En Grands-Prix, les Français ne manquent pas. Pourquoi ne pas
essayer de dresser un classement des dix plus grands de l’histoire,
en essayant d’argumenter la place de chacun et rendre hommage à
tout le monde ? Voici la troisième partie du
top 10, qui s’arrêtera au pied du podium.
Concernant les critères de sélection et les mentions honorables,
tout a été présenté dans le premier volet.
N°6 : Randy De Puniet (1981-)
Randy. Un nom familier pour tous les fans de motos des années 2000
et 2010. Quand on affiche 15 ans de carrière dont 8 en MotoGP,
c’est plus simple. De Puniet est un exemple de régularité
au fil des saisons et une force de travail
impressionnante. Malgré de nombreuses critiques, il
réussit malgré tout à faire son trou en catégorie reine chez
Kawasaki à l’aide d’excellents exercices en 250cc dans son sac à
dos.
Le tout dans une ère compliquée. L’époque des 800cc – à partir de
2007 – fut très compétitive mais irrespirable pour les petites
écuries. Malgré tout, Randy fit parfois des miracles avec une Honda
LCR performante mais sans plus, comme cette troisième place au
Grand Prix de Grande-Bretagne 2009. Une longévité qui
l’emmène directement en place n°6. Quelques podiums
supplémentaires lui auraient permis de lui faire gagner des places
à coup sûr.
N°5 : Raymond Roche (1957-)
Encore un pilote oublié. Pourtant, parmi les hommes ayant été les
plus proches de remporter un titre, Raymond Roche se place bien.
C’est l’occasion de rappeler une fois de plus que le Superbike
n’est pas comptabilisé et heureusement pour les quatre premiers :
Son titre mondial en 1990 lui aurait fait gratter un
podium.
Le cas Roche est assez atypique. Avant 1983, le varois est assez
discret malgré un podium en 1978. En 1984 sur Honda, il réalise une
année absolument fantastique, terminant troisième du championnat du
monde 500cc avec huit podiums. Cette seule année lui fait gagner
des places, surtout au vu de la concurrence effrayante de l’époque
: Eddie Lawson, Randy Mamola, Freddie Spencer, Ron Haslam …
Après cette saison incroyable, les résultats
manquent. Passé chez Yamaha, il ne retrouva plus jamais le
chemin des podiums, en exceptant une deuxième place au Mans en
1985. Ses résultats sur une Cagiva capricieuse furent bons, mais
lui non plus ne put faire passer un cap à la machine italienne. Une
cinquième place est honnête, mais nul doute que ses choix de
carrière jouent contre lui, tant le talent était
dingue.
N°4 : Olivier Jacque (1973-)
« Jacque attack ». Plus qu’un surnom,
une mentalité. Le champion du monde 250cc 2000 figure dans le top 5
des plus grands pilotes français. Olivier était la définition
du pilote magnifique, qui donnait 100 % à chaque course, quitte à
tomber.
C’est aussi pourquoi il ne peut pas pointer sur le podium.
Il était parfois irrégulier. Lié à Tech3 depuis le
début de sa carrière, c’est la formation française qui lui permit
d’engranger ses premières victoires en 250cc, puis le titre
mondial. Acquis à Philip Island, cette explication de légende entre
lui même et Nakano restera à jamais dans les livres d’histoires
tant les deux larrons étaient charismatiques, humains,
gentils et bien sûr, forts.
Passé en catégorie reine en 2001 et toujours fidèle à Tech3,
il emmena avec lui le show dont il avait le
secret. Tout le monde se rappelle de ce fantastique Grand
Prix d’Allemagne 2002, où le n°19 aurait pu mener une 500cc
deux-temps à la victoire pour la toute dernière fois de l’histoire.
C’était sans compter sur un Alex Barros trop optimiste, qui
l’emporta au premier virage et provoquant l’abandon.
Olivier Jacque, c’est aussi le retour fracassant sur Kawasaki et
cette exceptionnelle deuxième place à Shanghai en 2005. Pour toutes
ces raisons et ce panache « à la française », il
est au panthéon. Ce n’était pas le plus fort ni le plus
régulier, mais il faisait rêver.
Rendez-vous au prochain épisode pour le
podium ! Qui seront les trois heureux élus ?
Photo de couverture : Jerko Scholten.