant. »
Le nonuple titré souligne : « il y a certainement de bons côtés à cela. Quiconque est fan de MotoGP aujourd’hui peut suivre tous les détails et tout savoir à partir de jeudi après-midi. Même si cela implique un prix à payer. » Il développe : « il faut s’adapter. Je suis devenu célèbre, surtout en Italie, en 1997. J’étais encore très jeune, mais j’avais déjà remporté ma première course. La deuxième année, je suis devenu champion du monde. Cela a surpris tout le monde, mais en Italie c’est une bombe qui a éclaté. »
« C’était difficile au début. Parce qu’il n’est pas facile d’accepter que votre vie change si radicalement. Bien sûr, il est vrai que vous bénéficiez généralement de nombreux avantages. Mais parfois vous ne pouvez plus avoir une vie normale. C’était difficile pour moi de m’habituer pendant les quatre ou cinq premières années. Mais avec le temps, ça s’est amélioré et j’ai essayé de vivre aussi normalement que possible. C’était aussi très bien de rester à Tavullia. Ils ont l’habitude de me voir. À 20 kilomètres, c’est déjà différent. »