Ce jeudi 3 novembre 2022, Fabio Quartararo a répondu aux questions du site MotoGP.com puis des journalistes depuis le circuit Ricardo Tormo de Valence en prélude au Grand Prix de la Communauté Valencienne.
Avec maintenant 23 points de retard sur Francesco Bagnaia, le Français doit faire face à une mission quasi impossible pour doubler son titre mondial…
Comme à notre habitude, nous reportons ici ses paroles sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.
Fabio, vous voulez bien sûr gagner chaque course à
laquelle vous alignez, mais celle-ci vous devez la gagner !
Mais vous sentez-vous plus relax car toute la pression est
maintenant sur Pecco ?
Fabio
Quartararo : « Et bien, l’objectif est clair : je n’ai
qu’un but en tête et clairement rien à perdre, donc, bien sûr, je
ferai de mon mieux pour me battre pour l’atteindre et me battre
pour la victoire. Bien sûr, ce n’est pas la meilleure situation
pour se battre pour le titre, mais c’est une bonne situation pour
ne faire attention à rien : Quoi qu’il arrive, cela aura été une
saison dure mais bonne, donc on y va à fond ! »
Ce n’est pas un circuit très facile pour doubler et les
Ducati se sont montrées très fortes l’année dernière : La position
sur la grille sera-t-elle cruciale ?
« Oui ! L’année dernière, nous avons eu un gros problème avec le
pneu avant, et cette année nous avons un cran plus dur, donc ce
sera une grande aide pour nous, et vous savez à quel point c’est
très important pour nous. Je suis donc très confiant. »
Vous vous êtes cassé le doigt à Sepang et vous serez
opéré la semaine prochaine…
« Oui. Ce n’est pas très douloureux mais je ressens une petite
douleur en pilotant. Même en Malaisie, cela n’a pas été un gros
problème car j’avais des antidouleurs. Ce n’étais pas un problème
et ce le sera assurément encore moins ici. Je subirais une
opération cet hiver, simplement pour avoir un doigt normal, car il
est assez étrange (rires). »
Quel regard allez-vous porter sur votre saison dimanche
soir et qu’allez-vous faire pour être encore plus fort l’an
prochain ?
« Vous savez, avant de commencer la saison, nous avons eu de
mauvaises nouvelles concernant la moto. Le début de saison n’a pas
été très bon, et disons que je me suis beaucoup plaint car après
tout ce temps passé à trouver quelque chose sur le moteur, nous
n’avons rien trouvé. Je n’étais donc pas complètement concentré
comme j’aurais dû l’être. Puis j’ai eu une vraiment très bonne
première moitié de saison, et dans la deuxième, je pense que nous
sommes restés au même niveau et que beaucoup de pilotes et de
constructeurs ont fait un grand pas en avant. Et nous sommes restés
un peu comme au début du championnat, puis nous avons commis
quelques erreurs. Mais je pense que globalement, vous apprenez
quand vous avez une saison difficile. Je pense donc que ce n’était
pas la meilleure, mais que ce n’était pas si mal, puisque nous nous
battons encore pour le championnat lors de la dernière course.
Beaucoup d’expérience a été retirée de cette saison, et ce sera
très bien pour le futur. »
Pouvez-vous dire quelques mots sur Francesco Bagnaia
?
« Nous disons toujours que les Ducati sont fortes, mais il est
toujours celui qui est devant, donc c’est bien sûr un top pilote et
c’est vraiment bien d’arriver ici avec lui pour la dernière course.
Faisons donc la dernière grosse bagarre de 2022 et amusons-nous
dimanche soir (rires). »
En Malaisie, vous avez dit que vous aviez parlé avec
certaines personnes car vous vous étiez mis trop de pression et que
vous ne preniez plus de plaisir en pilotant. Pouvez-vous dire qui
sont-elles et avez-vous eu une chance de parler à Lewis Hamilton
?
