Yamaha, Honda et Suzuki. Le serpent à trois
têtes qui règne en maître sur les Grands Prix motos depuis les
années 1970. Les trois mastodontes se partagent le gâteau depuis
1975, à l’exception de 2007 et d’un Casey Stoner
bouillant. Après avoir classé les dix meilleurs pilotes
Honda, puis Yamaha, le temps est
venu de nous intéresser au troisième larron : Suzuki. Si son
histoire est moins riche de titres, elle est malgré tout fournie et
renferme des anecdotes plus passionnantes les unes que les autres.
Ensemble, essayons de rendre hommage à ces héros qui
écrivirent l’histoire.
Cet épisode fait suite au troisième, paru hier. Le
premier, qui détaillait les critères de sélection ainsi que les
mentions honorables, est trouvable ici
même.
N°6 : Franco Uncini
Pour accéder au top 6, pas de secret : il faut au moins un
titre de champion du monde. Franco Uncini, figure
majeure du championnat au début des années 1980, est de cette
caste. Arrivé en mondial en 1976, Uncini fit ses
armes en catégories intermédiaires, chez
Harley-Davidson. Après de belles saisons, il
franchit le cap et entra dans la cour des grands.
En 1979, il termina à la cinquième place du championnat du monde
500cc, avec un podium à la clé. Sur une Suzuki privée, il s’affirme
comme l’un des meilleurs de la catégories, bien que Kenny
Roberts et consort affichent un meilleur niveau.
C’est après une saison 1981 désastreuse que Roberto
Gallina lui proposa un guidon dans son team. Ce dernier
prit conscience de son énorme potentiel. C’est la transformation.
En 1982, Franco renaît de ses cendres.
Le début de saison est géré d’une main de maître; l’italien prend
l’ascendant sur ‘King Kenny’. Un Barry
Sheene pourtant très en forme ne pouvait pas non plus
rivaliser. Le championnat bascule aux trois-quarts de la saison.
Sheene, aux essais du Grand Prix de Grande-Bretagne, percute la
moto de Patrick Igoa. De graves blessures aux bras et aux jambes
l’empêchent de disputer le reste de la saison.
Après Sheene, c’est au tour de Roberts de tomber ! En pleine
course, toujours à Silverstone, l’Américain chute lourdement. Le
diagnostic est sans appel : il ne pourra disputer la fin du
championnat.
Un triste week-end qui profite à Franco Uncini, qui peut assurer
tranquillement le championnat. Ses trois abandons lors des trois
dernières manches ne permettent pas à Graeme
Crosby, sur Yamaha, de remonter. Un titre mérité (bien
qu’altéré par des faits de course) qui propulse notre bon Franco à
la 6e place du classement.
N°5 : Marco Lucchinelli
Impossible de parler de l’un sans évoquer l’autre !
Partout, les deux se suivent. Leurs carrières se
ressemblent étrangement, mais c’est Marco qui l’emporte cette
fois-ci. Au niveau de la fidélité à Suzuki, c’est du pareil au
même. Idem pour les victoires. Marco a été au top plus longtemps,
du moins chez Suzuki : c’est ce qui explique cette
petite place d’écart.
Tout comme son compatriote, il remporta le titre
500cc, une année plus tôt. Une couronne acquise face aux
pointures que sont Randy Mamola et Kenny
Roberts, cette fois présent tout au long de l’année. En
1981 toujours, il engrangea sept pole positions dont six de
rang.
Lucchinelli était fort et ce depuis quelques
années : en 1976, il figurait en quatrième place du général.
Ceci lui ouvre donc les portes du top 5, qui récompense sa fidélité
à Suzuki ainsi que son talent fou. Malheureusement, un passage
prématuré chez Honda en 1982 mit fin à ses rêves de doublé tout
comme à sa compétitivité.
Qui figurera aux 4e et 3e place du classement ?
Réponse demain !
Photo de couverture : Hans Van Dijk / ANEFO (Franco Uncini en première position).