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En ce dimanche 15 novembre, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit Ricardo Tormo à Valence au terme du Grand Prix de la Communauté Valencienne.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si la première partie est traduite de l’anglais (vouvoiement).


Fabio Quartararo : « Difficile ! Je ne sais pas quoi dire. Depuis le Grand Prix au Mans, le feeling n’est pas là. Nous essayons de travailler du mieux possible mais nous ne sommes pas rapides. Nous devons trouver la solution et j’espère la trouver à Portimão. Nous manquons de vitesse et ce n’est pas normal. Quand nous arrivons sur un circuit comme Jerez ou Barcelone, c’est directement très bien, mais à Misano ou sur tous les autres circuits, nous souffrons bien trop et je pense que nous devons trouver une solution pour être aussi compétitifs que l’année dernière sur tous les circuits. »

Vous avez débuté la saison avec deux victoires, puis une troisième est venue mais la fin du championnat est beaucoup plus difficile. Êtes-vous surpris ou choqué ?

« Durant le confinement, je me suis beaucoup entraîné, plus que jamais, mais après une si longue période sans piloter une moto je pense qu’à ce moment j’ai été un des pilotes à s’adapter le plus vite. Peut-être que les autres pilotes ont un peu plus peiné. Mais je serais curieux de voir quel serait notre potentiel sur la moto de l’année dernière dans ces conditions. Je ne suis pas surpris, mais quand je suis arrivé à Jerez, j’étais complètement en forme, je me sentais bien et je me suis rapidement adapté à la piste. C’est une piste sur laquelle j’ai toujours été rapide. Barcelone et Jerez sont des pistes où j’ai vraiment été rapide l’année dernière. Mais dès que nous sommes arrivés sur une piste nous avions déjà un peu peiné l’année dernière, nous étions très loin. C’est très étrange car l’année dernière nous nous sommes battus pour d’excellents résultats, alors que maintenant, nous pouvons nous battre mais pour les dixièmes ou douzièmes positions. C’est incompréhensible. »

Que s’est-il passé au premier tour dans le virage deux ? Et pourquoi avez-vous chuté ?

« Dans le virage deux, j’ai freiné un peu trop tard et je me suis fait une petite chaleur. J’étais proche de percuter Maverick et je suis parti à l’extérieur.
Ensuite, je voyais les gars devant moi qui avaient beaucoup de vitesse de passage en virage et j’ai juste essayé de faire pareil, mais malheureusement j’ai chuté. »


Quand vous êtes rentré au box, la caméra vous a montré en train de secouer l’arrière de votre moto. Pourquoi ?

« J’ai simplement vérifié car j’avais une sensation étrange avec le Holeshot Device et je voulais voir s’il fonctionnait toujours. Mais ce n’était pas le même problème que lors de la dernière course. »

Cette semaine, votre problème était-il le même que la semaine dernière où la moto élargissait ?

« Oui, c’est le même problème que la semaine dernière. Vous savez, nous sommes restés ici deux semaines, et en deux semaines, nous n’avons pas fait la moindre amélioration sur la moto alors que nous avons essayée des choses. Je pense que nous devons simplement utiliser notre base de réglages et nous adapter. Je dois m’adapter à la moto car nous avons vu qu’avec tous ces changements, rien n’a fonctionné. Donc je pense que le mieux est de revenir à notre base de réglages. Si nous voyons que tout se passe bien avec le comportement de la moto, bien sûr nous ne changerons rien, et si nous voyons quelque chose d’étrange, nous ferons des changements. Mais je pense ceci : tout fonctionne normalement, il faut simplement que je m’adapte moi-même à la moto, et nous verrons ce que nous pourrons faire. »

Avant votre chute, vous avez perdu trois positions d’un coup face aux Honda. Pourquoi ?