« J’ai passé beaucoup de temps avec ses amis et j’ai beaucoup parlé
à Jake Dixon. C’est vrai que parfois, je veux toujours attaquer
très fort et cela me fait commettre certaines erreurs. Je ne suis
pas vraiment à la position que je voulais et nous avons également
eu certains moments difficiles sur la moto sur certains circuits,
ce qui fait qu’au final je ne m’amusais plus vraiment sur la moto.
Je veux prendre du plaisir, ce qui est la chose la plus
intéressante : Quand vous êtes sur la moto, vous êtes ici pour
prendre du plaisir !
Et non, pour Lewis. Je ne lui ai pas particulièrement parlé depuis
le Mugello où nous avons passé une journée ensemble. Mais je ne
parle pas particulièrement avec lui. »
La saison 2022 a compris 20 courses : Comment vous
sentez-vous physiquement et mentalement, et comment anticipez-vous
celle de 2023 avec 21 GP et 42 courses ?
« C’est long ! Cela commence en mars jusqu’en novembre, et
l’année prochaine il y aura aussi les courses Sprint. C’est
peut-être le même kilométrage que les FP4, mais c’est complètement
différent de commencer une FP4 ou une course ! Car au final,
vous marquez des points : c’est la moitié des points mais vous
prenez plus de risques et vous avez plus de pression, car vous avez
toujours de la pression lors d’un départ. Ce sera donc dur, dur
mentalement et physiquement, mais c’est comme ça et c’est pareil
pour tout le monde. »
Dans votre situation, qu’est-ce qui est le plus
important : La course de dimanche ou le test de mardi
?
« (Rires) Bien sûr, je suis très impatient d’être à mardi, car j’ai
entendu de bonnes nouvelles, mais la priorité va au dimanche. Bien
sûr, apprécier cette course sera très important, donc ma priorité
sera pour vendredi, samedi et dimanche. »
Vous souvenez-vous de la toute première fois où vous
êtes battus l’un contre l’autre sur une moto ?
« Avec Pecco, cela fait encore plus longtemps (que 2015) que nous
nous connaissons l’un l’autre, mais il était toujours dans une
catégorie supérieure que la mienne. Comme il l’a dit, la première
fois était en 2015 au Qatar : C’était ma première course et j’étais
comme un fou (sourires) ! Puis nous nous sommes battus tout le
temps. En Moto2, il était beaucoup plus rapide que moi et j’étais
bien plus en arrière, mais j’espère que ce weekend nous en aurons
aussi une belle ! »
Fabio, vous avez mené le championnat depuis le Portugal,
et un certain moment vous avez eu 91 points d’avance sur Pecco :
Quand l’avez-vous considéré comme votre principal adversaire
?
« Assez tôt dans la saison, je pense. Même quand nous étions avant
ou après Silverstone, Aleix (Espargaró) était beaucoup plus proche
de moi, mais on pouvait clairement voir qu’il allait très vite, et
je savais qu’il était celui qui allait vraiment se battre pour le
championnat. Bien sûr, j’ai essayé de faire de mon mieux (rires)
mais, comme je l’ai dit, j’ai parfois essayé d’attaquer trop fort
et j’ai commis des erreurs. Mais je pense que c’était assez tôt
dans la saison. »
Voyez-vous une qualité ou un point fort de votre
adversaire que vous aimeriez avoir ?
« La vitesse ! D’une façon générale, la vitesse qu’a eu Pecco
pendant toute l’année, et bien sûr en particulier durant la
deuxième moitié. Mais la vitesse et la facilité, car cela paraît
très facile pour lui : Même en qualification ou en course, il a ce
potentiel qui fait que quand vous le regardez à la télévision, il
apparaît beaucoup plus lent alors qu’il est très rapide. Donc je
pense que sa qualité d’être aussi rapide dans chaque situation est
une qualité que j’aimerais aussi avoir. »