« C’est quand même cool ! », cette petite touche de satisfaction dans le discours toujours très axé sur les manques d’un champion en quête de mieux, Johann Zarco, a été prononcée au micro de Canal+ à l’issue du Grand Prix MotoGP de Thaïlande sur le Chang International Circuit de Buriram.
Il faut dire que le pilote LCR a obtenu son meilleur résultat de la saison sur le circuit thaïlandais dans des conditions humides difficiles. Malgré un début de course difficile, où il a perdu plusieurs positions, la gestion stratégique de la course par Johann Zarco a été vraiment impressionnante. Aujourd’hui, après s’être qualifié 12e samedi et avoir terminé à la même place dans le sprint, il a réussi son coup en terminant 8ème et en étant une fois de plus la première Honda au classement. Après sa victoire aux 8 heures de Suzuka, le Français se construit peu à peu une très solide aura chez Honda…
Au micro de Jules Deremble, il raconte : « Ouais, mais j’étais pas du tout à l’aise et ça n’a pas non plus énormément séché. Mais c’est là où j’ai une petite contrariété, parce que je peux rien faire, je peux rien faire. Et ce qui est en tout cas positif, c’est que vraiment sous la pluie, ça amplifie les problèmes du sec, et du coup j’ai plus le temps de comprendre et je peux presque donner une meilleur info. Du coup, je pense maintenant cerner de mieux en mieux la zone où on va devoir évoluer. Mais du coup je trouve que je n’étais pas trop mal parti. En 2 ou 3 virages, j’avais su prendre un peu mes marques, mais ensuite, quand les autres se sont sentis mieux, je glissais trop ! Et on sent que ça glisse, on peut se faire surprendre, du coup par crainte de se faire surprendre on essaie de garder une petite marge, mais je vois que je perdais trop de temps. Et après, derrière les autres pilotes, il faisait chaud aussi et le pneu avant montait en température, ça glissait. À un moment, je me suis dit “c’est peut être moi qui ne freine pas assez”, mais quand j’ai essayé de freiner plus, j’ai glissé plusieurs fois et ça m’a poussé à faire des erreurs. Après, j’ai essayé de patienter en sachant qu’à un moment donné les autres allaient quand même plus user le pneu arrière, et que moi j’allais prendre l’avantage. Belle bagarre avec Alex (Marquez), parce qu’il n’a pas lâché. A chaque fois j’étais très surpris qu’il repique à l’intérieur, donc il y a eu du plaisir sur la course, et à la fin pouvoir aussi avoir Aleix et être concentré pour prendre la 8e place, c’est quand même cool ! Mais bon, j’évite tellement de choses, ah, j’avais les boules, parce que franchement, bah voilà, on va dire, c’est mes conditions. »
Le naturel sphérique revenant au galop, Randy de Puniet demande directement quel est le problème de la moto…
« Lorsqu’on freine et on commence à relâcher le frein, quand on commence à pencher la moto, on ne génère pas assez d’adhérence sur le pneu arrière, enfin, pas la bonne adhérence qui nous aide à tourner. Et presque, en fait, le pneu ne monte pas assez en température à ce moment-là, et c’est ça en fait qui empêche de bien tourner. Là, ça sentait beaucoup dans le virage 4, et même si on sait qu’il y a beaucoup de droits, il y a peu de gauches, mais là vu les conditions, le pneu arrière pluie il est toujours chaud, et dans le virage 4 d’ailleurs, un virage on va dire rapide, très court, on perdait beaucoup de temps aussi sur le sec. Donc, on l’a senti ici, un circuit où le pneu arrière arrive vite à la limite, et les autres motos comme les Ducati touchent aussi vite cette limite du pneu. Et bien nous ce weekend, ça a pu permettre disons de moins perdre de temps à la sortie, et en fait on se rend compte qu’on a un vrai déficit à l’entrée aussi. »
Ce n’est pas son meilleur week-end de l’année puisqu’il avait inscrit 9 points en Indonésie, contre 8 en Thaïlande, mais la tendance est clairement positive et, au classement général, le numéro 5 se détache maintenant nettement du groupe des autres Honda.
Résultats du Grand Prix de Thaïlande MotoGP 2024 à Buriram :
Crédit classement : MotoGP.com