Chez Yamaha, cette saison pourtant si bien commencée avec même un triplé dès la seconde course se termine en queue de poisson. Dans les stands, ça tourne même à l’eau de boudin avec les trois pilotes équipés de la dernière M1 à l’unisson pour regretter son efficacité et ses faiblesses redondantes. De Viñales à Quartararo en passant par Rossi, on réclame une forte prise de conscience des ingénieurs d’Iwata qui seraient sourds aux indications des pilotes. La crise technique n’est pas nouvelle et elle remonte à une certaine époque identifiée par le Doctor qui en explique, par ce biais, les raisons profondes…
Chez Yamaha, rien ne va plus. Ou presque. Car, pendant que les trois pilotes équipés de la dernière M1 vivent une fin de saison pleine de désillusion, Franco Morbidelli, sur la moto de l’an passé, fait des étincelles. Il a même remporté sa troisième victoire de la saison dimanche, à Valence, concrétisant ainsi deux fois successivement sur le même tracé.
Un déséquilibre déstabilisant mais qui n’est pas non inédit chez Yamaha. L’an passé, Fabio Quartararo, avec également un modèle de la campagne précédente, était le leader du clan d’Iwata. Aujourd’hui, ce n’est rien de dire qu’il a changé d’humeur à l’égard des ingénieurs japonais.
Mais comment expliquer ce mystère qui mine ainsi la marque aux trois diapasons ? Valentino Rossi tente une explication : « on souffre du manque d’adhérence à l’arrière. Nous contournons toujours le problème et nous ne l’avons pas encore résolu » diagnostique le Doctor. « C’est vrai, Yamaha a remporté sept courses, mais c’est aussi la moins constante parmi les différentes pistes et pilotes ».
« Jusqu’en 2015, la Yamaha était probablement la meilleure moto »
Ce constat posé vient l’analyse : « nous avons des problèmes d’adhérence arrière depuis longtemps, disons depuis que les Michelin existent. Notre moto fonctionnait très bien avec les Bridgestone, jusqu’en 2015, c’était une moto au top, probablement la meilleure, au niveau Honda et les championnats du monde ont été remportés ».
« Depuis l’arrivée de ces pneus, nous avons eu plus de problèmes, comme si nous ne comprenions pas quelque chose. Le nouveau pneu sur le papier devait être favorable à Yamaha. Quand je l’ai essayé pour la première fois, il me semblait un peu meilleur que le précédent, mais on peut dire que c’est devenu le pneu de Suzuki. Ils ont compris quelque chose que nous n’avons pas encore pu comprendre. Nous ne pouvons pas exploiter l’adhérence à l’arrière ».
Oui, mais Morbidelli ? Rossi termine par lui : « Morbidelli a connu une saison incroyable, il a beaucoup travaillé, il était aussi très fort psychologiquement. Il aurait pu être « dépassé » par le défi 2019 de Quartararo, mais il a bien réagi. Félicitations à lui, l’année prochaine sera un problème pour tout le monde ». Mais la Yamaha sera toujours équipée en Michelin…