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Le Japon est sans conteste l’un des plus grands pays de moto sur le globe. Un nombre incalculable de pilotes nés sur l’archipel ont gagné dans toutes les catégories, y compris en vitesse. Il est venu le temps de dresser un petit classement afin de se ressasser des bons souvenirs et surtout rendre hommage à une culture, des personnalités à part.

La première partie contenant les mentions honorables ainsi que les places 10 et 9 peut être retrouvée ici-même. Cet épisode fait suite au deuxième volet, paru hier.  

N°6 : Shinichi Itoh

Le n°5 marque une vraie cassure entre le haut et le reste du classement. En effet, cinq pilotes se démarquent assez largement par rapport aux frères Aoki (placés en huitièmes et septièmes positions). Itoh est l’un de ces (très) grands pilotes. Si son nom est connu de la majorité, peu savent qu’il est le principal architecte de la dynastie Honda Repsol durant les années 1990. En vérité, Shinichi pouvait même prétendre à la première place de ce présent classement si les autres catégories étaient prises en compte. Le natif de Kakuda est un multiple vainqueur des 8 Heures de Suzuka et fit de belles piges en Superbike. Pilote complet vous avez dit ?

La carrière est longue et débuta en 1988 par une pige en 500cc sur Honda. Son nom sera à jamais associé à la marque ailée, qu’il aida grandement à se développer au début des années 1990. Les pontes ne tardèrent pas à remarquer la capacité d’analyse du jeune Shinichi, et lui attribuèrent le rôle crucial de pilote test.

Honda se retrouve dans une impasse : impossible de cantonner un tel pilote à la maison et de ne pas le faire rouler sur les circuits du mondial. Qu’à cela ne tienne ! Il y aura trois Honda Repsol engagées. Itoh faisait donc équipe avec Mick Doohan et consort chaque weekend. Malheureusement, il ne réussit jamais à conquérir une victoire malgré ses six podiums en carrière. Itoh est l’un des pilotes les plus respectés chez Honda et la marque lui accorda encore sa confiance en lui offrant une pige honorifique au Grand Prix du Japon… 2011, soit 23 ans après sa première apparition en mondial. Légendaire.

Itoh à Suzuka en 1993. Photo : Rikita


N°5 : Daijiro Kato

Le ton change à l’évocation de ce nom. Un patronyme aujourd’hui tristement célèbre, associé à un numéro retiré. Mais le n°74 n’est pas oublié pour autant. Né le 4 juillet 1976, Daijiro était l’un de ces talents naturels, rapide peu importe la machine et les conditions. Après avoir tout gagné sur le plan national, il se lance en 1996 à l’assaut de Suzuka, via une wildcard. Le Grand Prix du Japon était l’occasion de découvrir une pléthore de jeunes pilotes ayant fait le déplacement et ne disputant que cette manche dans l’année. Parfois, les résultats étaient impressionnants et menaient à des contrats à plein temps.

Kato était de cette école, et se plaça troisième pour sa toute première course en 250cc. Une année plus tard, il remet le couvert et fait mieux : il remporte la course. En 1998, même chanson : encore une victoire en wildcard, avec la pole s’il vous plaît.

Ceci mena à la signature chez Gresini en 2000, une équipe qu’il ne quittera plus. Malgré une nouvelle victoire à Suzuka, il ne put faire mieux que troisième au général. En revanche, 2001 était son année. 11 victoires en 16 manches, 9 meilleurs tours en course et 6 pole plus tard, le japonais est titré champion du monde.

Sa montée en MotoGP, toute nouvelle catégorie, est orchestrée par Gresini. Il affiche une vitesse sensationnelle et monte sur la deuxième marche du podium lors de sa troisième course seulement. Une année magnifique ponctuée, il est vrai, de nombreux abandons.

2003 devait être l’année de la confirmation. Le destin en décida autrement. Kato se tua lors de la course, sur le même circuit de Suzuka qu’il l’avait vu naître. Un accident effroyable qui remit la question de la sécurité au centre des débats.

Le MotoGP ne s’est jamais vraiment remis de son décès. En plus de prendre une vie, le sort venait d’enlever un talent fou qui pouvait tutoyer les sommets.

C’est sur ces tristes termes que se termine ce volet. Demain seront révélées les places 4 et 3 de ce classement.

 

Photo de couverture : Rikita 

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