Chez Ducati, rien de nouveau. Ou presque. C’est la leçon de ces trois jours de tests accomplis sur une piste de Phillip Island impitoyable pour la Desmosedici. En Australie, elle y avoue ses limites et 2017 sera apparemment de la même veine. Les rouges gardent leurs tares, avec ou sans Gigi Dall’Igna, avec ou sans Lorenzo, mais surtout sans ailerons. Le gardien du temple Dovizioso l’a constaté, Ducati ne cassera peut-être pas la baraque cette saison.
On est loin des sourires de Malaisie et de la bonne surprise de Valence. L’usine Ducati est rentrée dans le rang à Phillip Island. Andrea Dovizioso n’a pu faire mieux que septième après trois jours de travaux, à sept dixièmes du meilleur temps et avec un équipier Lorenzo en apprentissage juste derrière lui. Un classement honorable, sans plus, mais qui révèle aussi la souffrance de toutes les Desmosedici sur ce circuit. Car aucune génération présente sur la piste n’a pu faire mieux que DesmoDovi.
Sur GPOne, il explique : « nous avons fait quelques progrès mais nous ne nous sommes pas suffisamment améliorés pour gommer nos défauts ici. On ne peut jours pas amener la moto rapidement au point de corde. Je crains donc que l’on n’ait pas le niveau suffisant pour jouer devant sur tous les Grands Prix du calendrier ».
Ce qui veut clairement dire que pour le titre, on repassera : « certaines limites de la moto sont plus flagrantes ici. C’est bien la preuve qu’il nous faut encore travailler. Sur d’autres circuits, on sera rapide car nos qualités prendront le pas sur nos défauts, mais sur d’autres, comme celui-ci, ce sera très compliqué et surtout lors de la course. C’est la raison pour laquelle je travaille dur pour que l’on progresse ».
Le meilleur temps de Dovizioso a été de l’ordre de 1’29.248. « Les ingénieurs travaillent intensément et sur tous les aspects. On s’améliore mais on souffre toujours du même mal. Ce n’est pas qu’une question de réglages. Il faut prendre en compte d’autres facteurs. Je sais bien que ce n’est pas simple. Personne n’a de recette magique. Il nous faut travailler tous ensemble ».
Ces propos semblent avoir déjà été entendus l’an dernier lorsque le même Dovizioso réclamait une moto plus constante et docile, moins physique et peut être moins explosive sur un tour pour être mieux en capacité d’assumer une bonne régularité. Et à l’écouter, c’est un mal profond, carrément de conception, qui est identifié, puisque tous les réglages du monde n’arriveront apparemment pas à biffer la tare.
Mais après la critique arrive tout de même le baume au cœur : « je suis satisfait de notre méthode de travail, et de la façon dont je me sens sur la moto. C’est mieux que l’an dernier. Je peux faire un bon chrono lorsque j’ai décidé d’en faire un et c’est essentiel. Mais ça ne suffit pas pour la quête d’un titre et c’est pour cette raison que je ne suis pas pleinement comblé ».
Sur Jorge Lorenzo, il compatit une fois encore : « Jorge a connu une Yamaha pendant des années. C’est un changement de monde pour lui. Les difficultés qu’il rencontre, n’importe quel pilote venant d’une autre moto les auraient connues. Vous pouvez imaginer bien des choses mais tant que vous n’êtes pas monté sur la moto, vous ne savez pas vraiment. A la fin des tests, il arrive à gérer la situation et à être rapide. C’est un champion et un bosseur. Il faut voir ce que ça va donner en course où tout est différent ».
Maintenant, il ne rester plus que le Qatar pour s’aguerrir, avant de commencer les hostilités sur la même piste de Losail. A priori amie de la Ducati : « on y a été compétitifs ces deux dernières années alors peut-être aussi cette fois puisque l’on a progressé encore. Je vois néanmoins Márquez et Viñales être particulièrement forts. Mais on sera présents pour jouer la victoire ».