C’est avec un Marc Marquez troisième temps absolu des trois jours de test à Sepang et un Dani Pedrosa cinquième que le HRC quitte la Malaisie. Vu comme ça, tout ne va pas si mal pour Honda en cette intersaison. Mais les apparences sont trompeuses. En fait entre l’ancien et le nouveau moteur, le dilemme est total tandis que, comme l’an dernier, l’électronique brouille un peu plus les pistes.
En cette troisième journée en Malaisie, le Champion du Monde en titre a commencé par faire le boulot. Il a mis des pneus tendres et il a claqué un chrono. Qui lui a assuré une place dans le trio de tête. Puis il s’est remis à aligner des tours pour cerner le potentiel de sa nouvelle RC213V. Pour en finir avec plus de questions que de certitudes.
Le dilemme est le suivant : « c’est compliqué d’évaluer notre situation » explique MM93 sur crash.net. « De fait, je n’ai pas cherché à réaliser la meilleure performance. J’ai surtout fait onze tours pour comprendre et recueillir des informations. La question est celle-ci : soit on continue avec l’ancien moteur et nous n’aurons pratiquement aucune marge de progression. Soit on prend le nouveau qui a plus de couple et une vraie possibilité d’évolution. Pour le moment, les temps au tour avec les deux moteurs sont très proches ».
Une situation qui rappelle l’an passé. Mais Márquez assure qu’elle est moins grave : « il y a un an, je ne comprenais rien du tout. Là, on sait où sont les problèmes et on est aussi plus proche des autres ». Et ce souci, c’est l’électronique unique : « nos bases de l’an dernier ne sont pas idéales, il nous faut les adapter. C’est la première fois que nous roulons avec ce moteur. Son problème n’est pas sa puissance puisque d’autres moteurs sont plus puissants. C’est la façon dont le couple est délivré. Il faut travailler sur la sortie des virages et le délestage de la roue avant à l’accélération ».
Un écueil que l’absence d’ailerons, voulu par Honda, met en exergue. « Nous devons nous décider vers quelle voie nous diriger. Travailler avec l’ancien moteur et lui trouver plus de puissance ou choisir le nouveau ». Tout reste donc à faire et les prochains tests de Philipp Island du 15 au 17 février seront cruciaux : « on a récolté des informations et ils ont maintenant pas mal de travail à faire au Japon ».
« On a su progresser. Il faut voir ce que ça donne sur un autre tracé. Sepang est un circuit particulier avec des conditions spéciales, très chaudes. En 2015, j’y étais rapide puis j’ai beaucoup souffert ailleurs. L’Australie va révéler nos plus gros soucis. Puis les petits seront décelés au fur et à mesure, tracé par tracé ».
Un discours qui contraste avec l’enthousiasme perçu chez Yamaha. Mais on notera que l’an dernier, c’était peu ou prou la même chose. Et on connait l’épilogue…