Chez KTM on avait beaucoup communiqué sur la restructuration, les embauches renforçant le staff, un Dani Pedrosa montant en compétence et implication et tout ça nous promettait une nouvelle synergie, si vertueuse que la vélocité en serait la conséquence logique. Lors du shakedown, les rookies de chez Tech3, et notamment Raul Fernandez, avaient mis les RC16 en bonne posture. Puis les deux jours de test avec les ténors sont arrivés. Qui ont montré une autre réalité.
Miguel Oliveira 15e, Brad Binder 18e, le rookie Raul Fernandez 19e et Remy Gardner blessé à la main 23e… Jamais une KTM ne s’est montrée dans le top 10 durant les deux jours de tests à Sepang. Dans un MotoGP où les 18 premiers sont à moins de 0,9 secondes et les 11 premiers ne sont séparés que de 0,3 secondes, Brad Binder se signale avec 0,885 seconde de retard sur le leader au temps record Enea Bastianini, équipé en Ducati GP21. Le coup sur la tête a été pris par les hommes du clan autrichien, et la douleur s’en ressent avec cette phrase de Miguel Oliveira : « j’espère que ce ne sont pas nos positions définitives » …
Mais de quel mal souffre donc cette RC16. Du même qu’en 2021, ce qui n’est pas rassurant. Brad Binder commente : « quand je tourne le gaz, je veux qu’elle aille de l’avant », a déclaré le pilote de l’équipe Red Bull KTM. « Mais pour le moment, la roue arrière tourne juste. Et une fois que la roue arrière patine, il est difficile de retrouver de l’adhérence. Je bute là-dessus, c’était notre principal problème l’année dernière. L’aérodynamique est nouvelle, elle nous aide dans certains domaines et rend les choses plus difficiles dans d’autres. Nous avons besoin d’une configuration différente pour que la moto fonctionne avec. Nous n’avons pas eu assez de temps pour en tirer le maximum ».
Cela étant dit, il faut rester positif et ce n’est pas facile lorsque, après une comparaison entre la version 2021 et la nouvelle, on constate que l’on en est au même point : « la différence est que nous tirons presque le maximum de l’ancienne moto », rectifie cependant le Sud-Africain. « C’est bien que nous soyons déjà à ce niveau avec notre nouvelle configuration, et il y a place à l’amélioration ». Mais au final, c’est la triste logique du résultat qui prend le dessus : « je suis loin derrière en tant que 18e, mais c’est comme ça. Je me sens à la limite, mais je ne suis pas rapide. J’avais de grands espoirs pour ce test et j’aurais aimé être plus compétitif », a admis le vainqueur de Grand Prix à 17 reprises. « Mais cela n’a pas pu être fait. Faire un tour rapide n’est actuellement pas à la hauteur de notre moto ».
« Le potentiel de notre KTM est bien meilleur«
Son équipier Miguel Oliveira est dans la même situation, et s’en remet à son équipe : « le potentiel de notre moto est bien meilleur », a assuré le Portugais. « Mais nous avons encore beaucoup de travail à faire avec la nouvelle moto, tout est question de réglages. Vous ne pouvez pas simplement venir sur la piste avec une nouvelle moto et réaliser les meilleurs temps tout de suite. J’ai pu rouler en 1’58 sans trop de risques ni d’efforts. Au-delà du classement, il faut retenir les impressions positives de ce test. Nous croyons que nous avons les bons outils, c’est la chose la plus importante. Nous avons la capacité technique de renverser la situation » commente sur Speedweek le triple vainqueur en MotoGP avec la marque autrichienne.
La saison MotoGP 2022 démarre à Doha début mars puis se poursuit sur le circuit de Mandalika sur l’île de Lombok en Indonésie, une piste nouvelle pour tout le monde. « J’espère que nous pourrons nous battre pour de meilleures positions là-bas avec notre package », termine Oliveira qui aura un avant-goût de ce qui l’attendra en Indonésie du 18 au 20 février pour de nouveaux tests dans cette intersaison. « J’espère qu’après le test de Mandalika, nous serons plus heureux qu’après Sepang » a commenté Brad Binder sur cette échéance…
MotoGP Tests Sepang : chronos J2
Crédit classement motgp.com