Ce dimanche 14 novembre 2021, Miguel Oliveira a répondu aux questions des journalistes depuis le Circuit Ricardo Tormo à Cheste (Valence), au terme du Grand Prix de la Communauté Valencienne.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote portugais, qui a connu une nouvelle course difficile en Espagne. Parti depuis le 20e emplacement sur la grille, le pilote KTM n’a en effet pas pu faire mieux que 14e sous le drapeau à damier, mettant ainsi un terme à un saison bien terne, mais marquée tout de même par une victoire en Catalogne.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Miguel Oliveira sans la moindre mise en forme.
Miguel, comment s’est déroulée votre course ?
« Ce fut une course difficile, car nous avons dû remonter beaucoup de positions sachant qu’on partait depuis la 20e place sur la grille, d’autant plus que c’est difficile de dépasser ici à Valence. Mais nous avons tout de même réussi à nous frayer un chemin jusque dans les points, ce en dépit d’un rythme qui n’était sans doute pas le meilleur. »
« En réalité je pensais faire bien mieux que ça en termes d’allure. J’ai souffert de beaucoup de vibrations au niveau de mon pneu avant, et ce très tôt durant la course. Cela m’a empêché de faire mieux. Globalement nous aurions pu réaliser une bien meilleure seconde partie de saison mais ce ne fut pas le cas au final. »
« Il faut donc que je regarde dans le détail ce que je dois changer de mon côté, et ce dont la moto a besoin, de sorte d’avoir un meilleur niveau de performance à l’avenir. C’est l’objectif principal à l’heure de prendre la direction de Jerez pour les essais qui nous attendent ces prochains jours. Nous avons pas mal d’idées à mettre en œuvre, ainsi que pas mal de pièces à tester pour la moto de 2022. »
Est-ce que vous comptez travailler avec un coach mental durant l’hiver afin de repartir de zéro sur le plan psychologique après cette saison si difficile pour vous ?
« Non, je travaille déjà avec un coach mental depuis quatre ans à présent, et je n’ai par conséquent pas besoin de faire la moindre remise à zéro. Vous savez, la compétition est faite ainsi, parfois vous avez de mauvais résultats, parfois vous arrivez en tête et d’autres fois vous arrivez dernier. C’est la réalité de ce sport. Cela ne fait pas deux ans que je pilote en Grands Prix, mais depuis 11 saisons. Cela fait donc quelques temps que je suis dans le milieu, et j’en ai vu d’autres. »
Les Ducati ont été impressionnantes ce weekend : Elles ont réalisé un triplé en qualifications, suivi d’un autre en course. Vous qui roulez avec elles en piste, pouvez-vous nous dire quels sont leurs points forts et leurs points faibles ?
« Tout d’abord, il faut préciser que les motos ne roulent pas d’elles-mêmes. Elles ont besoin d’un pilote à leurs commandes, qui comprennent ce dont elles ont besoin. Ce qui est sûr c’est qu’il s’agit d’une moto très complète, car sur des circuits où personne ne les voyait performer elles ont tout de même réussi à tirer leur épingle du jeu. »
« Elles sont très bonnes dans toutes les phases, que ce soit l’accélération, le freinage, ou même le comportement en virage à présent. Cela commence donc à devenir très difficile de les battre. Mais ce n’est pas pour autant une moto parfaite, car la moto parfaite n’existe pas. Je pense que l’équipe, les pilotes et le staff technique ont trouvé un moyen de bien travailler ensemble et de parvenir à une moto qui convienne à différents styles de pilotage. »
« Les pilotes officiels au même titre que ceux de l’équipe Pramac et ceux qui roulent pour Avintia réussissent tous à être rapides. C’est donc difficile de leur donner le change, car au total cela fait six motos qui sont en mesure de se battre pour le top 10, ce qui ne laisse pas grand-chose aux autres, donc la compétition est rude. »
« Cela devient difficile de donner le change aux Ducati »
Ce fut une saison assez déroutante pour vous, car après des résultats très prometteurs lors de la première partie de saison, vous avez totalement perdu pied lors de la seconde. Est-ce qu’il y a des précédents dans votre carrière qui puissent expliquer cela ?
« Je pense qu’il est inopportun de comparer une saison à une autre. C’est vrai que j’ai atteint des sommets en début de saison, avant de tomber au fond du gouffre, dans les deux cas durant une période de temps assez significative. Quand j’ai des difficultés sur le plan technique, j’aimerais bien à la fois que l’équipe soit en mesure de me fournir une moto qui puisse m’aider, mais aussi de mon côté être en mesure d’identifier plus facilement ce que je peux faire pour progresser. »
« Bien sûr vous ne pouvez pas obtenir la solution en une nuit. Clairement cet hiver l’idée va être de comprendre pourquoi j’ai autant souffert cette saison. Il y a eu ma blessure au poignet en août et septembre, qui ne m’a pas aidé à bien comprendre ce dont j’avais besoin de faire, et ce fut assez frustrant, mais ce n’est sans doute pas la seule explication. »
Etes-vous confiant pour les prochains essais qui auront lieu cette semaine à Jerez [jeudi et vendredi, ndlr] ?
« Dans l’absolu il va falloir que moi et Brad Binder tenions la barre car les deux rookies qui vont nous rejoindre [à savoir le Champion du monde 2021 de Moto2, Remy Gardner, et son dauphin Raúl Fernández, qui rejoindront tous deux Tech3 l’an prochain, ndlr] vont être un peu verts au début. »
« Je pense néanmoins qu’ils vont pouvoir mettre leur patte sur le travail effectué sur la KTM. Mais la balle sera tout de même dans notre camp, à Brad et moi, pour bien passer en revue les différentes pièces qui seront mises à notre disposition et déterminer précisément ce dont la moto a besoin eu égard à notre expérience. »
« Brad Binder et moi allons devoir tenir la barre chez KTM l’an prochain »