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En ce dimanche 8 novembre, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit Ricardo Tormo à Valence au terme du Grand Prix d’Europe.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si la première partie est traduite de l’anglais (vouvoiement).


Johann Zarco : « Je dirais que je suis satisfait car je me suis senti fort en début de course, et c’est toujours important. Et je me suis senti fort alors que l’on n’avait pas fait beaucoup de tours sur le sec. C’est donc positif de ressentir que l’on contrôle la moto, principalement en début de course, et pour moi, cela confirme vraiment que ça avance bien et que j’ai plus de contrôle, et donc que je peux faire plus de choses et que je peux être rapide. C’est vraiment bien, et avec ce rythme, je peux voir les points forts des Honda et des KTM. Les Suzuki, je ne les ai pas trop vues aujourd’hui car elles se sont échappées rapidement. Je pense que cela peut nous aider à améliorer nos points faibles, car nous ressentons clairement que nous en avons quelques-uns depuis presque le début de l’année. C’est la bonne façon de travailler. J’étais un peu en colère et déçu au sujet des deux derniers tours, car avec ma stratégie, j’aurais pu garder la septième place et mieux me battre, mais je ne l’ai pas fait car j’ai vu Dovi et j’ai pensé que c’était mieux d’en rester là, parce qu’on ne sait jamais pour le championnat. Alors que j’étais en train de penser à ça, Binder m’a doublé, puis les deux ont été un peu plus rapide que moi et je n’ai pas été en mesure de les ré-attaquer. J’ai donc été déçu de ces deux derniers tours car je n’ai pas utilisé une bonne stratégie. Mais après ce sentiment, en me rappelant de la course, de tout ce que j’ai pu apprendre et voir comment j’ai progressivement peiné en fin de course, qu’il me manquait deux ou 3 dixièmes, puis que j’ai commencé à être fatigué car je forçais un peu trop, tout cela est je pense intéressant. Je crois vraiment que nous allons trouver des solutions car nous avons également de très bons points forts. Cela a été une bonne course ! »

Votre rythme s’est ralenti à six ou sept tours de la fin. Était-ce dû aux pneus ou à la fatigue ?

« Le pneu s’est un peu dégradé, mais à mon avis pas beaucoup. J’ai aussi commis quelques erreurs qui expliquent la plus grande partie de la perte de rythme. Le pneu s’est dégradé, mais pas plus que pour les autres. C’est simplement qu’il était moins bon aux endroits où je perdais déjà du temps, et donc que je perdais encore plus de temps. Nous verrons la semaine prochaine, si nous avons plus de temps sur le sec, si nous pourrons mieux travailler et progresser, mais le feeling était très similaire à celui d’Aragón, et c’est pourquoi nous allons trouver. Mais tant que nous ferons une bonne qualification et partirons avec le bon groupe, je pense que cela prépare mon état d’esprit et ma confiance pour être sur le podium. »

Ce weekend, les conditions étaient délicates. Avez-vous pu apprendre quelque chose pour le prochain ?

« Je suis satisfait du choix des pneus. Ils ont fait une erreur (sur la feuille des pneus) car je n’étais pas en tendre/tendre car j’avais le dur à l’avant et le médium arrière. Ce choix était le bon et je pense que je ferai le même la semaine prochaine. Donc en ce qui concerne les pneus, nous avons ce qu’il faut ici à Valence si tout se passe sur le sec la semaine prochaine. Que ce soit le matin ou l’après-midi, nous avons des bons pneus pour travailler, et même s’il fait un peu plus froid.
Je pense les conditions délicates de ce week-end m’ont aidé à me battre pour la pole position est permis de partir dans les deux premières lignes. Mais si c’est complètement sec la semaine prochaine, il faut aussi que je sois très fort, au moins sur un tour, pour faire une bonne qualification, car pour le moment c’est ce qui m’aide le plus. Mais je pense que si c’est complètement sec la semaine prochaine, ce sera bien pour tout le monde car chacun travaillera mieux. Normalement, on ne roule pas ici à Valence en 32 : On roule en 31 ou même plus vite. »

Vous mentionnez avoir été fatigué. Lorenzo sur la Ducati avait aussi évoqué ce problème et demandé des solutions pour l’aider. Est-ce un problème récurrent pour vous et cela demande-t-il un entraînement plus intense ?

« Non, je ne pense pas que la solution est de s’entraîner plus fort, car si vous entraînez plus fort, vous n’améliorez pas votre feeling sur la moto car vous forcez trop. Je pense que le secret, la façon de faire, et de trouver une manière pour moins forcer, mais simplement en ayant une meilleure confiance sur la moto. Selon moi, quand Jorge a gagné des courses sur la Ducati, vous pouviez voir à la télévision qu’il ne forçait pas : Il avait simplement trouvé le feeling. Personnellement, je travaille différemment de Jorge, car si je peine un peu, je ne suis pas si loin. Je ne suis pas trop on/off comme il l’était, du genre « soit c’est rien, soit je gagne ». Personnellement, j’ai toujours été comme ça pour sauver ma situation, mais comme je l’ai dit, actuellement je vois que j’ai fait un bon début de course, ce qui signifie que je me sens mieux et que j’agis mieux. »

Pensez-vous que ce circuit soit particulièrement difficile pour les Ducati ?

