Pour le moment c’est une révolte, mais la révolution semble aux portes du paddock MotoGP avec des pilotes prêts à prendre la Bastille où cogitent les commissaires de Freddie Spencer. Cela fait depuis quelques temps déjà que la grogne s’élève dans les rangs, mais cette saison, un cap semble être passé. Johann Zarco a dit à ces officiels, les yeux dans les yeux, ce qu’il pensait d’eux, Enea Bastianini, dans un récent Grand Prix a sciemment ignoré leurs injonctions à respecter leurs pénalités et, dans ce Grand Prix d’Italie, les reproches comme les incompréhensions ont fait florès. Pour le moment, Dorna et FIM laissent filer. Un déni coupable car cette colère fédère les pilotes qui pensent depuis un moment à s’organiser en association …
Ce samedi au Mugello a résonné de la colère de Pecco Bagnaia, sanctionné le vendredi après des faits de piste partagés avec Alex Marquez, qui, au passage, ne s’est pas fait que des ami chez Ducati … Ainsi, le double Champion du Monde commentait encore à l’arrivée d’une course Sprint qu’il venait pourtant de remporter : « je suis toujours frustré par hier car je trouve ça ridicule. Nous avons clairement démontré ce qui s’est passé. Ils ont juste décidé d’annoncer la pénalité alors que je leur parlais ».
« Quand je leur parlais, en essayant de leur faire comprendre avec les données de télémétrie ce qui s’était passé, l’annonce de trois pénalités était déjà sortie ». Et l’officiel Ducati rue dans les brancards : « donc c’est de la merde. C’est de la merde et personne n’est content. Nous n’avons pas de cohérence en termes de pénalité. A Portimão, j’ai crashé avec Marc et nous sommes tous les deux tombés. Ils m’ont dit que si je n’avais pas chuté, on m’aurait sanctionné. Mais aujourd’hui ce qui s’est passé avec Martin et Bastianini, c’était la même dynamique, aucune pénalité, ou Oliveira et Quartararo, ou hier Oliveira avec Martin. Donc nous n’avons pas de cohérence ».
Aleix Espargaró joue les médiateurs entre ses pairs et les commissaires
De son côté, Aleix Espargaró a souligné que le manque de sanctions claires et cohérentes de la part de la Direction de course affecte la confiance et la stratégie des pilotes pendant les courses. Il a appelé à une approche plus standardisée pour garantir l’équité et la transparence.
« Je l’ai déjà dit hier en Commission de sécurité, je l’ai demandé à Dorna avec tout le respect du monde, avec toute l’éducation que j’ai et je suis sûr à 100% qu’ils font de leur mieux avec toutes les bonnes intentions et je suis sûr qu’ils le feront ». Il explique : « ils ne sont pas au niveau. Il n’y a aucun doute. Il y a des cas disparates, les mêmes actions qui sont jugées de telle ou telle manière parce que si Miguel Oliveira n’est pas sanctionné alors pourquoi Pecco est-il sanctionné ? Mon avis est qu’ils font tout ce qu’ils peuvent pour bien faire, mais ce n’est pas suffisant ».
Espargaró estime qu’avec une meilleure communication et des décisions plus prévisibles de la part de la direction de course, les pilotes peuvent se concentrer davantage sur leurs performances et moins sur les éventuelles sanctions. Mais dans tous les cas, il semble peu probable que la situation puisse rester en l’état entre les commissaires et les pilotes, sauf à provoquer une fronde au grand jour qui mettrait tout le monde face à ses responsabilités, dans une situation de crise majeure qui planterait Dorna et FIM au pied du mur.
