C’est un Joan Mir à l’humeur mitigée qui en a terminé avec son intersaison 2021. Le Champion du Monde en titre regrette ainsi ouvertement la dernière journée de test au Qatar, gâchée par un fort vent ramenant le sable du désert tout proche sur une piste rendue de fait quasiment impraticable. Il abordera donc la saison fin mars avec des incertitudes puisque le plan de travail Suzuki n’a pas été accompli en son entier. Il restera sur site avec son équipe et s’y fera vacciner. Une question de responsabilité dit-il, ce qui place sous un relief particulier ses collègues qui ont fait d’autres choix …
Grâce à la démarche de l’Etat du Qatar, Dorna peut proposer cette opportunité à son paddock de se faire vacciner contre la Covid-19. Une chance pour les protagonistes d’un Championnat du Monde qui ont vocation de voguer de pays en pays. Or ceux-ci agissent sur leurs frontières sous la pression de la pandémie toujours déclarée et, demain, un passeport sanitaire sera sans doute la norme pour qui voudra quitter son pays pour se rendre dans un autre.
Dans cette perspective, le paddock des Grands Prix a la chance de pouvoir jouer un coup d’avance. Et de garantir la poursuite de son activité. Cependant, il n’y a rien d’imposé et chacun fera en son âme et conscience. Ce qui n’empêche pas le débat. Face à cette situation tout le monde n’a pas réagi de la même façon. Certains pilotes ont quitté le Qatar pour rentrer chez eux. Vaccinés ou non. D’autres ont opté pour le forfait total, soit rester avec l’équipe à Losail et s’y faire vacciner.
Joan Mir est de ceux-là. Il dit jouer la solidarité et la responsabilité en suivant la recommandation des chefs d’équipe de rester au Qatar : « tous les membres de l’équipe restent ici. Je suis leur pilote et je resterai ici aussi. J’ai des opportunités d’entraînement ici et l’équipe peut travailler sur les ordinateurs. Ce n’est vraiment pas la fin du monde, après tout, nous logeons dans un hôtel de luxe ».
Il ajoute : « j’utiliserai probablement aussi le temps passé dans l’État du Golfe pour me faire vacciner contre la Covid-19. Je ne l’ai pas encore fait. Je ne peux pas dire que je ne veux pas cela parce que le vaccin ne profitera à personne d’autre. Nous voyageons beaucoup et nous avons aussi une responsabilité à porter. Après tout, nous ne partons pas en vacances, nous travaillons. Je voudrais remercier l’État du Qatar et Dorna pour cette opportunité. J’accepterai l’offre dans les prochains jours », rapporte le pilote de 23 ans.
Joan Mir : « je suis à 70% de mes capacités »
Pour en revenir aux tests, Joan Mir regrette d’avoir terminé son intersaison avec un doute en tête, qui l’habitera jusqu’au lancé de la campagne 2021 qui se fera dès le 26 mars prochain : « la dernière journée n’a pas été positive pour nous. Nous avons encore beaucoup de travail à faire. Nous avons essayé beaucoup de choses au cours des premiers jours, mais certaines n’ont pas fonctionné ou ne sont prévues que pour 2022 », regrette Mir.
« Je ne sais pas si les concurrents devraient avoir peur de nous. Je dirais que je suis à 70% de mes capacités. Je ne suis certainement pas encore le pilote le plus fort, mais je suis toujours l’un de ceux qui devraient figurer sur la liste. Je me sens préparé pour le week-end de course, car jeudi, nous avons pu obtenir des informations importantes pour le week-end du Grand Prix ».
Cependant, il semble que Suzuki s’appuiera sur le châssis de l’année précédente. « Il en sera probablement ainsi », a confirmé Mir. « Nous n’avons pas eu le temps de trouver la bonne configuration pour le nouveau châssis. Mais la clé est une bonne configuration et nous savons déjà quoi faire avec le châssis de l’année dernière. Nous avons encore beaucoup de travail à faire dans les dix prochains jours. Nous avions de grands espoirs pour vendredi, mais nous n’avons pas pu mener à bien notre plan ». La contrariété est clairement affichée.
MotoGP Tests Qatar 2 : classement combiné
Crédit classements: MotoGP.com