Ce premier jour de test du MotoGP sur le nouveau tracé de Mandalika qui marquait le retour du paddock des Grands Prix en Indonésie depuis 1997 a été un mélange de déception et d’enthousiasme. Ce dernier exsude des commentaires des pilotes sur le circuit en lui-même, défini comme une synthèse entre l’Argentine et la Thaïlande par des conditions météo encore plus dures qu’à Sepang. Le Grand Prix d’Indonésie promet donc d’être impitoyable mais à condition que le tarmac soit propre. Et de ce côté-là, on n‘est pas sorti du sable, au sens propre comme au figuré…
Les teams et les pilotes ne s’attendaient pas à ça en arrivant à Mandalika. La piste était à ce point souillée qu’aux cailloux et au sable déjà en place a succédé la boue dès qu’une ondée est arrivée. Une situation qui se répétera fatalement car autour de la piste, les tribunes et le reste de l’infrastructure sont encore en construction. Il y a encore des travaux en cours autour de la piste, c’est pourquoi l’asphalte est sale, et il sera intéressant de voir l’évolution de cette conjoncture lors des deux jours d’essais restants.
Il a été vu des pilotes rentant au stand comme s’ils revenaient d’un tour en tout terrain. « C’était un peu fou au début« , raconte Brad Binder. « Les projections des pilotes devant vous étaient si extrêmes que c’était comme du motocross. Je suis retourné dans les stands parce que je ne pouvais plus rien voir. Toutes les visières détachables étaient usées. »
Le test a d’ailleurs été suspendu et une réunion a été convoquée. Une pause de 90 minutes a été décidée pour que des véhicules de nettoyage rendent la piste praticable. Mais cela s’est avéré insuffisant et la décision a été prise d’obliger les pilotes à faire 20 tours pour effectuer le travail eux-mêmes. Une initiative qui a été diversement appréciée… Par exemple, Luca Marini, a commenté : « prescrire quelque chose de dangereux, c’est un peu étrange. Je respecte cette décision car tout le monde voulait rouler et que la piste soit en bon état. Mais aujourd’hui, une course aurait été impossible. De plus derrière un autre pilote, vous êtes touché par beaucoup de pierres. Cela vous fait mal aux épaules et aux mains« , explique Marini. « La visière était également constamment touchée. Demain, j’ai besoin d’un nouveau casque. »
Alerte à Mandalika : « vous êtes touché par beaucoup de pierres. Cela vous fait mal aux épaules et aux mains«
Mais le plan a fonctionné. En raison des nombreux tours parcourus, il y avait au moins une ligne étroite et propre sur laquelle les pilotes ont pu réaliser des temps rapides. En fin de journée, le leader Pol Espargaró a battu le record du tour précédent établi par le champion du monde Superbike Toprak Razgatlioglu en novembre dernier de plus de 1,8 seconde. « Quand ils m’ont demandé, raconte Marc Marquez, j’ai dit qu’il n’y avait qu’à monter sur les motos. Mais personne ne voulait sortir. C’était une bonne décision. Au final, c’est devenu une piste normale sur la ligne idéale« .
Certes, mais pour la suite ? La difficulté risque de se répéter. Et il n’y a pas de vraie solution à l’horizon : « nous, les pilotes, ne devrions pas nettoyer la piste« , déclare le vétéran Andrea Dovizioso. « Je ne peux pas expliquer à quel point c’était mauvais. Ils avaient nettoyé les virages 1 et 2 auparavant, mais je ne pouvais pas voir la différence. Mais c’était la bonne décision. Sur la ligne idéale, la piste est devenue acceptable. Les temps au tour sont également devenus plus normaux. C’était la bonne décision, mais je pense que des choses comme ne devraient pas arriver. Il était clair que la piste serait sale. » Et il confirme sur les projections reçues depuis derrière un concurrent : « c’est vraiment douloureux« .
Les prévisions météorologiques pour samedi et dimanche ne sont pas bonnes, la probabilité de pluie est respectivement de 60 et 80 %. Les deux jours de test restants pourraient également devenir un combat contre la boue. Cependant, l’utilisation de balayeuses ne semble pas opportune. « Cela supprimerait également la gomme qui a été mise sur la piste aujourd’hui« , explique Loris Capirossi, inspecteur de la sécurité de Dorna. La suite, dès demain…
MotoGP Tests Mandalika J1 : chronos
Crédit classement motogp.com
