La joyeuse troupe du MotoGP a quitté Jerez le cœur léger après des derniers tours de roues qui préparaient déjà la future campagne 2022. Les auvents sont maintenant baissés jusqu’au début du mois de février prochain, où ils se réouvriront sur le torride tracé de Sepang, en Malaisie. D’ici là, chacun profitera d’une trêve hivernale bien méritée après une intense campagne. Enfin, plus ou moins tout le monde. Car chez Yamaha, il y a visiblement débat sur le travail qu’il faut faire en vue de la prochaine saison, et de ce qu’il sortira de ces réflexions seront prises de grandes décisions…
Et la grande décision sera celle de Fabio Quartararo qui a marqué les esprits en déclarant à Jerez : « avant les tests en Malaisie, je ne signerai rien. Je veux voir l’évolution de la moto. Si je les vois aller dans une direction complètement différente, alors cela pourrait affecter mon avenir avec Yamaha. J’espère vraiment qu’ils m’écouteront. Mais il n’y a pas que moi, ‘Dovi’ et Franco aussi demandent plus de puissance moteur ».
Justement, Dovizioso et l’équipier Morbidelli sont-ils à l’unisson ? Si oui, cela ne laisserait aucune autre voie de développement pour des ingénieurs Yamaha à la feuille de route tracée par le Français. Mais la réponse n’est pas claire. Dans le cas de Dovizioso, si les deux pilotes Yamaha sont d’accord sur pratiquement tout, ils divergent cependant sur la priorité absolue.
Pour le Champion du Monde, il faut plus de vitesse, pour l’Italien, en revanche, il faut une meilleure adhérence. Ensuite, alors que Fabio s’est déclaré déçu de ce que Yamaha lui a proposé à Jerez, Dovizioso n’a pas hésité à faire montre d’enthousiasme. Mais il faut préciser, aussi, que les deux ne partaient pas de la même base. Dovi composait, en effet, jusqu’à Valence, avec l’antique version 2019 de la M1.
Il y a donc des divergences, et cela se ressent dans les commentaires. Fabio Quartararo a été sec en quittant Jerez : « nous n’avons pas fait un pas. C’est sûr on a essayé beaucoup de choses, mais je n’ai pas vraiment remarqué d’amélioration. Il y avait un nouveau châssis, mais je n’ai remarqué aucune amélioration. On cherche un peu plus d’adhérence sur la roue arrière. Nous n’avons certainement pas trouvé cela ». Il y avait aussi un nouveau carénage chez Yamaha qui a ainsi été évalué : « on ne sent pas la différence Ce n’était pas le test que nous espérions je pense que tout le monde dans l’équipe rentrera chez lui content, à l’exception des ingénieurs japonais, qui doivent travailler très dur ».
Pour se remonter le moral, lesdits ingénieurs japonais devaient écouter Andrea Dovizioso : « je dois dire qu’avec cette M1 je n’ai pas encore trouvé de point négatif. Avec le précédent modèle, lorsque j’essayais quelque chose, cela devenait toujours pire que meilleur. Cependant, nous n’en sommes qu’au début et par conséquent la route est longue. En Malaisie, nous comprendrons mieux la question du moteur, étant donné qu’ici à Jerez, il est pratiquement impossible d’avoir certains résultats ».
Jerez : les deux pilotes Yamaha sont d’accord sur pratiquement tout sauf sur la priorité absolue
Le pilote RNF Yamaha ajoute : « dans l’ensemble, ce n’était pas mal. Avec la nouvelle moto, j’ai un meilleur freinage et un peu plus de puissance, mais l’ADN de la moto est le même. Pour le moment, je me concentre sur l’adaptation et la compréhension de la moto, mais c’est bien de ressentir plus de puissance. Le travail de ces deux jours s’est parfaitement déroulé et je suis heureux d’affronter les prochains tests en Malaisie avec ce sentiment ».
Et aussi avec cette conviction : « à mon avis, vous avez besoin de plus d’adhérence que de moteur, ce qui est assez évident pour toutes les Yamaha ». Une phrase qui semble comme une réponse à Fabio Quartararo et le début d’un dilemme pour les ingénieurs japonais. Entre ces deux positions, Morbidelli fera-t-il pencher la balance du côté de l’adhérence ou de la puissance ? Voici sa position : « j’aime les spécifications 2022 » a déclaré le coéquipier de Quartararo. « Je n’ai pas beaucoup d’expérience sur la moto 2021, mais quand je suis monté sur la version 2022, j’ai ressenti les améliorations. Je pense que nous avons fait les bons pas à Valence et ici, donc je suis assez content du travail que nous avons accompli ». Rien de significatif donc… Tout est décidément vraiment « ouvert » pour 2023. Rendez-vous début février à Sepang. Ce sera passionnant…
MotoGP Tests Jerez J2 : chronos J1/J2
Crédit classement motogp.com