A l’issue de la première journée, Francesco Bagnaia se classait en quinzième position en 2’00.694, à 1.073 du meilleur temps de Marc Marquez. Le jeune Italien était le plus rapide des rookies qui arrivaient cette année en catégorie MotoGP. Le deuxième jour, il se classait douzième en 1’59.995, à 1.098 du meilleur temps de Maverick Viñales. Il s’intercalait entre la KTM de Johann Zarco onzième et l’Aprilia d’Aleix Espargaró, suivi du brillant Fabio Quartararo quatorzième. Comme la veille, Bagnaia était le plus rapide des quatre rookies.
C’est à l’occasion de la troisième journée que Pecco réalisa le 2e chrono en 1’58.995, puis ensuite en 1’58.302, soit 0.063 derrière Petrucci, et juste devant son coéquipier Jack Miller. Personne n’attendait une performance aussi fabuleuse du jeune Turinois, face à toutes les usines et toutes les équipes officielles. Car en fait qui est Pecco Bagnaia ? Un pilote rookie, qui découvre la catégorie MotoGP, sur une vielle Ducati Desmosedici GP 18.
« Les essais se sont bien déroulés car nous avons beaucoup travaillé pendant ces trois jours, a analysé Bagnaia. La première journée m’a permis de comprendre de nombreuses choses sur la moto, et tout d’abord commenter la piloter. C’est très différent de la Moto2, car il faut redresser plus vite la machine en sortie de virage. Cela permet une meilleure traction. C’était une des choses que j’avais besoin de comprendre.
« La situation s’est progressivement améliorée. Aujourd’hui, je me comportais plus comme un pilote de MotoGP, ce qui était mon but.
« Mon objectif était de descendre sous les deux minutes avant la mi-séance, et y parvenir a été très important pour nous, mais il nous faut nous concentrer plus sur le rythme pour la course. Ça allait, je ne peux pas dire le contraire, mais nous devons améliorer encore en peu.
« Au niveau du freinage, je peux désormais freiner très fort. Ce fut difficile pour moi à Jerez, mais désormais ça a été un de mes points forts pour descendre en 1’59. Il nous faut absolument améliorer le rythme de course, même si je n’ai pas l’impression d’user exagérément les pneus.
« Mais en course, vous ne pouvez pas savoir. Si votre rythme est 0.5 plus rapide, vous userez bien sûr plus les pneus. Donc notre but au Qatar sera d’être régulier avec un rythme rapide. »
Bagnaia face à Petrucci et Miller à armes inégales pour la place de pilote d’usine Ducati en 2020
Après le départ désordonné de Jorge Lorenzo de Bologne, Danilo Petrucci a hérité de la place de coéquipier d’Andrea Dovizioso, mais seulement pour cette année. Pour 2020, ils sont trois en lice pour ce poste : Petrucci bien sûr, mais aussi Francesco Bagnaia et Jack Miller. La différence majeure entre les trois, c’est que Petrucci et Miller disposent de la toute nouvelle Ducati modèle 2019, tandis que Bagnaia doit se contenter du type 2018, comme les pilotes Avintia Tito Rabat et Karel Abraham.
Ce ne sera pas un gros inconvénient en début de saison pour le Turinois, qui disposera de toutes les données enregistrées sur tous les circuits par Dovizioso, Lorenzo et Petrucci l’an dernier. Par contre ça le deviendra au fur et à mesure que la saison avancera, quand la 2019 sera développée et progressera, alors que la 2018 restera dans son jus d’origine jusqu’au dernier GP à Valence.
Par ailleurs, il est intéressant de noter que Paolo Campinoti, le patron de Pramac Racing, a signé le 21 février 2018 Bagnaia pour deux ans, c’est-à-dire pour les saisons 2019 et 2020, alors qu’il n’avait pas encore gagné une seule course en Moto2. Fabio Quartararo par exemple a dû attendre sa superbe victoire de Barcelone pour être engagé en MotoGP. Ça avait été également le cas de Maverick Viñales quand il remporta le deuxième Grand Prix de l’année en Moto2 à Austin en 2014 pour que Suzuki l’invite dans la catégorie supérieure.
D’autres par contre sont passés en MotoGP sans avoir gagné en Moto2, comme Joan Mir (deuxième en Allemagne et en Australie l’an dernier), ou Jack Miller, le coéquipier de Bagnaia, qui a sauté directement de la Moto3 à la MotoGP. Hafizh Syahrin quant à lui n’a jamais gagné dans aucune catégorie en Grand Prix. En 97 GP, il est monté trois fois sur le podium en Moto2 (une fois deuxième et deux fois troisième).
Résultats du troisième jour de test :
Chronos de référence :
Record des essais officiels (pole position) : 1’59.053 par Dani Pedrosa (Honda) le 24/10/ 2015
Record officieux : 1’58.830 par Jorge Lorenzo (Ducati) lors des tests le 30/01/2018
Record du tour (en course) : 2’00.606 par Jorge Lorenzo (Yamaha) le 25/10/2015
Photos © Alma Pramac Racing