En Grands-Prix, les français ne manquent pas.
Pourquoi ne pas essayer de dresser un classement des dix plus
grands de l’histoire, en essayant d’argumenter la place de chacun
et rendre hommage à tout le monde ? Voici la deuxième partie du top
10, qui s’arrêtera aux portes du top 7.
Concernant les critères de sélection et les mentions honorables,
tout a été présenté dans le premier
volet.
N°9 : Pierre Monneret (1931-2010)
Issu de la grande famille Monneret, Pierre est le fils de Georges
et le demi-frère de Philippe. Nous remontons le temps et
atterrissons dans les années 1950, aux balbutiements des Grands
Prix motos sous la forme d’un championnat mondial.
Bien que l’on manque d’éléments biographiques sur Pierre, son
impact semble avoir été énorme, tout comme son talent. Il est, avec
Régis Laconi et d’autres larrons dont nous aurons l’occasion de
reparler plus tard, l’un des seuls vainqueurs français en catégorie
reine. Cette victoire mythique au GP de France 1954 pèse lourd sur
son CV. Cerise sur le gâteau, son seul autre succès en 350cc
survint lors du même weekend. Un doublé
légendaire.
Une régularité à toute épreuve, prouvée par une quatrième place au
championnat 500cc 1956 propulse le pilote AJS et Gilera à la
neuvième place du classement. Une carrière un peu plus longue
l’aurait, à coup sûr, fait entrer plus haut.
N°8 : Jean-Philippe Ruggia (1965-)
Il n’est pas le plus connu des pilotes français. Il n’est pas non
plus l’un des plus titrés et n’a pas les statistiques les plus
folles. Mais Jean-Philippe était un précurseur. Né en 1965, il fait
son apparition sur la grande scène en 1987, au sein de la mythique
formation Sonauto – Yamaha.
Son style de pilotage dénote complètement avec le déhanché
d’époque. Lui choisit de mettre son corps à l’extérieur de la moto,
à la manière des pilotes modernes. Outre le coude posé en premier,
il y a réellement du Ruggia en Marc Márquez, du moins dans
le style. Sur la piste, Ruggia était un pilote régulier,
et engrangea plusieurs podiums dont un en 500cc (à
Spa-Francorchamps en 1990).
Sa carrière continua jusqu’en 1996 sur différentes motos, avec une
apparition remarquée en 1993. Il termina sixième du championnat
250cc sur Aprilia, avec deux victoires à la clé. Ce style unique
couplé à des statistiques honorables résultent en une huitième
place au classement.
N°7 : Jacques Collot (1923-2003)
Plongeons-nous dans l’histoire. Cette fois, il
faut remonter l’horloge encore d’avantage pour découvrir un pilote
absolument incroyable mais complètement méconnu de nos jours. C’est
d’ailleurs pour cette raison qu’il ne peut figurer plus haut dans
le top 10 : L’époque ne joue pas en sa faveur et il est clair que
la concurrence n’était pas la même.
Collot est un Franc-Comtois qui pilota avant l’apparition du
championnat du monde tel qu’on le connaît aujourd’hui, en 1949. Son
passé de féroce résistant et de plongeur vétéran vous sera épargné
mais mériterait un article à part entière.
Jacques Collot prit part aux championnats de France de vitesse en
1947 avant de se tourner vers de plus grandes épreuves par la
suite. L’ancien apprenti mécanicien fit sensation au Grand Prix de
Gênes 1955, où ce dernier entra dans la « zone
» : Un état de concentration extraordinaire qui
permet de dépasser ses limites physiques. Sur Norton, il n’avait
aucune chance sur le papier contre les officiels MV Agusta et
Gilera.
Dans les derniers instants de la course, il prit le meilleur de
Libero Liberati (futur champion du monde 500cc 1957) et remporta la
course devant une foule ulcérée. Cette seule performance,
accompagnée de toutes les anecdotes et victoires aussi folles les
unes que les autres placent Collot à la septième place.
C’est tout pour le deuxième épisode !
Rendez-vous demain pour la révélations des places n°6, 5 et 4.
Photo de couverture : Yamaha Community.