Pecco Bagnaia est entré de plain-pied à Valence dans le livre d’histoire de la compétition moto sur piste à divers titres. Il regarde dans les yeux depuis ce titre de Champion du Monde ses illustres compatriotes Valentino Rossi et Giacomo Agostini, comme il a réussi à ranger au rayon des souvenirs l’incontournable Casey Stoner chez Ducati. Il explique cette course qui a été celle de sa vie et de sa carrière jusque-là et revient sur le déroulé de cette campagne marquée par une remontée qui sera aussi un élément distinctif le mentionnant favorablement dans les statistiques…
Pecco Bagnaia se souviendra longtemps de ce 6 novembre 2022 où, d’un coup d’un seul, il a enfin été identifié comme un pilote portant en lui une dimension de Champion du Monde. Une identification qui sera encore moins difficile à l’avenir car c’est bel et bien lui qui est le couronné d’un millésime 2022 où, mine de rien, il a marqué de son empreinte la compétition et de son esprit l’usine Ducati. Et d’abord par ce fait comptable inédit dans l’histoire de remonter un handicap de 91 points, regretté à la mi-saison… « C’est incroyable. En regardant le moment où nous avons commencé à revenir, que nous étions à 91 points, c’est incroyable » répète-t-il comme pour se convaincre qu’il n’évolue pas en plein rêve. « Mon équipe a fait un excellent travail, nous l’avons tous fait. Il y a aussi eu la partie qui est à la maison ».
Puis il fait une pause avant de reprendre : « Je suis très émotif, c’est difficile de dire les choses que je veux. Je ne peux que dire merci ». Puis il fait cette confidence : « j’ai pensé une fois durant deux heures que j’avais perdu le championnat du monde. C’était après la course en Allemagne. A partir de là, j’ai commencé à comprendre pourquoi les choses n’allaient pas pour moi, j’allais vite, mais je tombais beaucoup. Mon équipe et les gens à la maison m’ont beaucoup aidé. J’ai analysé les choses avec mon environnement le plus proche et je me suis remis dans le droit chemin, et depuis, nous avons beaucoup gagné. Nous avons été au niveau des championnats du monde et nous récupéré les points pour gagner ».
Pecco Bagnaia : « nous sommes champions du monde, et personne ne peut nous enlever ça«
Dans cette course de Valence, il devait faire simple pour concrétiser, marquant seulement deux ponts de plus que Fabio Quartararo. Mais même ça en MotoGP, c’est très compliqué… « C’était la course la plus difficile de l’année, au début tout était parfait » raconte l’Italien. « J’ai essayé d’aller devant et de déranger Fabio pendant quelques tours, pour qu’il ne parte pas, je savais que c’était une bonne stratégie. Quand nous nous sommes touchés, il essayait de passer Miller, et j’étais là, parce que j’ai dit ‘je dois le dépasser’, et nous nous sommes touchés. J’ai perdu une aile à droite, et à partir de là, c’était très difficile. Et puis j’ai juste essayé d’aller au bout car je savais que Fabio n’allait pas terminer premier, et je pensais que je pouvais être plus calme, car c’était très difficile pour moi. Je perdais beaucoup de temps. Les choses se sont bien passées pour moi. J’étais un peu nerveux. Je n’avais pas un bon feeling ».
Puis il termine : « les personnes les plus importantes de ma carrière sportive étaient là. L’équipe Aspar a été l’équipe la plus importante que j’ai jamais eue, ils m’ont donné l’opportunité d’être à nouveau devant. Avec le Team Sky, j’ai gagné le championnat du monde Moto2, puis il y a Ducati, qui a cru en moi depuis que j’ai commencé à faire des choses en Moto2. Ils m’ont contacté dès 2017. La vérité est que je ne pouvais rien écouter de ce qu’ils me disaient au parc fermé, je ne pouvais que pleurer en pensant à tout ce que nous avons accompli cette année ». Il conclut : « nous sommes champions du monde, et personne ne peut nous enlever ça ».
MotoGP Valence : classement
Crédit classement motogp.com
