En ce jeudi 5 novembre, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit Ricardo Tormo en prélude au Grand Prix d’Europe à Valence.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si la première partie est traduite de l’anglais (vouvoiement).
Johann Zarco : « Je ne sais pas trop quoi dire. Il pleut à Valence et il devrait pleuvoir demain et samedi, d’après ce que j’ai entendu. J’ai passé une bonne semaine à la maison et j’ai une bonne énergie pour aborder ces prochains Grand Prix. Je ne me préoccupe pas vraiment de savoir si la piste est meilleure pour les Ducati ou pas car je pense qu’il est possible de faire de très bonnes choses ici. Avant tout, on a vu que Jack (Miller) a bien fonctionné l’année dernière en course et cela me procure une très bonne motivation pour refaire la même chose si c’est possible. Avec le bon travail que nous avons fait en Aragon, j’espère donc être au même niveau et attaquer de la même façon. Clairement, s’il pleut presque tout le weekend, ce sera un boulot différent, et dans ce cas nous pourrons vraiment nous battre pour une victoire ou un podium, mais s’il pleut jusqu’à samedi et que seule la course se déroule sur le sec, ce sera à moi de m’adapter le plus vite possible. Je ne peux donc rien planifier et nous verrons bien. »
Pouvez-vous expliquer pourquoi les Ducati sont si irrégulières ?
« Je pense si nous pouvions l’expliquer, nous serions plus réguliers. Nous savons où se situe le problème mais à chaque fois que je ressens un grand potentiel sur la Ducati, et sans doute pas facile à contrôler tout le temps. Je pense que c’est pourquoi nous savons que la moto peut être très rapide et peut-être que maintenant le travail est seulement de comprendre, en tant que pilote, quoi faire à certains moments clés pour utiliser ce potentiel. Si en tant que pilote nous pouvons contrôler cela, alors l’équipe pourra aussi nous aider : C’est un ensemble. C’est plus facile à dire qu’à faire mais je pense clairement que la moto a la possibilité d’être sur le podium à chaque course, mais que nous n’appuyons pas encore à chaque fois là où il faut. D’après Dovi, cette non régularité provient du pneu arrière qu’ils ne peuvent pas encore très bien gérer. »
Comment abordez-vous ces trois dernières courses ?
« Je pense qu’elles seront intéressantes car une fois que vous avez compris quelque chose vous pouvez vraiment forcer dessus, et question travail, c’est très bien d’avoir trois courses consécutives. Quand vous arrivez au bout de ces trois semaines, vous ne le réalisez pas sur le moment mais vous constatez que votre corps à perdu beaucoup d’énergie. C’est pourquoi au moins une semaine de liberté est importante. Ce serait trop difficile de n’avoir que des courses consécutives. Mais j’aime avoir trois courses consécutives pour pouvoir travailler : Ça m’aide à comprendre beaucoup de choses. »
Cela signifie-t-il que vous allez prendre plus de risques ?
« En ce qui concerne les risques, vous essayez de faire de votre mieux à chaque fois, donc non, pas plus de risques. »
Dovizioso dit que la Ducati peine sur les freinages de fin de ligne droite à cause du pneu. Ici, il n’y en a pas beaucoup. Pensez-vous la même chose ?
« Personnellement, je suis toujours en train de découvrir la moto et de m’y adapter du mieux possible. À Aragón, ce qui m’a manqué, c’était une adhérence générale de l’arrière. Nous l’avons parfois mais quand nous ne l’avons pas notre moto ne tourne pas assez quand nous fermons les gaz. Cela ne nous aide pas être aussi fort que les Suzuki en ce moment, et même les Honda étaient très fortes dans ce domaine en Aragón. Je pense que c’est là où nous devons mieux utiliser le nouveau pneu. Concernant le freinage, cela peut être le cas. Comme je l’ai dit, Dovizioso connaît beaucoup mieux la moto que personne d’autre et il est très précis dans ce qu’il dit, donc je pense qu’il a raison, mais ce n’était clairement pas mon problème à Aragón. »
Comment faites-vous face à la situation sanitaire ?
« Je ne me déplace qu’en voiture, et entre l’hôtel et le paddock, nous sommes maintenant habitués à gérer cette situation. Pour moi, cette situation est très triste. Peut-être que nous retrouverons la liberté quand nous aurons un vaccin, mais celui-ci sera seulement un poison et un business : Ne me faites pas trop parler là-dessus car nous partirions dans de mauvaises théories (rires). »
Est-ce difficile de rester motivé alors qu’il n’y a pas de fans et que le paddock est vide ?
« Simplement avec le plaisir de piloter cette moto, vous gardez une grande motivation : C’est toujours une moto incroyable et cela vous pousse à être toujours meilleur est encore meilleur ! Quand il y a beaucoup de fans, c’est toujours un plus et cela peut flatter votre égo en voyant si vous avez plus de fans que d’autres (rires), mais en ce qui me concerne, la plus grande motivation vient simplement en pilotant la moto. »
Il reste trois courses et mathématiquement tu peux encore être champion du monde, mais de façon plus réaliste, comme vous êtes un petit groupe aux portes du top 10, existe-t-il un petit challenge pour essayer d’y entrer ?
« Oui. Il y aurait une logique à correspondre à ce que j’avais annoncé en début d’année. Mais comme je l’avais dit à Aragón, top 10 ou pas, ça ne me changera pas quoi que ce soit l’an prochain. Mais pour la compétition, oui, ça vaut le coup d’aller le chercher, même si je pense plus à pouvoir être proche d’un podium, à répéter un ou des podiums, on ne sait jamais, qu’au top 10. Et de toute façon, si j’arrive à refaire un podium, ce sera bon pour le top 10. On va donc dire que ce n’est pas sur ça que je suis focus, mais s’il est là, c’est du bonus. »