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Pecco Bagnaia

L’ombre de Valentino Rossi qu’est Uccio Salucci raconte l’histoire de Pecco Bagnaia qui est devenu le symbole de la réussite de l’académie VR46 sise à Tavullia. Des confidences poignantes notamment venues du temps des vaches maigres qui en disent long sur le personnage. Le Doctor ne s’y est apparemment pas trompé tandis que si le Piémontais est socialement une crème, c’est un autre personnage qui se révèle lorsqu’il devient pilote…

Les champions en herbe de la VR46 arrivent à maturité et du côté de Tavullia on en récolte aussi les fruits. Jusqu’à cette année, on y revendiquait les titres mondiaux en Moto2 de Franco Morbidelli et de Pecco Bagnaia puis le statut de vice-champion du monde MotoGP de la saison 2020 pour le premier cité. Mais cette fois, on a le Graal avec la couronne du roi de la catégorie reine, et c’est une marque éternelle, une lumière pour la relève…

Celui qui gère tout ça sur le terrain, soit « Uccio », se rappelle de ce jeune Francesco Bagnaia, inconnu et sans le moindre sou… « Nous étions à Brno. Il avait un bras cassé, il était découragé : je lui ai proposé de s’amuser davantage et il m’a regardé comme si j’étais fou. Quelques années plus tard, nous avons parlé de cet épisode et il m’a avoué que je l’avais en quelque sorte touché ».

En 2014, lorsque Valentino Rossi et ses hommes ont décidé de créer l’Académie et l’équipe en Moto3, le nom de Bagnaia était en tête de liste. « Nous n’avions aucun doute : nous voulions parier sur lui » poursuit Salucci sur GPOne. « Il sortait d’une saison difficile, mais je savais qu’il n’était pas dans la meilleure situation technique et il avait été très rapide dans le passé. Alors j’ai appelé son père Pietro, on s’est rencontré en cachette au milieu des camions dans le paddock, et je lui ai dit qu’on était aussi en train de créer notre Académie : il l’a signé tout de suite, un accord de 3 ans ».

Puis vient cette anecdote, du genre de celles qui font la légende : « il a épousé notre cause, s’est mis entre nos mains et a fait tout ce qu’on lui disait de faire » dit encore Salucci. « D’autres pilotes n’ont pris que les aspects positifs de l’Académie, sans vouloir s’engager au quotidien. Pecco, en revanche, voulait venir vivre près de chez nous, à 500 kilomètres de chez lui, alors qu’il était encore mineur, il n’avait même pas de permis de conduire ».

Francesco Bagnaia, Sky Racing Team VR46, Shell Malaysia Motorcycle Grand Prix

« Un ami amenait Pecco Bagnaia au ranch dans sa propre Fiat 500 et il lui payait 5 euros pour l’essence« 

Il précise : « il vivait à Pesaro et j’allais le chercher en voiture pour l’emmener à Tavullia, mais je n’y parvenais pas toujours. Puis, à un certain moment, j‘ai commencé à le voir arriver toujours à l’heure, qu’il soit au bureau ou au ranch, sans qu’il m’appelle. Il ne pouvait pas se payer un taxi à l’époque, alors il s’est arrangé pour qu’un ami l’emmène dans sa propre Fiat 500 et Pecco lui a payé 5 euros pour l’essence. Ces anecdotes expliquent à quel point il voulait poursuivre son rêve, même quand il y avait des difficultés ».

Un caractère précoce qui a forgé l’homme d’aujourd’hui : « c’est un seigneur, très précis et aussi bon que l’or. Quand nous allons manger ensemble, il me fait sourire : je le vois retirer le persil des spaghettis, alors que peut-être la veille je l’avais vu se battre au corps à corps avec Marquez sur la piste. Alors je me demande si c’est la même personne » commente « Uccio ».

Un tel personnage ne pouvait laisser indifférent Valentino Rossi, et justement : « ils ont une relation qui va au-delà du travail. Une grande amitié s’est également développée entre leurs compagnons, Francesca et Domizia, et ils vont souvent dîner tous ensemble » explique Salucci. « Pecco est très mature pour son âge et on peut lui parler de tout, il est curieux, ils s’entendent bien ensemble. Quand il dit qu’il appelle toujours Vale pour obtenir des conseils, tout est vrai. J’exhorte toujours nos gars à appeler Vale, à profiter de lui, dans le bon sens du terme, maintenant qu’il est plus libre et Pecco le fait toujours. Ces pilotes ont grandi en ayant Vale comme idole. Une fois qu’ils grandissent c’est facile de s’en aller, au contraire c’est un signe d’intelligence de continuer à utiliser toute son expérience, c’est une énorme valeur ajoutée pour eux ».

Le titre étant acquis, que doit-on maintenant attendre de Pecco Bagnaia pour les saisons à venir ? « Confirmer ce que tu as fait est toujours très compliqué, mais je vois beaucoup de solidité en lui et dans le groupe qui l’entoure, je sais que Pecco pense déjà à l’avenir. Cette année, il n’a jamais baissé les bras même s’il avait 91 points de retard sur Quartararo, cela signifie avoir les bons attributs, et il sera difficile de le déplacer du point où il est arrivé. L’année prochaine, il sera l’homme à battre » assure Uccio Salucci.

Francesco Bagnaia, Ducati Lenovo Team, Gran Premio Motul de la Comunitat Valenciana

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