On ne parle pas encore de guerre ouverte mais il faut bien constater que les forces s’organisent dans le clan de Francesco Bagnaia pour remettre le pilote italien dans la course au titre mondial. Et que, avec trois victoires consécutives, ça marche plutôt bien !
Le pilote Ducati a beau clamer à tout-va qu’il ne pense pas au championnat, il se donne en tout cas tous les moyens de le remporter, à commencer par ses deux consultants de grand luxe nommés Valentino Rossi et Casey Stoner.
C’est au soir de Silverstone que le Turinois a dévoilé à la
presse ces deux assistants de première classe : « Ce
weekend, j’ai surtout beaucoup parlé avec Valentino et il m’a
beaucoup aidé à mieux comprendre la situation car j’étais un peu en
difficulté pendant tout le weekend. Ça n’était pas facile d’avoir
son point de vue, car il est à la maison et il regarde juste la TV,
mais il m’a beaucoup aidé à comprendre le pneu, à comprendre la
température des pneus. Il m’a donc beaucoup aidé.
Et pour Casey, je lui ai juste demandé si par le passé il avait
fait quelque chose de différent sur cette piste qui l’avait aidé à
être plus compétitif. Et ce matin, il m’a envoyé un message. Et
j’ai simplement essayé de faire quelque chose de la manière dont il
le faisait par le passé. Et c’était bien, mais peut-être pas pour
les pneus que nous avons actuellement. Mais quoi qu’il en soit,
j’ai une grande chance d’avoir ce genre de personnes autour de moi
à ma disposition. Merci aussi à Gabarrini qui est très ami avec
Casey. J’ai beaucoup de chance ! »
Quelques instants plus tard, Francesco Bagnaia précisait : « Il était excellent pour trouver de la motricité en sortie de virage. C’est ce qu’il m’a suggéré pour aujourd’hui, alors j’ai essayé d’attendre plus avant d’ouvrir les gaz, et c’était un peu mieux. Le problème était qu’à cinq ou six tours de l’arrivée je n’avais plus de grip arrière, donc dans la dernière partie de la course j’ai simplement fait mon style de pilotage car je ne pouvais plus utiliser le pneu arrière. J’ai donc simplement essayé de forcer fort au freinage pour arrêter la moto en utilisant le pneu avant, puisque l’arrière glissait beaucoup. »
Soit. Soyons honnêtes, on a un peu pris cela à la légère, comme des conversations occasionnelles sans grande importance, puis on est passé à autre chose.
Mais au terme du Grand Prix d’Autriche, on découvre que ces discussions techniques deviennent systématiques et ont à nouveau eu lieu pour aider le numéro 63 sur le Red Bull Ring. Ainsi, Valentino Rossi semble se spécialiser dans les conseils pneumatiques tandis que Casey Stoner s’occupe de la gestion des gaz.
Francesco Bagnaia, après un long silence
: « Sincèrement, j’ai encore parlé à Vale et à
Casey ce weekend (grand sourire). Avec Vale, c’est plus mon mentor
pour qu’il me donne toujours des conseils sur les pneus. Il m’a dit
« n’utilise pas le pneu avant tendre car cela va être long
avec ça ». Et j’ai utilisé le pneu avant tendre, donc à coup
sûr il va me dire quelque chose.
Et pour Casey, il m’a aidé vendredi à mieux comprendre la
situation. Peut-être qu’en regardant la télévision, ou grâce à son
expérience passée car il a roulé ici avec Ducati, il sent quelque
chose. C’est comme des commentaires sur son expérience et j’essaie
de voir si je peux tirer quelque chose de son expérience. Et cette
semaine, peut-être que quelque chose a été utile pour moi
(sourire). »
Nous n’allons pas tomber dans le piège de croire que la remontée éclair de Francesco Bagnaia est uniquement due aux conseils de ses deux mentors, le pilote italien n’ayant pas attendu cela pour se montrer extrêmement rapide, à l’image de sa prestation de l’année dernière. Mais ce qu’on découvre, et qui n’est sans doute que la face cachée de l’iceberg, est néanmoins intéressant et a sans doute une influence au vu du niveau de performance actuel du pilote numéro 63.
Face à ces cartes abattues publiquement par le Transalpin, Fabio Quartararo garde son humour et a déclaré : « peut-être que je vais appeler Casey la semaine prochaine pour voir s’il a aussi un conseil pour moi (Rires). Ce serait super. »
Ce qui n’a pas fait rire Francesco Bagnaia…