Ce n’est plus une idée qui fait seulement son chemin, mais bel et bien le format de demain : en 2020, s’il y a des Grands Prix, ils se dérouleront, dans un premier temps, devant des gradins vides. On appelle ça le huis-clos. Un pis-aller qui a de lourdes conséquences pour les acteurs et les investisseurs locaux qui voient, certes, un meeting avoir lieu sur leur circuit, mais plus vraiment à leur profit… Une situation qui va forcément amener à de nouvelles négociations, comme l’explique Joan Fontserè, le directeur du circuit de Catalunya…
Le coronavirus et ses conséquences, dont celle d’un confinement socialement et économiquement désastreux, ont changé les priorités. Celle du moment, en MotoGP, est de sortir de chez soi pour aller courir, sauf à se résoudre à mourir. Tout simplement. Mais il faut être réaliste comme pragmatique et donc s’insérer dans le nouveau carcan réglementaire marqué par l’impératif de la distanciation sociale. Du coup, il est nécessaire qu’il y ait le moins de monde possible concentré dans un espace donné.
Un principe qui veut dire un paddock réduit à sa simple expression fonctionnelle et logistique. Mais aussi des gradins vides. Or, ne pas accueillir du public, c’est un problème pour un circuit. Joan Fontserè, qui est aux commandes du site recevant un Grand Prix de Catalogne repoussé à une date inconnue, explique : « si une course n’a pas de spectateurs, les revenus du promoteur disparaissent. Ce qui veut dire que le format de contrat existant ne serait alors plus valable, car les conditions seraient différentes. »
« Nous ne sommes pas encore entrés dans les détails, parce que nous ne savons pas comment cela va se passer. Mais à partir du moment où l’on envisage un Grand Prix à huis clos, les conditions devraient être évidemment différentes » insiste-t-il sur soymotor.com.
Le directeur du circuit de Barcelone rappelle ainsi que le rendement économique du circuit et de la Catalogne en général changerait complètement avec une course à huis clos : « ce n’est pas seulement le sujet de la vente de billets. Il faut rappeler qu’un Grand Prix est fréquenté en moyenne par 100 000 spectateurs, plus tout le paddock. Cela a un impact sur le territoire, et lorsqu’un gouvernement investit, comme c’est le cas de La Generalitat de Catalunya, ne pas avoir tous ces gens a un impact économique. »
« Cet impact, à partir du moment où seules les équipes et les médias pourraient venir, veut dire une fréquentation réduite au minimum » termine le responsable. Il va donc falloir parler de tout ça, mais avec quatre Grands Prix en Espagne, le promoteur Dorna par la voix de son président Carmelo Ezpeleta a aussi des arguments à faire valoir…