En ce dimanche 8 novembre, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit Ricardo Tormo à Valence au terme du Grand Prix d’Europe.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si la première partie est traduite de l’anglais (vouvoiement).
Fabio Quartararo : « Le feeling durant le warm up n’était pas très bon mais nous avons fait quelques changements pour la course. Malheureusement, je n’ai pas pu beaucoup les essayer avant la chute. Aleix est tombé devant moi et nous étions vraiment très proches. En réaction, j’ai dû freiner un peu plus et cela a été à ce qui s’était passé à Silverstone pour moi. Donc oui, nous avons malheureusement chuté, puis nous sommes repartis et nous avons alors eu un problème avec le Starting Device. J’ai fait de nombreux tours avec le Starting Device bloqué en bas mais j’ai pu aussi faire des tours rapides quand il fonctionnait bien. Je suis très déçu car c’est vraiment dommage. Je suis très triste car le championnat n’est pas fini mais nous devons maintenant nous concentrer sur autre chose, essayer de sécuriser la deuxième place. Je suis très déçu, mais c’est comme ça et je ne peux rien y faire. »
Quel a été exactement le problème avec le Starting Device ?
« Le problème avec le Starting Device est arrivé après la chute. Il est resté automatiquement en position basse et c’était comme si j’avais crevé du pneu arrière, avec un avant très léger. C’était étrange, car pendant quelques tours c’était comme ça, puis pendant quelques tours non. Dans la moitié de la course, la moto était en position basse et ça revenait parfois en haut. Mais à de nombreuses reprises, le Starting Device s’est bloqué en bas. »
Comment expliquer l’écart entre les Yamaha et les Suzuki ?
« Avant tout, les deux pilotes sont très rapides. On peut placer les pilotes avant les motos, mais on dirait que la Yamaha et moi connaissons une saison très irrégulière alors qu’ils sont toujours au sommet. Il semble qu’ils soient un très grand pas devant nous, en considérant que nous terminons 11e, 13e et 14e. Donc oui, mais je ne sais pas quoi vraiment dire, donc on dirait que ce sont deux pilotes vraiment incroyables. »
Pouvez-vous utiliser les deux courses qui restent pour commencer à préparer 2021 ?
« Oui. Dans ma tête, je suis pleinement concentré. Peut-être que certaines personnes pensent que je ne suis plus motivé car j’ai perdu beaucoup de points aujourd’hui, mais je suis pleinement concentré sur ce que je veux : essayer de finir le plus haut possible au championnat ! Je me sens bien dans ma tête ! Nous devons être clairs et nous savons où se situe le problème. Je pense qu’il y a beaucoup à faire pour progresser, et je veux donner mon meilleur lors de ces deux courses car je suis complètement motivé. Ce n’est pas parce que, disons qu’on a perdu le championnat aujourd’hui, que je ne suis plus motivé ! Je veux donc revenir plus fort la semaine prochaine. Là, c’était même bien d’avoir pu continuer et je ne m’attendais pas à marquer des points. Deux points, c’est mieux que rien, mais je suis motivé et à coup sûr nous allons essayer de faire le meilleur travail possible. »
Pensez-vous avoir perdu le championnat aujourd’hui, ou déjà en Aragón ?
« J’ai bien sûr perdu le championnat aujourd’hui ! À Aragón 1, je ne dirais pas qu’on a eu une dispute mais nous voulions simplement débuter la course avec moins de pression dans le pneu avant. Mais le protocole utilisé par Yamaha n’a pas rendu cela possible et j’ai connu la pire des courses de ma carrière, où nous n’avons marqué aucun point, alors que nous avions le rythme pour nous battre pour la cinquième ou sixième place. Puis a eu lieu la deuxième course où nous avons perdu le championnat. Vous savez, je pense qu’il est important de finir à la meilleure place possible mais nous devrons changer beaucoup de choses pour que cela fonctionne, car il semble que toutes les usines travaillent un peu mieux que nous. Que notre usine. »
À quel point est-ce frustrant et comment envisagez-vous l’année prochaine ?
« Avant tout, vous savez que nous devrons utiliser la même base l’année prochaine. Nous pouvons faire des améliorations mais nous devons voir où nous pouvons améliorer, car ils améliorent à chaque fois de mieux en mieux : double podium, double podium, double podium… Et nous, nous avons une victoire de Franco, puis tout le monde est là (geste en bas), puis je gagne… C’est très irrégulier, et à part Jerez, je ne sais pas si nous avons fait un double podium. Et Suzuki à seulement deux motos ! Et ils font presque des doubles podiums à chaque course… Nous devons discuter au sujet de ce que nous devons améliorer. J’ai déjà une idée assez claire car j’ai déjà rencontré quelques problèmes cette année, et l’année prochaine nous devons essayer de mieux travailler. Donc oui, ce n’est pas vraiment facile mais si nous pouvons éviter, entre guillemets, les erreurs stupides, ce serait super. »
Quel lien y a-t-il entre le résultat d’aujourd’hui et le fait qu’il n’y a pas eu beaucoup d’essais sur le sec pour régler la moto ?