« C’était deux tours avant et je suis parti à l’extérieur et c’est pourquoi j’ai eu un avertissement. J’ai doublé Stefan, mais je crois que c’était un tour plus tard que j’ai chuté. Je voulais juste faire pareil que les gars de devant, mais j’ai simplement chuté. Ce n’est pas vraiment un problème lié à une des Honda. »

Cela doit être frustrant de voir une vieille Yamaha remporter la course alors que les autres peinent autant. Durant les autres saisons, la différence n’était pas si grande…

« Je pense la différence assez grande mais je pense que c’est plus frustrant pour… Je ne dirais pas Yamaha, mais quand vous travaillez autant pour que de façon normale la moto 2020 ou la moto d’usine, je ne dirais pas doit être meilleure, mais similaire ou meilleure. Quand vous regardez ça et que vous voyez ce qui s’est passé après avoir dominé le premier et le deuxième weekend, vous voyez que la vieille moto est bien plus constante. Même si je ne le peux pas, je serais curieux de voir le potentiel que nous aurions avec ce nouveau pneu et la vieille moto. Lors des tests, notre rythme était extrêmement rapide ici avec exactement le même pneu que nous avons utilisé en course et la moto de l’année dernière. Et cette année, nous n’avons même pas pu nous approcher à une seconde de ce rythme. Je pense nous devons être très malins pour voir avec quel package nous allons partir l’année prochaine et j’espère que Yamaha pourra nous comprendre. Nous aurons une réunion à Portimão. »

Valentino Rossi dit que les différences entre la moto 2020 et la moto 2019 ne sont pas énormes et que c’est Franco Morbidelli qui fait la différence. Vous avez accès aux données de ce dernier : Voyez-vous quelque chose de spécial qui pourrait expliquer cela ?

« Pour moi, le changement entre la moto 2020 et la moto 2019 est grand. Selon moi, il est très grand. Bien sûr, Franco a fait un pas en avant, car l’année dernière il a fait un podium, et il est bien plus rapide cette année. À coup sûr, Franco a beaucoup progressé et il le mérite car j’ai vu qu’il travaillait vraiment très bien. Mais en ce qui me concerne, même si j’ai remporté trois courses cette année, je ne suis pas très heureux car je pense qu’avec une moto plus constante nous aurions pu nous battre bien mieux et pour plus de victoires. Je ne suis pas très heureux, mais c’est la moto que nous avons voulue en début d’année et nous avons poussé pour cela. Cela m’a aussi aidé à signer pour le team d’usine car nous voulions cette moto, mais malheureusement cela n’était pas le choix correct pour cette année (rires). »

Pourrez-vous essayer un châssis 2019 à Portimão ?

« J’adorerais (rires) ! J’adorerais mais je pense ce n’est pas possible. Mais vous savez, je ne veux pas signifier qu’avant le weekend je dirais « je veux la moto 2019 ». Je pense que nous pouvons être surpris. Si nous débutons d’une très bonne façon à Portimão, nous pourrons bien sûr faire quelque chose de vraiment bien. Mais, si nous sommes perdus, ce serait quelque chose… (d’enviable?). »
« Je pense que nous avons pas mal appris ce weekend en changeant la moto dans tous les sens alors que l’amélioration a été nulle. Donc je pense cela, que la moto ne fonctionne pas très bien, il faut simplement que je m’adapte à elle. Mais bien sûr oui, 2019 était une saison différente mais pour moi la moto était beaucoup plus constante. »

Que pensez-vous de Joan Mir, champion du monde MotoGP pour sa deuxième saison, et sur qui personne n’aurait beaucoup parié en début d’année ?

« Selon moi, il a fait une saison incroyable. La régularité qu’il a montrée explique pourquoi il a remporté le championnat, car sa régularité a été fantastique de la quatrième course jusqu’à la fin. Il mérite beaucoup ce titre car cette régularité, c’est ce dont nous avons manqué cette année pour nous battre pour beaucoup plus de podiums : à part nos trois victoires, nous n’avons obtenu aucun podium ! Vous ne pouvez pas remporter un championnat de cette façon. Nous avons beaucoup de mal à comprendre pourquoi nous sommes dans cette situation, mais quoi qu’il en soit, Joan mérite le titre : Grosses félicitations à lui ! »

Est-ce que tu penses que Yamaha peut t’écouter et que vous pouvez vraiment discuter des options que vous avez pour l’année prochaine en termes de châssis ?

