MotoGP Thaïlande J1 Danilo Petrucci (Suzuki/24) : "si j'avais piloté cette moto l'année dernière, je serais toujours là"

C’est un Danilo Petrucci extatique qui a repris le collier dans un MotoGP quitté depuis l’an passé. Il espérait comme récompense de sa solide premier saison en MotoAmerica au moins une pige avec une Ducati en WSBK, mais c’est finalement l’improbable opportunité Suzuki qui lui est tombée tout cuit dans le bec. Petrux découvre ainsi le quatre cylindres en ligne version Hamamatsu. Et à l’écouter, s’il y avait goûté avant, il sera toujours en Grand Prix…

La Suzuki est-elle une bonne moto ? Pour avoir un avis éclairé, rien ne vaut un pilote de haut niveau qui a roulé des Ducati et une KTM avant elle. C’est le cas de Danilo Petrucci qui livre ainsi le verdict de son comparatif : « si j’avais piloté cette moto l’année dernière, je n’aurais pas quitté le MotoGP car je prends beaucoup de plaisir à la piloter » dit-il en souriant. « J’ai été surpris au début, j’étais logiquement moins rapide que les autres pilotes, mais pas si loin ».

Il précise : « c’est ma première moto japonaise. La position et l’ergonomie sont très différentes. Dommage que je n’aie pas beaucoup d’argent, sinon je l’achèterais. Avec celle du Dakar, je l’ai fait, ça n’a coûté que 15 000 euros, je pense que c’est un peu plus », plaisante Petrux, comme il le fait toujours, mais avec un soupçon de vérité aussi.

Le sentiment est donc bon. Mais le classement tout de même moins : « je suis à la fois très content et en colère parce que j’ai fait une erreur dans mon tour le plus rapide. J’étais dans un bon groupe de pilotes, j’ai d’abord pris deux drapeaux jaunes puis j’ai commis une erreur » explique l’Italien. « Je suis content quand même car j’ai réussi à faire un tour à moins d’une seconde du rythme des meilleurs, je m’attendais à un peu mieux mais ce n’est que le premier jour et la moto est très différente de ce à quoi j’étais habitué. Pas seulement la Ducati mais aussi la KTM ».

**Danilo Petrucci : « ce week-end je suis l’un des hommes les plus heureux du monde »**

Il détaille ce point de vue : « c’est incroyable la vitesse qu’on peut prendre en milieu de virage et c’est quelque chose que je dois comprendre : j’ai toujours l’impression d’arriver trop vite, mais ensuite j’arrive à garder la ligne. J’essaie toujours de freiner le plus fort possible, mais ce n’est pas comme ça que cette moto veut être mener. Là où il faut être fluide, la moto est tout simplement incroyable : vous pliez beaucoup et avez une grande vitesse de déplacement. Bien sûr, je dois connaître la moto et l’équipe, et par rapport aux autres pilotes, je suis différent en poids et en taille ».

Il termine avec un joli trait d’esprit : « je ne suis même pas à 2 secondes des meilleurs, c’est plus ou moins la position que j’avais quand j’ai quitté le MotoGP l’année dernière. Mais je pense que cette moto a du potentiel pour rester devant. Ce week-end je suis l’un des hommes les plus heureux du monde ».