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Pour le monde des Grands Prix, et aussi sans aucun doute du WSBK, la situation engendrée par la pandémie Covid-19 est grave. Tellement que pour qu’elle ne soit pas désespérée, un plan de sauvetage est en cours d’élaboration entre toutes les parties prenantes, des teams au promoteur, en passant par les constructeurs et la FIM. Il s’agit d’ores et déjà de préserver l’outil pour être en mesure de répondre présent lorsque les choses reviendront à la normale. Quand ? On n’en sait rien et c’est tout le problème, car, pendant ce temps l’argent fond mais ne tombe plus. Hervé Poncharal, haut représentant de l’IRTA, dévoile à la fois la gravité de la situation et les mesures à venir…

Dans cette crise qui peut être mortelle, la moto a une chance : elle est soudée, avec une vision globale partagée par tous les acteurs. Et en ce sens, c’est moins anxiogène qu’en Formule 1. Une différence sur laquelle Hervé Poncharal insiste : « la plus grande force de notre Championnat du Monde MotoGP est que toutes les personnes impliquées sont fortement concernées, surtout Dorna avec le PDG Carmelo Ezpeleta et le directeur marketing Pau Sarracanta, comme la FIM avec le président Jorge Viegas. L’IRTA est toujours sur la brèche, et il y a également avec nous l’alliance des constructeurs, MSMA. Nous nous rassemblons et nous discutons. En Formule 1, le GP d’Australie a vu qu’il y avait des opinions différentes entre les équipes et le promoteur. Cela ne nous arrive pas. Nous sommes solidaires. C’est le point 1. »

Car il y a d’autres points : « point 2 : toutes les équipes privées regardent actuellement comment nous pouvons maîtriser la situation économique difficile actuelle. C’est une tâche très exigeante. Nous faisons tout, ensemble, et notre objectif est de traiter nos employés équitablement. Nous prenons soin de nos personnels et recherchons une solution juste et claire pour nous tous. Nous recherchons donc des solutions qui nous permettent de maintenir nos équipes en vie, si je puis dire. Nous examinons également attentivement la manière dont nous pouvons faire fonctionner toutes nos entreprises. Parce qu’un jour, nous pourrons recommencer à courir, et si la plupart des équipes sont en faillite, il n’y aura aucune opportunité pour les compétitions MotoGP pendant un certain temps sans équipes. »

 

 

 

« Le PDG de Dorna, Carmelo Ezpeleta, a une grande compréhension de la situation », a déclaré Poncharal dans une interview à Speedweek. « Carmelo s’est entretenu avec les responsables du propriétaire de Dorna qu’est « Bridgepoint Capital ». Cette société est également consciente de la situation et de sa gravité. »

Pour bien comprendre la crise en cours, le patron de Tech3 rappelle le fonctionnement économique du paddock : « nous recevons des contributions de sponsors, et c’est un problème pour le moment, nous le comprenons, c’est clair. Parce que de nombreux sponsors ne pourront pas nous payer. Nous comprenons les problèmes économiques de certains de nos partenaires. Dorna et IRTA nous compensent pour chaque Grand Prix. Mais il n’y a pas de courses pour le moment, donc nous ne recevons plus de subventions, pas d’argent TV, pas de frais d’inscription, pas de bonus, pas de bourses de voyage, rien. Et chaque acteur du Championnat du Monde MotoGP reçoit normalement le soutien financier de l’organisateur. »

Mais cette source s’est également tarie. Chaque équipe MotoGP devrait recevoir environ 2,2 millions d’euros par pilote et par saison, le paiement est normalement effectué à intervalles réguliers dès le début de la saison. Mais la saison de MotoGP n’a pas encore commencé. Au Qatar, seules les classes Moto3 et Moto2 ont concouru.

« Nous discutons et négocions donc avec le promoteur Dorna. Nous devons comprendre et calculer le montant minimum dont nous avons besoin pour survivre jusqu’à ce que la saison recommence. Nous discutons maintenant de la question de savoir si Dorna peut répondre à nos exigences minimales en consultation avec les équipes. Nous y travaillons actuellement », rapporte Hervé Poncharal. « C’est clair : toutes les équipes sont très concernées, mais en même temps, nous sommes conscients de la chance que nous avons d’avoir un partenaire de discussion vraiment compréhensif comme Carmelo. » A suivre…

 

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