Après avoir passé des vacances partagées entre le soleil et la neige, c’est un Valentino Rossi bronzé et récemment rasé de près qui a débuté sa saison 2019 par la séance photo officielle du team Yamaha.
Comme chaque année en hiver, le multiple champion du monde a partagé ses réflexions pendant plus d’une demi-heure sur les ondes de la radio italienne Deejay. En voici un premier bref résumé.
Valentino Rossi : « Hier a officiellement commencé la saison 2019 avec la séance photo, avec la nouvelle moto qui est très belle. En MotoGP, nous avons terminé le 28 novembre pour les derniers essais. Maintenant le championnat commence tôt et finit tard. Pendant l’hiver, nous avons tourné au ranch, car il fait trop froid pour l’asphalte et nous roulons donc sur la terre. J’ai pris quelques vacances à la mer et à Madonna di Campiglio et, depuis la semaine dernière, nous avons recommencé à nous entraîner. Nous avons passé nos vacances en Jamaïque, avec tous nos amis. Nous étions 15, femmes et enfants compris, mais on s’est bien amusés ».
Puis Valentino Rossi aborde le MotoGP lui-même, en commentant la récente fracture de Dani Pedrosa : « Il a dit que la tension avait cassé sa clavicule, mais il a eu de nombreux problèmes physiques dans sa carrière. Heureusement, la sécurité générale sur la piste s’est beaucoup améliorée, mais ce sport demeure dangereux. Comme le montrent Pedrosa, Michael Schumacher et Nicky Hayden, la vie normale peut également être dangereuse ».
Interrogé sur la demande de Lewis Hamilton, le pilote italien tempère quelque peu le projet : « Je le connais et il veut faire beaucoup de choses, skier, venir au ranch. Il est très actif. On a parlé pour le faire venir, mais il est toujours occupé. Il faudrait qu’il vienne en avion privé pour une demi-journée et c’est difficile d’arranger quoi que ce soit ».
Faisant écho aux récents propos de son père, comme quoi un enfant serait peut-être envisagé, le Docteur est assez clair sur le sujet…
« Personne n’a jamais fait pression sur moi pour fonder une famille. La maman de Graziano me l’avait demandé, mais malheureusement elle est partie. Ma mère a réalisé qu’elle avait peu de chance de devenir grand-mère, mais peut-être qu’avec mon frère elle aura plus de chance ».
Sujet incontournable et récurrent, l’âge du pilote italien…
« Il y a quelques années, il y avait encore des pilotes plus vieux, parce qu’ils commençaient tard. Maintenant, ils commencent en étant des enfants. Je n’ai jamais pensé à l’âge. J’ai toujours rêvé de participer au Championnat du Monde et je n’ai jamais songé à courir jusqu’à 40 ans. L’important, c’est de rester compétitif. L’expérience est importante pour connaître les pistes et bien travailler pour la course. Les jeunes sont plus vaillants et courageux. S’ils tombent, ils récupèrent plus vite ou se font moins mal ».
Un sujet qui amène Valentino Rossi à aborder le domaine de la peur…
« Nous avons tous peur. J’ai peur, c’est une chose dont il faut tenir compte, mais cela dépend de la façon dont on réagit. C’est important d’avoir un peu peur, nous ne sommes pas fous de partir en moto avec les autres, quelqu’un qui le fait le sait. A mon avis, quand on vieillit, on est plus attentif, et plus la moto est grosse, plus on est attentif. Avec les Moto3 et les Moto2, vous essayez d’en faire plus. Les Japonais et les Malaisiens sont généralement les plus fous. Les Anglais également, mais ils sont forts sur le mouillé ».
Rossi a ensuite parlé de sa dernière grosse blessure, sa fracture du tibia et du péroné en 2016 : « Quand vous vous blessez, vous pensez immédiatement à remonter sur la moto. C’est peut-être ça, être pilote. Quand je suis remonté sur la moto, je n’ai pas eu peur, je suis revenu avec un grand désir de courir. Cette fois-ci, après 17 jours, j’étais sur une moto à Misano sur ma R1, et quand j’ai attaqué, j’ai senti l’os bouger, mais avec des analgésiques on pouvait le faire ».
Autre sujet incontournable, Marc Márquez…
« Marquez un pilote qui prend beaucoup de risques, il est très très courageux, au point de ne pas avoir peur. Il tombe beaucoup et cherche la limite. Mais un grand bravo, à 25 ans… Il fait ces chutes incroyables où il explose la moto, se nettoie et reprend l’autre moto. Je regarde Marquez, mais c’est quelque chose que nous faisons tous. Vous regardez comment les autres s’entraînent, et même ce qu’ils mangent et ce qu’ils boivent (rires). Nous sommes curieux de savoir ce que font les autres. Et j’ai assurément bénéficié des autres pilotes, soit en entraînement ou avec la moto tout-terrain. Avec l’Académie, nous avons formé un groupe de pilotes et nous nous entraînons ensemble ».
L’homme de Tavullia évoque ensuite le contrat qu’il a signé avec Yamaha et l’avenir immédiat : « J’ai encore deux ans jusqu’en 2020. C’était un pari. J’y ai beaucoup réfléchi et j’ai voulu bien évaluer, je me suis demandé si je pouvais le faire et j’ai décidé d’essayer. L’an dernier, j’allais bien physiquement, et si nous avions eu une bonne moto, nous aurions fait mieux. J’ai encore des vacances durant les sept prochains jours, puis nous partirons pour les essais en Malaisie. Il y a la présentation le 3 en Indonésie, à Jakarta, puis les tests à Sepang. 6 jours de tests, 3 à Sepang et 3 au Qatar, puis le championnat commence le 10 mars au Qatar. Le championnat commence tôt et débute au Qatar. A cette époque de l’année, il faut avoir confiance dans la saison qui va commencer ».