Ce sont les anonymes, les personnes de l’ombres et, pour peu, on ne les remarquerait pas. Et pourtant, sans eux, il n’y aurait tout simplement pas de Grand Prix. Ce sont les commissaires. Ils sont partout, à des postes clés. Souvent bénévoles, ils prennent sur leur temps libre pour permettre à une manche de Championnat du Monde d’être possible. Ils sont aussi souvent recrutés dans une certaine tranche d’âge, parce que ce moment de leur vie leur permet de saisir cette opportunité de façon moins compliquée que les autres. Une disponibilité alimentée par la passion qui est le pilier de l’organisation d’un meeting. Or, avec la pandémie Covid-19, pourront-ils encore répondre présents ?

Carmelo Ezpeleta remue ciel et terre pour lancer une saison 2020 de Grand Prix qui doit avoir lieu, même dans un format concentré et réduit, pour limiter les dégâts économiques causés par un coronavirus qui a confiné le monde. Les nouveaux impératifs sanitaires interdisent les rassemblements de personnes et ferment les frontières. Or, pour qu’un meeting puisse avoir lieu et qu’il soit un succès, il faut voyager et rassembler des compétences dans un paddock, des officiels sur le circuit et un public nombreux dans les tribunes…

Pour le voyage, Dorna travaille avec certains pays qui laisseraient ouvertes leurs frontières pour élaborer un calendrier. Pour le paddock, le même promoteur va limiter les effectifs à l’essentiel. Pour le public, il n’y aura rien à faire. Le huis-clos s’est imposé comme une fatalité au vu des circonstances. Et pour les officiels, soit les commissaires ? La question reste en suspens, car c’est à l’organisateur de répondre.

Selon une étude du site Motomatters, il faut en moyenne 800 personnes pour tenir les postes incontournables à la bonne organisation d’une compétition. Un effectif qui pourrait éventuellement descendre à 600 voire 400 personnes. Mais encore faudra-t-il les trouver. Et ensuite les intégrer dans le protocole de dépistage contraignant, exigeant et complexe.

 

 

 

On rappellera que ces commissaires sont issus de la société civile. Des personnes lambda qui vivent à présent au quotidien avec les obligations déterminées par le coronavirus. Auront-ils encore la force de se mobiliser pour cette mission qui leur prend leur week-end ? Leurs employeurs accepteront-ils qu’ils prennent le risque d’aller défier ce Covid-19 sournois sur un circuit ?

Ces interrogations valent aussi pour le personnel médical qui a, en ces moments difficiles, d’autres priorités. Un aspect du problème dans l’organisation d’un Grand Prix qu’il va falloir prendre en compte, des rouages dans la machine d’un meeting dont on ne pourra se passer. Décidément, ce coronavirus aura amené à tout repenser en partant de rien…

On rappellera que Carmelo Ezpeleta espère lancer la saison MotoGP fin juillet ou début août pour un calendrier allant au plus loin au 13 décembre. Le Red Bull Ring semble être la destination privilégiée pour s’y mettre.