« J’espère ! Je pense qu’il ne faut pas se précipiter sur les décisions pour l’année prochaine. Je pense qu’il est vraiment intéressant de voir les points positifs que l’on a cette année et les points positifs de la moto de l’année dernière. Mais de mon point de vue, en ce moment, c’est sûr que je partirais avec la moto 2019 qui, selon moi, était vraiment consistante. Comme je l’ai dit, on a fait 14 courses, mais sur sept ou huit circuits différents : Ce n’est pas vraiment une saison complète. Si on a une saison avec 20 circuits différents, on peut être perdu sur 15 courses et être bien sur 5. Peut-être que sur les cinq on peut gagner ou faire de très belles courses, mais si ça se trouve, on est perdu sur les 15 autres, alors que l’année dernière on avait une régularité énorme. Il faut bien analyser ça, mais pour l’instant je serais plus pour partir avec la moto de l’année dernière que celle de cette année. »

Tu as quand même gagné sur deux circuits très différents et dans des conditions très différentes. Il faisait très chaud à Jerez, il faisait froid à Barcelone, donc la moto a quand même fonctionné dans une fourchette assez large, mais pas ailleurs. J’imagine que tu ne le peux pas mais comment expliquer l’inexplicable ?

« Comme tu l’as dit, je n’arrive pas à l’expliquer. Pour moi, à Jerez, j’arrivais en pleine forme. Je suis encore en pleine forme mais je pense que je me suis adapté assez vite, peut-être plus vite que les autres, après trois mois sans rouler sur une MotoGP et partir directement. Mais les chronos étaient rapides ! Donc ça c’était quelque chose de positif. Et à Barcelone aussi. Ce sont deux circuits où on a été extrêmement vite l’année dernière. Malheureusement, ici à Valence, on avait l’année dernière un rythme de fou en test et on arrivait vraiment à rouler dans des chronos magnifiques. Cette année, on roule, mais vraiment doucement. C’est frustrant, et même sur la moto je sens que je ne vais pas vite. Mais je ne peux pas faire autrement et je n’ai pas le potentiel de vraiment tourner car je dois choisir entre tourner et faire une bonne accélération. Donc je ne comprends pas. On s’est posé la question et Jerez et Barcelone sont deux pistes complètement différentes, avec des conditions différentes, donc c’est malheureusement incompréhensible. »

Jerez et Barcelone sont deux circuits où tu as toujours très bien roulé. Cela peut-il être une explication ?

« Je pense que j’ai beaucoup d’expérience sur ces deux circuits, même si je n’ai eu que deux années en MotoGP. Mais c’est vrai que quand on connaît bien le circuit, tout devient plus facile. Mais là, franchement, c’est difficile à comprendre car Misano l’année dernière, c’est un circuit où je me suis battu pour la première fois pour la victoire avec Márquez, comme ici à Valence, à Aragón l’année dernière on a fini cinquième, pas très loin du deuxième, alors que là, on finit loin à chaque fois. On n’a pas de rythme et c’est ça qui est impressionnant, donc je pense que Barcelone et Jerez sont des pistes qui me conviennent très bien, mais l’année dernière j’ai fait plein de belles courses sur d’autres circuits. Si l’année dernière je n’avais fait que 2 podiums, Barcelone et Jerez, on pourrait peut-être comprendre, mais j’en ai fait 7, et d’une façon bien meilleure que ce qu’on fait cette année. »

Résultats du Grand Prix de la Communauté Valencienne MotoGP à Valence :

Crédit classement : MotoGP.com

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