« Non ! Non, parce que nous pouvons progresser puisque nous avons beaucoup d’options pour améliorer la moto. Donc je pense que quand nous allons trouver, nous pourrons être rapides à Valence. L’année dernière, le rythme en course était très bon de la part de Marc et de Fabio, mais Jack a également été fort ici à Valence. Donc je pense que c’est vraiment possible d’être rapide. Peut-être que c’est le nouveau pneu arrière et sa nouvelle carcasse qui nous causent un problème, mais je pense que Ducati n’a pas encore trouvé la solution, mais je pense qu’il est possible de se battre pour le podium ici à Valencia la semaine prochaine. Je crois à ça, car ce sont de petites choses : à peine 2 dixièmes à trouver et c’est bon. »

Qu’est-ce que tu peux améliorer sur la Ducati pour gagner ces 2 dixièmes ?

« Ça reste peut-être simplement du Turning, comme on dit. Parce que moi, je peux bien compenser sur les phases de freinage, et ça, ça reste un point fort, mais je compense un peu trop. Je pense que je perds quelques mètres en sortie parce que je ne suis pas assez bien placé. Ma force au freinage, je ne l’utilise pas pour doubler quelqu’un mais simplement pour rattraper quelqu’un. Mais pour moi, ces deux dixièmes viennent de là : si tu peux mieux suivre la sortie, au lieu de rattraper, tu doubles. À mon avis, c’est là où on peut aller chercher les deux dixièmes. »

Comment vois-tu l’issue du championnat MotoGP ?

« C’est clair que Mir a pris un bel avantage parce que, même niveau points, ça commence à faire un paquet de points d’avance à deux courses de la fin. Et on va dire que ce complexe de ne pas avoir encore gagné une course, et de se dire « je suis champion sans avoir gagné », ça y est : Il n’y a plus ce complexe. Sans dire que ça va lui donner confiance pour gagner les prochaines, au moins il peut vraiment se dire « si je fais 2,3 ou 4, c’est bien, de toute façon j’ai gagné ». Au niveau confiance, il a enlevé un complexe, et ça, ça peut le rend très fort et plus relax. Moins de critiques des médias, donc plus relax. On peut même aussi voir Rins passer deuxième du championnat, parce que, quand je les vois en course, ils ont du gros rythme : C’était beau à voir ! »

Le bilan de ce weekend est concluant ?

« Oui ! Surtout de voir que dans des conditions mouillées ou sur le séchant, ce sont toujours des conditions qui me plaisent, et que j’arrive à bien jouer ma carte, et donc utiliser aussi le bénéfice de cette qualification. Parce que, je le répète, j’ai le sentiment d’être assez fort en début de course, et là, je me suis reconfirmé. Durant au moins les 10 premiers tours, c’était pas mal, parce que si j’avais été lent, les autres m’auraient doublé. Jack Miller n’était pas plus rapide. J’ai presque pris de l’avance sur lui mais il a su garder du rythme après la mi-course, et moi pas assez. C’est là où il faut que l’on trouve plus d’aisance avec la moto, pour garder du rythme. Mais comme je le dis, comme j’ai presque tout à gagner, de perdre du temps en fin de course mais d’avoir senti une bonne sensation au début, je retiens ce week-end comme positif. »

Suzuki est la seule moto que tu n’as pas pilotée depuis deux ans et demi. Ça te surprend de les voir là où ils sont ?

« Quatre ans ! C’était l’été 2016 où je l’ai essayée. Il y a tellement de choses qui peuvent changer en quatre ans… Avec l’esprit japonais, en général, ils ne font pas trop changer les choses. Ils arrivent à avoir une base ultra saine sur laquelle ils font ensuite vraiment des petites modifications et des petites évolutions. Mais c’est vrai que une base forte avec du travail régulier… »
« De toute façon, on a toujours vu qu’elle semblait bien se piloter mais qu’il leur manquait du moteur. Là, ils rattrapent ce manque de moteur et ça devient une top moto. Ce qui est impressionnant, c’est que là, sur un circuit où quand même ça tourne beaucoup, la Yamaha avait un avantage, mais que la Suzuki est restée forte alors que la Yamaha n’a pas fait de différence. C’est beau ! C’est beau parce qu’on voit que ça peut venir de la Suzuki, sinon il n’y aurait pas les deux pilotes à chaque fois sur les dernières courses. Donc impressionné, mais je ne peux pas vraiment faire de rapport avec moi. Ça me motive juste à me dire que c’est à chacun son temps. Donc que le mien, il n’arrive pas tout de suite, mais il va arriver. »

Classement du Grand Prix d’Europe MotoGP à Valence :

Crédit classement : MotoGP.com

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