« Premièrement, c’était mes premiers tours de roues avec la moto 2020 en conditions complètement sèches (mouillées ! NDLR). Comme je l’ai dit, la moto a beaucoup changé par rapport celle de l’année dernière, et je ne ressens plus la moto comme la mienne. Quand la moto est directement au point des FP1, nous faisons des petits changements sur la moto et tout est parfait. Mais quand une autre fois c’est difficile, vous êtes perdu, et c’est ce qui s’est passé aujourd’hui, et je pense que, pas seulement pour moi, c’était très difficile à comprendre. Mais je voulais vraiment finir la course et essayer d’être rapide, ainsi que vérifier les pneus et tout le reste. Je suis très impatient d’être à la semaine prochaine car il est très difficile d’accepter les résultats que j’obtiens cette année, tellement irréguliers. Beaucoup de personnes pensent que je ne suis plus motivé car elles voient que je peine, mais je suis plus motivé que jamais ! Je veux performer mais malheureusement ce n’étais pas les bons réglages. Il y avait quelque chose de mauvais mais je suis très impatient de me battre avec le potentiel pour obtenir les positions que je mérite. »
Vous avez longtemps mené le championnat et vous le voyez maintenant s’éloigner. À quel point cela vous fait-il mal ?
« Ça me fait très mal car, à cause des conséquences que nous avons avec la moto lorsque nous peinons, je ne suis pas heureux de ma saison. Bien sûr, quand tout se passe bien, tout est parfait. Au Mans, la moto était directement parfaite et nous aurions pu nous battre pour la victoire. Mais c’est soit la victoire, soit rien. Soit nous sommes super bons, soit nous sommes super perdus ! Pour moi, c’était assez étrange de continuer à mener le championnat après les deux courses en Autriche, puis qu’après la chute et la quatrième place à Misano je n’étais qu’à un point d’Andrea (Dovizioso). Normalement, dans une saison normale, comme la dernier, j’aurais été cinquième ou sixième. Pour moi, cette année, un des seuls pilotes qui a fait un vraiment bon travail est Joan (Mir) car il a été très régulier. C’est pourquoi il est là. Donc oui, je suis vraiment frustré, mais globalement cela a été une saison difficile pour Yamaha, après les victoires que nous avons directement obtenues dans des conditions parfaites. »
Est-ce que les histoires de moteurs et de points qui auraient pu être retirés aux pilotes ne t’ont pas perturbé ?
« J’ai déjà répondu jeudi : je m’en fous totalement ! Si on avait eu la possibilité de gagner, cela n’aurait rien changé pour moi, parce que je ne savais même pas qu’il y avait quelque chose de bizarre. Donc ça ne m’a vraiment pas perturbé. »
L’année prochaine, les moteurs et l’aérodynamique sont gelés. Est-ce que ça t’inquiète par rapport aux problèmes que vous avez aujourd’hui ?
« Oui, je suis inquiet mais j’espère voir si on pourra utiliser des choses de la moto de l’année dernière. Voir si c’est possible ou pas, ou si on doit vraiment garder exactement la même moto que cette année. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il faudrait changer pas mal de choses dans la manière de travailler, pas vraiment dans le team mais en général avec Yamaha. »
A ton avis, où aurais-tu terminé la course si tu n’avais pas chuté ?
« Je pense qu’on avait le rythme pour se battre pour la cinquième, sixième ou septième position. Mais je pense que si j’avais été à cette position, on aurait eu des problèmes de pneu avant, comme à Aragón, donc je pense que l’apposition n’aurait pas été réelle et que j’aurais terminé à peu près comme Franco. »
Est-ce que la moto de Franco Morbidelli te semble meilleure ?
« Je ne sais pas exactement quelle moto utilise Franco, donc je ne peux pas dire. Ce n’est pas vraiment la moto de l’année dernière car c’est un mixte avec la moto que l’on a cette année. Je pense qu’il va falloir bien analyser après Portimão pour savoir ce qu’on peut améliorer avec la moto de l’année dernière, pour savoir si on peut combiner des choses de cette année et de l’année dernière. »
Classement du Grand Prix d’Europe MotoGP à Valence :
Crédit photo et classement : MotoGP.com
